Journal de Bord

La description détaillé au jour le jour du voyage de 5 ans du voilier Yallah! Un voilier GibSea 34 au départ du Lac Champlain, les préparatifs, la descente du Hudson et le voyage vers la Floride par l'Intracoastal. La traversée vers les Bahamas et la descente jusqu'au Venezuela et le retour à St Paul de l'Île aux Noix.
Des anecdotes, des guides nautiques, des cartes, des trucs...quoi faire ou ne pas faire, les mouillages...des bons et moins bons endroits!

vendredi 20 octobre 2000

Norfolk/Dismal Canal, VA/NC

Dismal Canal (11,5m) ou ¨Comment faire pour se stresser mais avec en bout du compte un très beau voyage et une très belle réception¨.
Nous avions le choix entre prendre le ¨Virginia Cut¨ ou le ¨Dismal Canal¨.  Tout le monde semblait privilégier le ¨Virginia Cut¨ parce que plus court, plus large, plus profond.  En d’autres mots, une autoroute, qu'on pourra toujours prendre en revenant vers le Nord.  Mais mes lectures, et des conversations avec des américains nous ont convaincus que le ¨Dismal Canal¨ serait beaucoup plus intéressant.  L’horaire des ouvertures de ponts et le temps de rejoindre la première écluse nous force à quitter Norfolk à 13h:00, ce qui avec de la chance nous permettra d’atteindre le seul arrêt dans le canal avant la noirceur.
Nous partons donc, avec un beau soleil et nous nous dirigeons vers le canal.  J’avais mentionné, la grosseur du port de Norfolk, et bien je m’étais trompé, c’est encore plus grand!  Nous longeons encore des docks avec encore des navires de guerre, ceux-là dans les ¨boules à mites¨.  Une cinquantaine de transporteurs de troupes suivit d’un porte avion et d’un gros cuirassé.  Après un détour de la rivière des quais déserts avec une multitude de petits bâtiments entourés de fils barbelés, c’est pas le temps de fumer…ce sont les dépôts de munitions de la marine.
Le canal fait 50’ de large, sans compter avec les arbres tombés.  Il est ¨garanti¨ à 6’ de profondeur, notre voilier fait 5’ 7`/5’9` donc pas beaucoup de marge d’erreurs.  Le canal construit en 1805 par des esclaves est impressionnant…il n y a absolument rien!  Une ligne droite, à perte de vue avec de grands arbres de chaque côté dont les cimes se rejoignent.  On descend vers la Caroline du Nord avec un œil sur le sondeur, un autre sur la cime des arbres pour ne pas accrocher la girouette et le troisième oeil sur les troncs d’arbres qui flottent entre deux eaux.  Et de temps en temps je jette un coup d’œil vers le soleil qui semble vouloir ce coucher plus rapidement qu’espéré.  Ça en fait des yeux!
 On ne voit presque plus la différence entre ou commence et ou finit le canal!
Nous avons 28 miles à faire avant la noirceur, et on ¨roule¨ à 5,5kn mais de temps en temps on ¨sent¨ le bateau ralentir quant on frôle le fond, heureusement de vase.  Tout de même nous frappons assez fort une fois une souche et quelques miles plus loin 2 autres fois.  Les paroles de l’éclusier (très, très gentil, à part sa remarque sur la grosseur de Caramel!) reviennent nous hanter…¨You’re sure you gon’na make it, I doubt it¨  Évidemment on pourrait toujours s’ancrer dans le canal, il n y a aucun bateau qui peut passer les écluses la nuit donc pas de danger.  Mais l’ambiance de ce canal avec la noirceur qui avance, les arbres enchevêtrés, l’histoire passée du canal avec ses esclaves échappés et repris…après tout nous sommes en plein territoire d’Edgar Allan Poe. (The Raven)
Ouf! Nous arrivons à la frontière de la Caroline ou un dock  et ¨rest area¨ qui peut accueillir 4 bateaux nous attendent, il fait maintenant noir et nous nous mettons à couple…nous sommes 14 bateaux a ainsi à passer la nuit. 
Le lendemain, il ne reste que quelques retardataires
Le lendemain matin, nous sommes bombardés de brochure sur les hauts lieux touristiques de la Caroline du Nord, on reçoit même une ¨brique¨ de 200 pages sur la navigation en Floride mais surtout on découvre la gentillesse des Carolinois, France reçoit une boule de coton fraîchement cueillie par la préposée du kiosque.  Nous quittons vers 9 :30 pour arriver à notre dernière écluse en temps pour son ouverture.  Nous la passerons en compagnie de 3 autres bateaux.  Attention!  Si vous y passez un jour et que vous êtes le ¨chanceux¨ à être entré le premier vous aurez droit à un brassage en règle par le courant assez violent prêt de la porte.  Pour nous, tout se passe très bien.
Officiellement nous sommes sorti du ¨Dismal¨ et nous entrons dans la rivière qui elle, est plus large et surtout plus profonde.  La seule chose à faire attention est de surveiller les troncs d’arbres ou plutôt le petit bout qui semble flotter à la surface et qui cache beaucoup plus gros.  Mais nous sommes maintenant des ¨experts¨ surtout depuis la deuxième partie du ¨Dismal¨ qui au moment de notre passage était en train de se faire nettoyer, les troncs d’arbres que nous avons vu sortir était assez impressionnant.  La rivière est très très belle, sinueuse chaque courbe cachant un paysage bucolique, France en profite même pour s’amuser à faire des nœuds, j’avoue que son ¨bonnet Turc¨ qu’elle a réussit après 2 heures d’effort est impressionnant.  Nous aurions du, paraît il, voir des cerfs venir s’abreuvoir sur le bord de la rivière…nous on a vu que des tortues se chauffer au soleil.
20 et 21 Octobre 2000

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