Journal de Bord

La description détaillé au jour le jour du voyage de 5 ans du voilier Yallah! Un voilier GibSea 34 au départ du Lac Champlain, les préparatifs, la descente du Hudson et le voyage vers la Floride par l'Intracoastal. La traversée vers les Bahamas et la descente jusqu'au Venezuela et le retour à St Paul de l'Île aux Noix.
Des anecdotes, des guides nautiques, des cartes, des trucs...quoi faire ou ne pas faire, les mouillages...des bons et moins bons endroits!

jeudi 1 mars 2001

Luperon, D.R./Guanica, Puerto Rico

Nous avons quitté l’ancrage de Luperon dans l’après-midi du 28 Février et avons été nous installer à l’entrée de la baie face à la mer. Une opération suggérée par le guide ¨Passage South¨ de Van Sandt, nous ne savions pas vraiment pourquoi se déplacer pour une si petite distance…maintenant on SAIT. L’ancre est très sale et surtout la chaîne en très peu de temps est incrustée de mollusques, j’espère que l’entrée d’eau du moteur n’aura pas subi le même sort. Nous nous ancrons à côté du même superbe 2 mâts français qui nous attendait à notre arrivée des Turks & Caicos. ¨La Louisette¨ est une réplique au ½ d’une goélette du début du siècle. Elle revient après 4 ans de charter à Cuba. Le bateau sert de plateau de tournage pour une émission de TV autrichienne, après ce contrat les proprios (Suzanne et Daniel) avaient l’intention de se ¨rafraîchir¨ en descendant vers le Golfe du Saint Laurent et passer l’été à Montréal.
Au petit matin, nous levons l’ancre du mouillage de ¨Pinzon¨ (le méchant dans le film de Christophe Colomb) et descendons le long de la côte de la République, les paysages sont à coupés le souffle. Nous croiserons 6 voiliers que nous avions rencontrés dans les Bahamas et qui arrivent eux aussi des Turks. Certains d’entre eux étaient restés bloqués une quinzaine de jour à Mayaguana…l’horreur!   Nous faisons route sous voile et moteur, sans arrêt et traversons le ¨Mona Passage¨ dans une mer très calme. L’alarme de surchauffe du moteur sonne dans la nuit et nous sommes obligés de marcher à voile à 3kn et encore. Après quelques temps, à cause des courants contraire, nous remettons en marche et le moteur semble être normal. Mais pour le ménager nous ne roulerons qu’a 4,5kn. Nous évitons Mayaguez (port d’entrée commercial) et dépassons Boqueron (pas un port d’entrée) nous décidons de profiter de la bonne fenêtre météo pour nous rendre à Ponce, deuxième plus grande ville de Puerto Rico et qui est un port d’entrée plus facile, parce que les douanes, immigrations et les officiels de la Santé sont sur place. Nous continuons donc et 50 heures après notre départ de Luperon nous tournons le Cap ¨Rojos¨ en direction de Ponce, mais nous avons oublié une caractéristique de Puerto Rico, un vent de 25kn se lève à 9h00 et immédiatement un méchant clapot se fait sentir. On est fatigué et on à pas vraiment envie de se faire brasser sur les prochains 30 milles, je décide de me rapprocher de la côte, une bouée de mer semble indiquer un chenal pour un port. (Voir note plus bas) Immédiatement après que la décision fut prise et que nous ayons affalé les voiles, le moteur s’arrête! Le vent souffle maintenant 25/30kn et la proximité des hauts fonds crée une mer très désagréable. On remonte les voiles en vitesse et on appelle sur la radio un ¨cruiser¨ de passage pour s’informer si l’entrée du port est facile à faire sous voile et surtout si il n’y a pas trop de récifs parce que d’ou nous sommes on ne voit que le bouillon des vagues qui s’écrasent le long de la côte. La communication est assez difficile, mon ¨cruiser¨ ne parle presque pas l’Anglais. Mais je comprend tout de même, ¨No problemo¨ et ¨Policia¨. Donc on se dirige vers l’entrée du port, heureusement le vent nous y pousse directement et une vedette de la police sort du port pour nous escorter, à l’approche d’une autre bouée qui joue au yoyo dans les vagues de 6/8 pieds, ils nous suggèrent de nous attacher à celle-ci, no way José! On continue sous voile, ils nous offrent de nous remorquer, encore non merci! Ils ont vraiment pas l’air de savoir comment s’y prendre. Finalement on rentre dans une baie très bien abritée, très large et la ¨Policia¨ nous indiquent un endroit ou jeter l’ancre, parce que nous ne connaissons pas les profondeurs de la baie et que ca devient gênant de toujours dire non, on obéit…on s’ancre à proximité de 3 grosses boules blanches fixées ensemble qui sont manifestement un mouillage pour très gros bateau. Mais maintenant, sans moteur, avec 2 ancres et 150 pieds de chaîne il n’est pas question de changer de place. A partir d’ici, nous découvrirons ce que sont les Portoricains, nous avions un préjugé assez négatif parce que les Américains à la télé, dans les journaux etc nous en font toujours un portrait assez caricatural. Les Portoricains sont d’une gentillesse extraordinaire! Jugé vous même : la vedette de la ¨Policia¨ après nous avoir accompagné dans la baie, sont venus me prendre avec mes réservoirs de fuel et m’ont amené à leur quai, ensuite ils m’ont amené en 4X4 et fait 4 stations service pour trouver du diesel et ramener au bateau, ceci avec une seule question, nom et adresse. Disons que la conversation avec les 5 policiers était assez limitée, ils ne parlent que l’Espagnol, même le ¨Commandante¨. Après avoir rempli le réservoir et purgé, le moteur refuse toujours de partir. Un pêcheur vient tourner autour du bateau, je lui explique mon problème en espagnol, il part et revient 30 minutes plus tard avec un mécanicien et une interprète. Selon le mécano, la pompe est finie et promet de revenir ¨Magnana¨. Deux jours plus tard, pas de nouvelles et nous décidons d’aller à terre, (nous ne sommes toujours pas dédouanés) On rencontre par hasard notre interprète, qui est très déçue du mécano et nous promet un ¨lift¨ pour le lendemain…et le lendemain tel que promis, l’interprète, son père, sa mère nous amène faire la tournée des dépositaires de bateaux, nous n’avons qu’a payer l’essence!  Un dépositaire de génératrice/diesel m’explique que la pompe n’est pas défectueuse et me donne quelques trucs pour trouver le problème et surtout le solutionner. (Voir 2e note) Nous retournons au bateau et catastrophe, nous voyons à l’entrée de la baie 2 remorqueurs pousser sur une immense barge pour évidemment venir l’amarrer au seul endroit disponible…notre place, il n’y a pas de temps à perdre! Heureusement que l’entrée du mastodonte n’est pas facile et ce fait très lentement. Nous aurons le temps de réinstaller la pompe et de mettre en pratique les petits trucs appris dans la matinée et de nous enlever de son chemin juste à temps, nous quittons la baie en direction de Ponce où nous arrivons dans l’après-midi
L'immense baie de Guanica, courtoisie du livre Passages South de Van Sant.
N.B. : Nous avons fonctionné avec les cartes électroniques ¨SoftChart¨ qui m’avait été chaudement recommandé…je ne vous les recommande pas!   Déjà au Bahamas, j’avais trouvé des choses bizarres (îles en double!) mais les Bahamas étant pratiquement désertes c’était pas évident de découvrir les lacunes de ces cartes. Mais à Puerto Rico, c’est une autre histoire, en arrivant de la République vous avez le port de Mayaguez et Boqueron qui sont bien indiqués sur la carte. Mais ensuite le mouillage très intéressant de Parguera est absent. Le port en eau profonde de Guanica, accessible à des paquebots et aussi un très bon trou à ouragan n’est pas sur la carte faite par Soft Chart et pour finir le plat, Ponce qui est un port d’entrée, la 2e ville de Puerto Rico est absent aussi. Depuis notre aventure de Guarnica, nous nous servons des cartes électroniques britanniques Imray et à partir des Iles Vierges nous nous servirons de cartes allemandes CYC qui sont elles, absolument fantastiques.
N.B. : Ceux et celles qui prennent un cours de mécanique diesel de l’IMQ devraient INSISTER pour avoir des trucs pour diagnostiquer, réparer, tester le moteur. Savoir démonter le moteur et de connaître toute la théorie du système de combustion est parfaitement inutile, vous ne démonterez jamais votre moteur mais vous aurez certainement l’occasion de jouer avec les composantes ¨externes¨ du moteur; pompe, anodes, courroies, filtres et tuyaux d’arrivés etc. Les roulements à billes, bielles, injecteurs etc, vous aurez besoin de toute façon d’un mécanicien.
N.B. : Au cas que vous ne l’auriez pas encore remarqué, Puerto Rico est officiellement un protectorat U.S. bilingue…mais l’Espagnol prédomine largement. Toutes les indications sont en espagnol, les gens ne parlent que l’Espagnol à part dans les hôtels, quelques grands magasins, (Sears, Walmart et encore), certains ¨villages¨ totalement artificiels comme ¨Palmas del Mar¨, copie conforme d’un village méditerranéen avec en prime, garde armée à la ¨frontière¨ ou les Américains se sentent plus comme en Floride.   Mais le véritable Puerto Rico est lui plus ¨olé olé¨ et très dépaysant…la République Dominicaine ou un Cuba en beaucoup plus riche
1 au 6 Mars 2001

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