Journal de Bord

La description détaillé au jour le jour du voyage de 5 ans du voilier Yallah! Un voilier GibSea 34 au départ du Lac Champlain, les préparatifs, la descente du Hudson et le voyage vers la Floride par l'Intracoastal. La traversée vers les Bahamas et la descente jusqu'au Venezuela et le retour à St Paul de l'Île aux Noix.
Des anecdotes, des guides nautiques, des cartes, des trucs...quoi faire ou ne pas faire, les mouillages...des bons et moins bons endroits!

mercredi 28 mars 2001

Charlotte Amalie/Christmas Cove/Cruz Bay USVI

Après une matinée de voile au près ou nous croisons l’ancien paquebot ¨France¨, nous arrivons dans une superbe baie ou nous nous ancrons dans 6 mètres d’eau turquoise. L’eau est limpide et le fond est de sable blanc, d’ailleurs on voit très bien l’ancre profondément plantée, heureusement parce qu’une épave (notre troisième depuis 2 jours) d’un voilier échoué sur un îlot rocheux nous rappelle qu’ici la navigation est plus facile mais les erreurs ou le manque d’attention ne pardonnent pas. Nous profiterons de l’occasion pour aller plongé le long d’un escarpement rocheux plein de poissons. Nous y passerons la nuit en attendant l’arrivée de nos amis Mexicains d'Errante, ensuite nous ferons route vers St John’s…un gros 3 miles!
28 Mars 2001

Le 29 après à peine 40 minutes de navigation nous arrivons dans Cruz Bay sur l’île de St John’s, mais l’endroit est tapissé de mouillages gratuits mais tous sont soit réservés par un ¨local¨ soit qu’une ¨épave¨ toute déboîtée est en attente du retour éventuel de son occupant parti sur le continent. C’est un des paradoxes des USA. Ou bien ils ont des règlements abracadabrants qui rendent la vie désagréable sinon impossible ou c’est le contraire ils sont tellement libre dans leurs réglementations qu’il y a de l’abus et le résultat est le même, impossible de nous ancrer ou amarrer.
Au fond le mouillage de Cruz Bay sur St John's
Nous allons donc nous mettre sur un mouillage à peine un mile plus loin devant un hôtel construit par Rockefeller et bordé de plages magnifiques. Les millionnaires n’ont pas que des défauts, ainsi l’île de St John’s avait été au ¾ achetée par Rockefeller dans les années 20 suite à l’achat des Vierges du Danemark en 1917 par le gouvernement américain. Celui-ci construisit sur le site d’une plantation en ruine un hôtel et en 1956 offrit au gouvernement toutes les terres à une condition; aucun développement effréné comme à St Thomas. Le développement est concentré à Cruz Bay des pensions ou des petits hôtels et plusieurs petits restos et bars donnent au village son cachet.
Le dinghy dock de Cruz Bay, sympathique!
Il n’y a que 2 épiceries, mais on y trouve de tout…si on y met le prix, par exemple un ananas coûte 8$ contre le 0,40¢ de Luperon!  C'est ici, que nous rencontrerons un couple d'Américains sur  "Foggy Mountain" un superbe Valiant 40, qui nous ont "sauvés" la vie, parce que le cadenas du dinghy refusait de s'ouvrir, ils me donnèrent un "lift" jusqu'au bateau pour que je puisse aller chercher du WD40, depuis ce temps ils sont demeurés nos amis!
Notre mouillage gratuit est entretenu par le service des parcs nationaux. Nous avons accès au dinghy dock de Cruz Bay en 10 minutes ou à celui de l’hôtel Plantation juste en face de nous. Nous en profiterons pour visiter les ruines bien entretenues de la plantation qui ont leur petite histoire pas tellement connue, celle-ci n’étant pas ¨politically correct¨.   Il semble que le colon Danois avait eu un pressentiment à l’époque et avait construit sa maison avec des murs très épais, des tours de garde, des cours intérieures et…un canon sur le toit.

Quand les esclaves de l’île se révoltèrent et firent la chasse des blancs pendant 6 mois pour les massacrer, cette plantation fut la seule épargnée jusqu'à l’arrivée de troupes françaises envoyées de Martinique à la demande des Danois. L’ordre fut rétabli…tout les esclaves furent tués, les derniers se jetèrent à la mer non loin d’ici. Ce qui explique en partie que cette île était peu développé lors de son achat par les Américains. Aujourd’hui vous pouvez venir prendre le petit-déjeuner pour 21$, profiter d’un bar à salade pour 60$, US bien sûr! Les bateaux aux mouillages ont accès au restaurant seulement s’il n’y a pas foule…
PS : Aujourd’hui en 2012, les mouillages ne sont plus gratuit…
29 Mars au 2 Avril 2001

jeudi 22 mars 2001

Culebra, P.R./Charlotte Amalie, St Thomas USVI

Nous quittons Culebra le 22 mars à 10 heures du matin en compagnie ¨d’Errante¨ dans une mer calme avec très peu de vent. Mais une heure après notre départ un gros nuage noir nous apporte une pluie diluvienne et surtout des vents de 25/30kn, heureusement que nous sommes maintenant loin des hauts fonds et ce coup de pouce nous permet de marcher à voile sur presque tout le parcours; ce qui n’empêche pas France, ma "barreuse" favorite d’être complètement trempée. Nous arrivons à Charlotte Amalie et nous nous ancrons dans  l'immense baie du même nom.
Le port de Charlotte Amalie, St Thomas, USVI
Nos amis Mexicains d'Errante ont choisis de prendre un quai dans une très belle marina ce qui nous permettra de profiter des services de la marina et surtout de laisser notre dinghy en sécurité pour pouvoir se rendre en ville et visiter l’île.
France "pose" dans le vieux Charlotte Amalie
Le centre de la ville est intéressant parce qu’il a gardé le ¨look¨ du temps ou le Danemark en était la mère patrie, tout a été rénové, aseptisé, presque artificielle. Mais on se lasse vite de la multitude de bijouteries qui couvrent mur à mur les ruelles et les anciens entrepôts du port. Nous passerons un après-midi à chercher un resto parmi les boutiques qui n’offrent que de l’or et encore de l’or.
Une autre rue du "centre commercial"
Le Capitaine à son voyage de marcher!
Aussitôt sorti de la zone commerciale on sent qu’on n’est pas vraiment les bienvenus, d’ailleurs nous en aurons la preuve en essayant de prendre l’autobus du peuple…si aucun noir est avec nous à l’arrêt d’autobus, les autobus ne ralentissent même pas pour nous prendre, une ‘’bonne femme’’ (proprios d’une petite épicerie) se met à crier que nous n’avons rien à faire ici…Les racistes ne sont pas tous blanc!  De retour au bateau, on se fait un souper avec l'équipage d'Errante, France en profite pour leur faire découvrir ses fameux Sushis.


Le 26 nous nous déplaçons vers une minuscule baie aux eaux turquoise avec une belle plage, Honeymoon Bay ou Druip Bay sur Water Island ou nous y resterons 2 jours pour nous reposer de notre visite de l’île. Nous y verrons arriver un bateau tiré des meilleurs films de James Bond ou de science fiction. Imaginez un ¨cruiser¨ d’a peu près 250 pieds de longs, 4 étages en plus de la coque. A bord, un bateau étanche de survie comme on en voie sur les paquebots avec 3 petits ¨cruisers¨ d’au moins 25 à 30 pieds, 2 ou 3 SeaDoo, un hélicoptère et pour mettre la cerise sur le sundae…un voilier de 60/70 pieds avec son mat de 4 étages de barres de flèches, matés évidemment. Tous les bateaux incluant le bateau-mère sont bleus. Le nom du bateau? Ben voyons donc! ¨Le Grand Bleu¨
22 au 27 Mars 2001


dimanche 18 mars 2001

Salinas/Cayo de Luis Pena/Culebra, PR

La matinée du 18 nous est très propice et nous nous rendons d’une traite à l’île des singes (Isla de Santiago) Nous ne pouvons continuer la route parce que nous arriverions de nuit, mais de toute façon nous avons déjà gagné 2 jours sur l’itinéraire normal d’un arrêt tout les 15/20 miles, nous avons fait 37 miles et il nous en reste que 23 à faire. L’île est interdite aux visiteurs, et après avoir vu aux jumelles 3 singes (assez gros) déambulant sur la plage, on a décidé d’être sage et de rester à bord. L’île est peuplée de 800 à 1000 singes, il paraît qu’ils sont assez agressifs. Je les comprends, avec le vacarme des ¨Seadoos¨ qui tournent sans arrêt autour de l’île, nous le deviendrons aussi. En fait, à cause des ¨Seadoos¨ l’ancrage est très rouleur. Vivement le matin!
Mais après un deuxième coup d'œil à la carte, on était ancré au mauvais endroit!
On aurait du consulter mieux la carte...sa aurait été moins rouleur!
Nous décollons aux aurores et faisons en compagnie de ¨Sol¨ et ¨Errante¨ une très belle traversée vers ¨Culebra¨ et sa petite sœur Cayo de Luis Pena. Nous nous ancrons dans 6 mètres d’eau limpide devant une superbe plage presque déserte que nous partageons avec un voilier Finlandais, un Suisse, un Autrichien, un US…et la Garde Côtière qui vient faire une inspection surprise. (Pour les irréductibles de la ¨Quebec valve¨, ça peut coûter cher! Nous, nous avions une version améliorée et légale partout aux USA à part du Lac Champlain)
18 et 19 Mars 2001

Nous ne sommes qu’à cinq miles de l’île de Culebra ou aussi appelé Dewey, qui nous offre un très bel ancrage. La ville est petite et est presque jolie. Encore 5 ou 10 ans et ce sera le Georgetown des Vierges Espagnoles. Un arrêt presque obligatoire avant les Îles Vierges et les Antilles. A partir d’ici la navigation à voile est plus facile, les îles étant toutes à distance de vue, les vents dominants sont Est Sud Est et les îles sont maintenant de plus en plus placées dans un angle facilitant la navigation avec en boni des ancrages plus nombreux et mieux protégés. 
Le beau mouillage de Culebra
 Évidemment que nous ne sommes pas à l’abri des sautes d’humeur de dame nature mais au moins on peut se protéger. Mais pour le moment la ville offre encore moins que Luperon ou Georgetown donc on décide de se remettre en marche surtout que les vents annoncés sont très calme.
Le dinghy dock, la bière y est très fraîche...
20 et 21 Mars 2001

dimanche 11 mars 2001

Ponce/Salinas, PR

Nous quittons Ponce aux petites heures du matin pour Salinas. L’ancrage était bon, mais la proximité du ¨Malecon¨ et sa musique omniprésente on réussi à faire fuir les plus braves…surtout le dimanche...après tout on est dans un pays Espagnol, Olé!
 Salinas étant un trou à ouragan, ça devrait être plus tranquille. Nous nous y ancrons dans l’après-midi, c’est un véritable lac intérieur avec une petite marina nous permettant d’atteindre facilement le village. D’ailleurs l’endroit est très centralisé et est recommandé pour ceux qui veulent visiter l’intérieur du pays.
Ce que nous ferons en compagnie de nos amis Mexicains (Errante) que nous avions rencontré à Georgetown aux Bahamas.
Puerto Patillas, PR
Porto Rico est une très belle île, les routes sont superbes, parfaites pour un rallye, autoroute ou petites routes serpentent les montagnes. Ceux qui sont fragiles du cœur devraient s’abstenir, les routes sont tellement tortueuses qu’a 35km à l’heure, les pneus crissaient et qu’il a fallu modérer nos élans…
Les superbe paysages de Puerto Rico
Mais quelle vue superbe, dommage qu’il y ait dans ces routes très peu d’endroit ou s’arrêter, étant presque toujours bordés de précipice il est impossible d’arrêter. Même l’autoroute qui monte pratiquement par-dessus la montagne n’avait aucun observatoire ou nous aurions pu admirer le paysage absolument extraordinaire.
Salinas étant une ¨Mangrove¨, l’eau est d’une couleur douteuse et nous ne pouvons nous baigner donc on décide de descendre plus au Sud. Nous décidons avec ¨Errante¨ de lever l’ancre dans l’après-midi et de faire 5 miles derrière la barrière de corail et nous rapprocher de notre prochaine destination. Parce qu’ici, il faut avoir atteint sa destination, au plus tard, avant 11 heures du matin, sinon les vents de 20/25kn d’après-midi provoquent un méchant clapot. Nous nous ancrons à 17h et surprise! Nous sommes à côté de ¨Sol¨  et du voilier Français "Odin" un vieux Amel que nous avions rencontré au Turks & Caïcos, après les retrouvailles on rentre "chez nous" et soupons tôt, au menu; poulets de cornouaille, ici c'est l'abondance!   Nous passons une nuit tranquille dans une baie très bien protégée avec une vue des montagnes de Porto Rico à couper le souffle.
L'île de Vieques, vue à partir de Palmas Del Mar PR
11 au 17 mars 2001

mercredi 7 mars 2001

Guanica/Ponce, Puerto Rico

Nous longeons la côte de Puerto Rico et à l’instar de celle de la République les paysages sont très beaux, nous arrivons à Ponce et nous ancrons devant le Ponce Yacht Club.
Le mouillage de Ponce et le Ponce Yacht Club
 Première chose à faire, téléphoner aux douanes et à l’immigration. Première question aux téléphones en mentionnant ¨Yallah!¨, ¨Where where you…we were expecting you¨.  Ouch!  Ça commence bien! Après explication de mon retard, rendez-vous est donné pour le lendemain matin avec l’immigration, après je pourrai aller en ville dédouaner. L’immigration se déroule bien, on m’explique qu’un officier de l’immigration avait été envoyé à Guanica, mais ne nous avait pas trouvé et nous étions attendus dans les ports de P.R.  L’officier m’offre de me conduire en ville aux douanes. Eh bien! La dernière fois qu’un officier d’immigration m’a fait une telle offre c’était au Lac Champlain, il était minuit et avait son revolver dans les mains parce que j’étais un ¨Illegal Alien¨. Aux douanes, la réception est excellente et très amicale (après explications au sujet de notre arrêt), l’entrée aux USA est de 9$, j’ai des 20$ et 8,75$…la douanière paye de sa poche le 0,25¢ manquant! En plus, elle se charge d’avertir le département d’agriculture et leur faxe gratuitement une copie des documents de Yallah! En retournant au bateau, 2 officiers m’y attendent avec le fax dans les mains. Ça c’est du service à la Porto-ricaine.
La cathédrale de Ponce
Le poète à la "Rose Éternelle"
Nous passerons les journées suivantes à visiter Ponce qui est une ville en voie de devenir très belle grâce au programme de rénovation du quartier historique. Mais celui de San Juan le dépasse largement en beauté et en grandeur. Ponce à malheureusement trop tardé à reconnaître l’importance des ¨vieilles pierres¨, son programme de revalorisation ne date que de 1991.

N.B. : Yacht Club très accueillant, avec douche à 5$, eau à 0,10 le gallon. et le diesel à 1,80$, en face sur le ¨Malecon¨, autobus mini-train gratuit pour le centre ville de Ponce.
7 au 10 Mars 2001

jeudi 1 mars 2001

Luperon, D.R./Guanica, Puerto Rico

Nous avons quitté l’ancrage de Luperon dans l’après-midi du 28 Février et avons été nous installer à l’entrée de la baie face à la mer. Une opération suggérée par le guide ¨Passage South¨ de Van Sandt, nous ne savions pas vraiment pourquoi se déplacer pour une si petite distance…maintenant on SAIT. L’ancre est très sale et surtout la chaîne en très peu de temps est incrustée de mollusques, j’espère que l’entrée d’eau du moteur n’aura pas subi le même sort. Nous nous ancrons à côté du même superbe 2 mâts français qui nous attendait à notre arrivée des Turks & Caicos. ¨La Louisette¨ est une réplique au ½ d’une goélette du début du siècle. Elle revient après 4 ans de charter à Cuba. Le bateau sert de plateau de tournage pour une émission de TV autrichienne, après ce contrat les proprios (Suzanne et Daniel) avaient l’intention de se ¨rafraîchir¨ en descendant vers le Golfe du Saint Laurent et passer l’été à Montréal.
Au petit matin, nous levons l’ancre du mouillage de ¨Pinzon¨ (le méchant dans le film de Christophe Colomb) et descendons le long de la côte de la République, les paysages sont à coupés le souffle. Nous croiserons 6 voiliers que nous avions rencontrés dans les Bahamas et qui arrivent eux aussi des Turks. Certains d’entre eux étaient restés bloqués une quinzaine de jour à Mayaguana…l’horreur!   Nous faisons route sous voile et moteur, sans arrêt et traversons le ¨Mona Passage¨ dans une mer très calme. L’alarme de surchauffe du moteur sonne dans la nuit et nous sommes obligés de marcher à voile à 3kn et encore. Après quelques temps, à cause des courants contraire, nous remettons en marche et le moteur semble être normal. Mais pour le ménager nous ne roulerons qu’a 4,5kn. Nous évitons Mayaguez (port d’entrée commercial) et dépassons Boqueron (pas un port d’entrée) nous décidons de profiter de la bonne fenêtre météo pour nous rendre à Ponce, deuxième plus grande ville de Puerto Rico et qui est un port d’entrée plus facile, parce que les douanes, immigrations et les officiels de la Santé sont sur place. Nous continuons donc et 50 heures après notre départ de Luperon nous tournons le Cap ¨Rojos¨ en direction de Ponce, mais nous avons oublié une caractéristique de Puerto Rico, un vent de 25kn se lève à 9h00 et immédiatement un méchant clapot se fait sentir. On est fatigué et on à pas vraiment envie de se faire brasser sur les prochains 30 milles, je décide de me rapprocher de la côte, une bouée de mer semble indiquer un chenal pour un port. (Voir note plus bas) Immédiatement après que la décision fut prise et que nous ayons affalé les voiles, le moteur s’arrête! Le vent souffle maintenant 25/30kn et la proximité des hauts fonds crée une mer très désagréable. On remonte les voiles en vitesse et on appelle sur la radio un ¨cruiser¨ de passage pour s’informer si l’entrée du port est facile à faire sous voile et surtout si il n’y a pas trop de récifs parce que d’ou nous sommes on ne voit que le bouillon des vagues qui s’écrasent le long de la côte. La communication est assez difficile, mon ¨cruiser¨ ne parle presque pas l’Anglais. Mais je comprend tout de même, ¨No problemo¨ et ¨Policia¨. Donc on se dirige vers l’entrée du port, heureusement le vent nous y pousse directement et une vedette de la police sort du port pour nous escorter, à l’approche d’une autre bouée qui joue au yoyo dans les vagues de 6/8 pieds, ils nous suggèrent de nous attacher à celle-ci, no way José! On continue sous voile, ils nous offrent de nous remorquer, encore non merci! Ils ont vraiment pas l’air de savoir comment s’y prendre. Finalement on rentre dans une baie très bien abritée, très large et la ¨Policia¨ nous indiquent un endroit ou jeter l’ancre, parce que nous ne connaissons pas les profondeurs de la baie et que ca devient gênant de toujours dire non, on obéit…on s’ancre à proximité de 3 grosses boules blanches fixées ensemble qui sont manifestement un mouillage pour très gros bateau. Mais maintenant, sans moteur, avec 2 ancres et 150 pieds de chaîne il n’est pas question de changer de place. A partir d’ici, nous découvrirons ce que sont les Portoricains, nous avions un préjugé assez négatif parce que les Américains à la télé, dans les journaux etc nous en font toujours un portrait assez caricatural. Les Portoricains sont d’une gentillesse extraordinaire! Jugé vous même : la vedette de la ¨Policia¨ après nous avoir accompagné dans la baie, sont venus me prendre avec mes réservoirs de fuel et m’ont amené à leur quai, ensuite ils m’ont amené en 4X4 et fait 4 stations service pour trouver du diesel et ramener au bateau, ceci avec une seule question, nom et adresse. Disons que la conversation avec les 5 policiers était assez limitée, ils ne parlent que l’Espagnol, même le ¨Commandante¨. Après avoir rempli le réservoir et purgé, le moteur refuse toujours de partir. Un pêcheur vient tourner autour du bateau, je lui explique mon problème en espagnol, il part et revient 30 minutes plus tard avec un mécanicien et une interprète. Selon le mécano, la pompe est finie et promet de revenir ¨Magnana¨. Deux jours plus tard, pas de nouvelles et nous décidons d’aller à terre, (nous ne sommes toujours pas dédouanés) On rencontre par hasard notre interprète, qui est très déçue du mécano et nous promet un ¨lift¨ pour le lendemain…et le lendemain tel que promis, l’interprète, son père, sa mère nous amène faire la tournée des dépositaires de bateaux, nous n’avons qu’a payer l’essence!  Un dépositaire de génératrice/diesel m’explique que la pompe n’est pas défectueuse et me donne quelques trucs pour trouver le problème et surtout le solutionner. (Voir 2e note) Nous retournons au bateau et catastrophe, nous voyons à l’entrée de la baie 2 remorqueurs pousser sur une immense barge pour évidemment venir l’amarrer au seul endroit disponible…notre place, il n’y a pas de temps à perdre! Heureusement que l’entrée du mastodonte n’est pas facile et ce fait très lentement. Nous aurons le temps de réinstaller la pompe et de mettre en pratique les petits trucs appris dans la matinée et de nous enlever de son chemin juste à temps, nous quittons la baie en direction de Ponce où nous arrivons dans l’après-midi
L'immense baie de Guanica, courtoisie du livre Passages South de Van Sant.
N.B. : Nous avons fonctionné avec les cartes électroniques ¨SoftChart¨ qui m’avait été chaudement recommandé…je ne vous les recommande pas!   Déjà au Bahamas, j’avais trouvé des choses bizarres (îles en double!) mais les Bahamas étant pratiquement désertes c’était pas évident de découvrir les lacunes de ces cartes. Mais à Puerto Rico, c’est une autre histoire, en arrivant de la République vous avez le port de Mayaguez et Boqueron qui sont bien indiqués sur la carte. Mais ensuite le mouillage très intéressant de Parguera est absent. Le port en eau profonde de Guanica, accessible à des paquebots et aussi un très bon trou à ouragan n’est pas sur la carte faite par Soft Chart et pour finir le plat, Ponce qui est un port d’entrée, la 2e ville de Puerto Rico est absent aussi. Depuis notre aventure de Guarnica, nous nous servons des cartes électroniques britanniques Imray et à partir des Iles Vierges nous nous servirons de cartes allemandes CYC qui sont elles, absolument fantastiques.
N.B. : Ceux et celles qui prennent un cours de mécanique diesel de l’IMQ devraient INSISTER pour avoir des trucs pour diagnostiquer, réparer, tester le moteur. Savoir démonter le moteur et de connaître toute la théorie du système de combustion est parfaitement inutile, vous ne démonterez jamais votre moteur mais vous aurez certainement l’occasion de jouer avec les composantes ¨externes¨ du moteur; pompe, anodes, courroies, filtres et tuyaux d’arrivés etc. Les roulements à billes, bielles, injecteurs etc, vous aurez besoin de toute façon d’un mécanicien.
N.B. : Au cas que vous ne l’auriez pas encore remarqué, Puerto Rico est officiellement un protectorat U.S. bilingue…mais l’Espagnol prédomine largement. Toutes les indications sont en espagnol, les gens ne parlent que l’Espagnol à part dans les hôtels, quelques grands magasins, (Sears, Walmart et encore), certains ¨villages¨ totalement artificiels comme ¨Palmas del Mar¨, copie conforme d’un village méditerranéen avec en prime, garde armée à la ¨frontière¨ ou les Américains se sentent plus comme en Floride.   Mais le véritable Puerto Rico est lui plus ¨olé olé¨ et très dépaysant…la République Dominicaine ou un Cuba en beaucoup plus riche
1 au 6 Mars 2001