Journal de Bord

La description détaillé au jour le jour du voyage de 5 ans du voilier Yallah! Un voilier GibSea 34 au départ du Lac Champlain, les préparatifs, la descente du Hudson et le voyage vers la Floride par l'Intracoastal. La traversée vers les Bahamas et la descente jusqu'au Venezuela et le retour à St Paul de l'Île aux Noix.
Des anecdotes, des guides nautiques, des cartes, des trucs...quoi faire ou ne pas faire, les mouillages...des bons et moins bons endroits!

dimanche 24 avril 2005

Annapolis/Cheasapeake City, MD/Cape May/Atlantic City/Liberty Isld, NJ

Les minimas annoncés de la météo semblent montés légèrement, on décide donc de partir en compagnie de Safi de Québec. Un vent du NW de 15/20kn avec des pointes de 25 nous amène rapidement vers le haut de la baie de Cheasapeake dans le canal reliant à la baie de Delaware. La vague est assez forte mais on fait presque constamment 6kn et l’on élimine ainsi un arrêt sur notre route vers Cape May
Le mouillage de Chesapeake City, la seule chose de changer, c'est le style de bateau!
L’entrée pour le mouillage de Cheasapeake City est presque bloquée par un haut fond on y entre avec à peine 7 pieds et la marée n’a pas fini de descendre, depuis le nombre d’année que le fond est présent, il semblerait qu’une bouée ne serait pas du luxe, mais enfin…
24 avril 2005 ( + 54,9m = 1361,5 = 10,091nm)   33e arrêt
 
 Nous partons tôt, car si la baie de Delaware qui à mauvaise réputation n’est pas trop démontée, j’aimerais faire le voyage d’une traite. Nous éviterions ainsi Reeds Isld qui est un mouillage désagréable et beaucoup trop près d’ou nous sommes, pour que ce soit rentable, et Cohansey River qui a l’air perdu au milieu de nulle part et qui de toute façon est très mal indiquée sur les cartes.
En sortant de notre mouillage, nous bulldozons notre chemin dans la vase, la sortie est à 5’7’’, heureusement que le fond est mou, on réussit à s’engager dans le canal ou nous avons l’agréable surprise de marcher à 8,5kn, parfois 9kn! Grâce à la marée descendante on est expulsé vers la baie de Delaware et une fois sorti de la protection du canal on entre dans une machine à laver! 
Une des énormes "bouées", dans le chenal pour les cargos. Impossible de la manquer!
On est bientôt rejoint par un autre bateau québécois, "L’Imprévu" qui, nous venons de l’apprendre, fait la même route que nous. Heureusement qu’un vent de 25kn nous aide à avancer à 5,5kn contre la marée qui est maintenant montante et vers midi, juste en face de l’entrée de Cohansey River, c’est la renverse de la marée et Yallah! se met à débouler à 7,5kn et souvent des pointes de 9,4kn! La vague qui était franchement désagréable se transforme en une assez longue houle 3 / 4 arrière de 3 à 4 pieds. Je vais pouvoir essuyer mes lunettes et y voir clair!
Nous arrivons à 15h30 et nous mouillons exactement au même endroit qu’il y a 5 ans. La différence est que l’endroit est mort. La saison touristique et de bateaux n’est pas commencée, les marinas ont l’air fermé. La journée à été longue, j’ai barré sans interruption pendant 9 heures un bateau qui constamment voulait montrer son côté ‘’fringuant’’, mais malgré tout, on décide avec un autre bateau québécois de profiter de la dernière journée de beau temps de partir le lendemain pour rallier Atlantic City qui offre un meilleur mouillage que celui de Cape May, en plus, on nous serons à pieds d’œuvre pour profiter de la première fenêtre météo disponible et faire notre dernière grande sortie en mer jusqu'à New York
25 avril 2005  ( + 73,1nm = 1434,6m =  10164nm)   34e arrêt

Journée superbe, 5/10 kn de vent SSW, on file sur une longue houle vers Atlantic City, le seul problème est l’entrée de l’inlet qu’on prend pendant la marée descendante, ‘’tonic’’ comme dirait l’autre. On n’avait pas connu une entrée mouvementée comme celle-ci depuis Miami en 2000. Comme il y a un avis de tempête on s’ancre dans une pochette accessible par un minuscule passage (10’ de large) et nous ancrons derrière Rum Pt dans 10 pieds d’eau. Au moins ici, on est à l’abri du courant violent qu’il y a au mouillage ‘’officiel’’. 
Difficile de manquer Atlantic City
Le problème de ce mouillage, c’est qu’il faudra en sortir de jour et pas à marée basse. Nous restons ‘’scotché’’ pendant 2 jours, en attendant que le vent se calme et que la vague s’allonge. En attendant que la météo s’améliore, on en vient a décider qu’on ne feras pas un direct vers New York, mais qu’on couperas le trajet en arrêtant à Barnegat Inlet, en espérant que l’entrée ne soit pas trop rock n roll!
France, patiemment tue le temps, en attendant une fenêtre météo.
26 au 28 avril 2005   ( + 34,0nm = 1468,6nm = 10198nm)    35e arrêt
A la dernière minute, j’appelle la Garde Côtière pour m’informer de l'état de l’entrée de Barnegat qui ne me donne pas tellement confiance. Heureusement! L’entrée est officiellement maintenu à 5 pieds… quant on sait que nous accrochions le fond dans des endroits avec une ‘’garantie’’ de 10 pieds. En plus, arrivé dans l’entrée d’un inlet avec une marée descendante, provoque toujours un phénomène de vagues avec des creux qui atteignent facilement 6 pieds, touché le fond dans ces conditions serait irrémédiablement la perte du bateau. On part donc à 04h00 du matin, et on se fraie un chemin dans la minuscule passe. Encore une fois, Yallah!, touche le fond et en mettant le moteur à fond, réussit à se labourer un chemin dans la boue gélatineuse. Heureusement que ‘’L’Imprévu’’ qui tire moins nous avait ouvert le chemin! Malgré tout, on réussit à se frotter contre un piquet qui marque l’extrémité du chenal et passer a à peine 3 pieds de piliers qui sont à peine visible dans la pénombre.
La sortie en mer, est facile parce que nous sommes à l’étal et on file sur une mer d’huile vers Sandy Hook et si possible la statue de la Liberté qui n’est que 5 miles de plus que le mouillage de Sandy Hook. Le seul problème est d’y arriver avant la renverse du courant qui rendrait ces 5 miles très, très long à faire surtout en fin de journée quant on est fatigué.
 La mer est d'un calme extraordinaire
Après une journée magnifique, sur une mer calme avec trop peu de vent, on réussit malgré tout grâce au moteur et le jeu des courants à atteindre la pointe de Atlantic Highlands à l’entrée de l’immense baie de New York vers 16h00, il ne reste qu’une dizaine de miles. 
New York!  New York!
Un traversier nous rappellent qu'ici on est pas tout seul.
   Le courant est encore avec nous, et le vent commence à ce lever. On décide donc, de viser la statue de la Liberté. À peine la décision prise, le bateau ralentit, nous avons le courant contre nous! On pointe vers la partie centre ouest de la baie et surprise, Yallah! se remet à filer 7kn! Mais une heure après, nous arrivons sous l’immense pont Verrazanno et la, nous rencontrons le courant de la rivière Hudson. Aussitôt, la vague se forme et grâce au vent qui souffle maintenant 20kn, Yallah! surfe sur la crête des vagues à travers les cargos qui montent et descendent le canal principal. 
Le coup d'œil est magnifique!
La "Grande Dame" nous montre le chemin...vers un mouillage a ses pieds.
 A mesure que nous approchons de l’embouchure de la Hudson, on a les yeux partout à la fois, les cargos qui semblent si lent, mais qui arrivent à une vitesse surprenante, les ‘’ferries’’ qui sillonnent le port dans toute les directions, les remorqueurs, qui sortent d’on ne sait ou, pour aller à la rencontre d’un cargo, le paysage fantastique de la ville, les billots, arbres, poutres, planches de plywood qui descendent la Hudson et qui flottent à fleur d’eau, le tout parmi une trentaine de cargos ancrés et qui nous bouchent la vue sur d’éventuels dangers.
  
Que demander de mieux, pour visiter New York?
On finit par s’ancrer derrière la statue de la Liberté à 18h30, à côté de ‘’Safi’’ arrivé depuis hier et ‘’L’Imprévu’’ qui nous a précédé de quelques minutes.
Après 90 miles nautiques, une bonne douche chaude, un scotch et dodo!
29 avril au 1 mai 2005  ( + 90,0nm = 1558,6nm =  10288nm)  36e arrêt

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