Journal de Bord

La description détaillé au jour le jour du voyage de 5 ans du voilier Yallah! Un voilier GibSea 34 au départ du Lac Champlain, les préparatifs, la descente du Hudson et le voyage vers la Floride par l'Intracoastal. La traversée vers les Bahamas et la descente jusqu'au Venezuela et le retour à St Paul de l'Île aux Noix.
Des anecdotes, des guides nautiques, des cartes, des trucs...quoi faire ou ne pas faire, les mouillages...des bons et moins bons endroits!

samedi 19 juillet 2003

Scotland Bay/Chaguaramas/Chacachacare, Trinidad

Après avoir passée l’après midi et une nuit super tranquille, nous nous déplaçons vers l’horrible mouillage de Chaguaramas, que tout le monde haït, mais qui est incontournable. De toute façon, ici il est impératif de faire son ‘’entrée’’,  et les très nombreux services nautiques, l’entreposage des bateaux etc, fait que Chaguaramas est toujours très populaire parce qu’indispensable, même si cette année les places a quai sont à moitié vide. Pour nous, ce n’est qu’un arrêt pour pouvoir, si possible, renouveler mon passeport Canadien.
Évidemment qu’avec le choix des services offerts ici, on va en profiter pour faire quelques ¨petites¨ dépenses…achats de nouveaux supports en inox du bimini pour remplacer ceux en nylon qui date de l’achat du bateau, nouveaux matelas pour notre chambre et un nouveau panneau solaire pour suppléer à notre consommation électrique toujours déficitaire. D’ailleurs ceci m’amène à donner un exemple du service à la française (en Martinique) comparé à celui donné ici.
J’avais commandé en Martinique un contrôle pour notre pilote automatique, arrivé en 2 semaines en Martinique, j’en avais aucune nouvelle du transitaire local (DHL) pour finalement apprendre qu’il l’avait retourné aux USA parce que ¨dixit¨ ce n’est pas a eux de courir après les clients!!! A Trinidad, 3 jours après avoir placé la commande, je n’avais qu’a me présenter au bureau des douanes avec mon passeport et mon matériel y serait…ce qui fut le cas, c'est ce qu'on appelle l'efficacité à la British!
Mais comme déjà mentionné, le mouillage est vraiment horrible, nous avons du changer de place 3 fois en 2 jours et à chaque fois, il faut se reprendre 2 ou 3 fois avant de réussir à s’ancrer. En plus, à chaque marée, c’est le déferlement de poubelles qui partent à la dérive, aujourd’hui 4 barils vides de 50 gallons se promènent dans le mouillage!  Hier, nous avons eu droit à une nappe de pétrole, tellement importante que nous pouvions la sentir…fumeur s’abstenir!
Les compétitions de "steel bands" sont très populaire!
En parlant de barils, c’est vraiment fascinant d’entendre et de voir jouer les ‘’Trinidiens’’ sur ces mêmes barils. Il n’y a pas de styles ou genres de musiques qu’ils ne peuvent interpréter.
19 au 25 juillet 2003
Nous avons terminé, heureusement, nos achats et il nous reste qu’a attendre mon nouveau passeport. Dommage que nous n’avions pas découvert l’île de Chacachacare plus tôt, même l’an dernier! On aurait tout fait pour accélérer nos démarches à Chaguaramas pour pouvoir se déplacer ici.  Après la laideur de Chaguaramas, c’est tout simplement merveilleux! Même si l’eau, à cause de la proximité de l’ Orénoque est un peu couleur cuivre, elle est au moins transparente et propre. 
Des dauphins nous "guident" vers le fond de la baie
 En entrant dans l’immense baie on est accueillie par une douzaine de dauphins adultes qui comme à leurs habitudes s’amusent à passer le plus près possible de l’étrave du bateau. On baisse le régime du moteur pour profiter le plus longtemps possible du spectacle. Maintenant on sait que leur jeux de passer très près de l’étrave n’est pas sans danger pour eux…plusieurs ont l’aileron dorsal abîmé et certains ont le dessus du dos tailladé!
Une fois ancré dans une des nombreuses petites baies nous nous baignons pendant des heures, l’eau est chaude et parfois parcourue par un courant plus frais, le bonheur! 
 Yallah! au mouillage au fond dans l'autre baie, avant le "coup de vent"
 Nous allons aussi à terre, l’île à part le gardien du phare est abandonnée depuis 35 ans. Un Val Jalbert Caraîbéens! L’île à l’époque était une léproserie et c’est assez bizarre de se promener parmi les nombreux bâtiments abandonnés.
 Le "mauvais" mouillage de Chacachacare avec son quai assez agressif sur lequel, Yallah! s'est appuyé. Merci!
L’hôpital, 2 églises, le couvent, les petites maisons dans le ¨village¨, la maison du docteur…on ne peut s’empêcher de rêver…qu’elle vie! La nature à repris ses droits, les chemins ont pratiquement disparus, certaines maisons sont carrément inatteignables à moins d’avoir une machette et encore. De gros banians poussent à travers les maisons, bloquent les passages, c’est incroyable.
Ce qu'il reste de la buanderie...
Subitement, un gros nuage noir, nous ramènent à la réalité, on retourne en catastrophe au voilier. Il pleut, vente et des vagues entrent dans le mouillage. Yallah! N’est plus à sa place! Il a commencé à chasser et se dirige vers la plage et est accoté sur son quai en béton! On a juste le temps de remonter à bord, non sans mal (à cause des vagues, c’est infernal), le voilier est légèrement couché, il touche le fond! En tentant d'embarquer je tombe une fois à l'eau mais finit par réussir à embarquer, partir le moteur et...le bateau bouge pas, du moins pas dans la bonne direction.  Je fais un PanPan sur la VHF, un gros "cruiser" vient le plus près possible, attache un câblot, tire en sauvage, arrache le taquet et prend tout le bataclan dans son hélice, plus de câble et son moteur est bloqué, heureusement pour lui, il en a deux.  Je lui dit de s'éloigner, il en a assez fait, je rappelle sur la VHF et un voilier d'un américain marié avec une Trinidienne, appelle la garde côtière (qui ne répond plus à ce genre d'urgence) et ils viennent, malgré les nouvelles normes, avec un bateau de guerre qui n'ose pas trop s'approcher, envoie un Zodiac avec à son bord un équipage de 4 hommes, s'occuper des deux câbles d'un pouce d'au moins 200/300 pieds, les attaches aux winches et L E N T E M E N T tire sur Yallah!  On entend les câbles s'étirer, "craquer",  faudrait pas qu'il arrache mes winches et finalement au bout d'un éternité , très tranquillement  Yallah! se déplace.  Les marins, me demandent d'aller vérifier si je n'ai pas d'entrée d'eau après avoir talonné le fond.  Non, heureusement qu'il n'y a que des dommages cosmétiques à la jupe de la coque et mon taquet qui a passé à travers le pont.  On se déplace de l’autre côté de la baie, les marins me souhaite un "Have a good one" et disparaisse, sans me facturer!  Après nous apprendrons que nous étions ancré sur le mauvais côté de la baie. ‘’Local Knowledge’’!!!  Des voiliers, venu à la rescousse, nous invitent à souper à leur bord et même, si on le souhaite coucher à bord de leur bateau, au cas ou...  On se couche sur Yallah!, très tôt, complètement vidé et courbaturé, mais la nuit est peuplé d'image assez catastrophique.  On a passé à un cheveu de tout perdre.
25 au 28 juillet 2003
Le 28 juillet on retourne parmi les poubelles flottantes, pour aller chercher mon passeport à l'ambassade du Canada.   Et comme promis, mon passeport est prêt, nous faisons une dernière fois la tournée des marchands de tissus et l’épicerie (les prix sont de 30 @ 50% plus bas qu’en Martinique, (à part du vin et de la bière) beaucoup de marques canadiennes. Nous rencontrons des belges qui viennent d’arriver avec leur catamaran flambant neuf qu’ils ont été chercher…en Afrique du Sud. Ce n’est pas la porte à côté, 7 semaines de navigations, pas mal pour étrenner un bateau neuf, la confiance règne!
Notre électronique semble donner des signes de fatigues, les données du compas électronique sont farfelues, donc avant de partir pour le Venezuela, je démonte l’afficheur et heureusement, il ne requiert qu’un coup de ¨spray¨ spécial, un détail qui prendras à l’électronicien…5 jours!
Mais on en a besoin, car sans compas électronique, on perd l’usage du pilote automatique et on a 17 à 20 heures de navigation à faire avant les Testigos et il n’y a certainement pas de ¨spray¨ dans le coin à part peut-être pour les moustiques! Donc, en attendant, on fait des allés/retours à Chacachacare pour revoir d’autres bâtiments abandonnés.


On s'amuse!
Nous aurons en route pour l’île, un nouveau spectacle de dauphins, qui sont exceptionnellement gros, ils font certainement 3 à 4 mètres de long. D’ailleurs, à plusieurs reprises, le bateau vibre des coups donnés sur la quille, je crois qu’ils essayent de se gratter ou de se débarrasser de quelconques ¨passagers¨, plusieurs sautent complètement hors de l’eau et retombent dans un énorme ¨splash¨
28 juillet au 6 août 2003

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