Journal de Bord

La description détaillé au jour le jour du voyage de 5 ans du voilier Yallah! Un voilier GibSea 34 au départ du Lac Champlain, les préparatifs, la descente du Hudson et le voyage vers la Floride par l'Intracoastal. La traversée vers les Bahamas et la descente jusqu'au Venezuela et le retour à St Paul de l'Île aux Noix.
Des anecdotes, des guides nautiques, des cartes, des trucs...quoi faire ou ne pas faire, les mouillages...des bons et moins bons endroits!

jeudi 28 décembre 2000

Nassau/Norman's Cay, Bahamas

Changement de température!  Une mini fenêtre météo s’annonce et nous décidons d’aller voir ailleurs si il y fait plus chaud.  Nous traversons le Yellow bank vers les Exumas avec l’intention d’aller coucher à Allans Cay.  Ce sera pour nous une nouvelle expérience, car il faut maintenant naviguer à vue et surveiller les têtes de corail et les bancs de sable.  Disons que comme première expérience ce n’est pas si évident que ça.  A chaque fois que nous voyons une tache sombre dans l’eau on a un pincement au cœur…¨Est-ce une tête de corail? 
Comme je n’ai pas envie de tester si mes appréhensions sont exactes on passe le banc sans vérifier de trop près.   En se fiant à la carte électronique nous savons que nous avons passé la zone dangereuse et qu’il ne reste qu’une tête isolée l’autre côté du banc.  Nous traversons donc le banc mais le vent se met déjà à tourner et à forcer, le projet d’ancrage à Allans Cay est abandonné nous filerons plutôt vers Norman’s Cay qui est mieux protégé.  Au moment ou nous approchons de la fin du banc, je décide d’aller jeter un coup d’œil sur la fameuse tête de corail isolée que ma carte électronique indique la proximité immédiate.  A peine arrivé sur la pointe du bateau, je crie à France de tourner à 90o, maintenant je sais ce qu’une tête de corail à l’air!  
Sol dans le mouillage de Norman's Cay
 Nous passerons plusieurs jours à Norman’s à ce faire ballotter par les courants contraires aux vents dominants et à attendre la fin des fronts qui se succèdent sans arrêt.  OK, OK!  Je sais!  Qu'il fait plus froid au Québec, mais nous on est en shorts, en face d’une superbe plage avec un polar sur le dos et des bas de laine!
Nous sommes ancrés avec une vingtaine de bateaux à côté d’une épave d’un avion criblé de trous de balles qui aurait manqué la piste d’atterrissage dans les années où l’endroit servait de base de transition au cartel de Medellin.  D’ailleurs l’île est jonché de carcasses de voitures, de camions et même d’un autre avion.  Plusieurs petits buildings détruits servaient de laboratoire de transformation, un ancien resto-bar et quelques maisonnettes abandonnées domine la baie, il ne reste que le quai et la piste d’atterrissage qui sert maintenant pour quelques bungalows à louer dans le nord de l’île.  Ce soir nous fêterons la (vraie) fin du millénaire en compagnie de Sol, Roupillon et Weekend tous de Québec, une soirée très agréable.  Espérons que la nouvelle année nous amènera du temps plus chaud.
28 au 31 Décembre 2000

mercredi 20 décembre 2000

Chubb Key/Nassau/Atlantis/Junkanoo, Bahamas

Une accalmie est annoncé pour la journée et dès 7 heures du matin, nous sommes 27 voiliers à quitter Chubb en direction de Nassau.  Superbe journée de voile, le vent est dans la bonne direction et nous arrivons dans le port à 13 heures.  Nous prendrons 2 heures pour nous amarrer (si on peut dire) au dock commercial parmi les paquebots et dédouaner.  Contrairement à ceux qui ont dédouané à Chubb nous avons un permis de 6 mois, ceux de Chubb n’ont que 3 mois ce qui les forcera à recommencer les procédures.  Il aurait fallu que nous allions juste un peu plus loin, dans une des marinas, et nous aurions pu faire nos douanes beaucoup plus facilement.  On aurait pu éviter la paperasse des paquebots et se contenter d'une paperasse plus à notre niveau...si ça existe!  Parce qu'il doit y avoir beaucoup de fonctionnaires à Nassau, il nous faut remplir 6 documents dont un pour signaler si nous avons eu des rats, souris ou autres qui seraient morts lors de la traversée et combien de passagers on auraient ¨perdus¨ en route, c’est ça la marine à voile aux Bahamas du 21e siècle!
Le mouillage de Nassau, au fond le port des bateaux de croisières.
Finalement après tout les salamalecs d'usage, nous sommes ancrés en plein centre de Nassau et nous voyons d’un côté les docks plein de container et en face le Club Med et dominant tout le panorama, Atlantis qu’il faut absolument visiter paraît il.
20 décembre 2000

Depuis que nous sommes ancrés, nous avons 2 ¨cold fronts¨ qui nous amènent des pluies violentes et des vents jusqu'à 35kn (aujourd’hui 40kn).  Régulièrement des voiliers se déplacent parce qu’ils chassent.  Pendant les courtes accalmies nous en profitons pour aller à terre.  La ville est un peu décevante, les trottoirs sont défoncés, les égouts fluviaux semblent tous bouchés, des détritus jonchent le sol partout (la pluie amène le tout dans la mer…)  Beaucoup de maisons sont dans un état délabrés, la seule chose qui semble être entretenue c’est la rue de boutiques au pied des paquebots (ils sont habituellement 6 à décharger leurs 2000 touristes) et évidemment Paradise Island et Atlantis.  Un peu le même phénomène qu’a Atlantic City et ses casinos, en dehors du périmètre des casinos la ville se met à dépérir.  On est loin de Nassau du "British Empire".
Vue sur le mouillage de Nassau en direction d'Atlantis, qui "écrase" tout le paysage.
Dans la nuit du 24 décembre, presque tout les équipages des voiliers québécois se réunissent dans une salle de la ¨BASRA*¨ pour fêter la Noël.  Les Albatros, Liberi, Va Sano, Avanti, Vent d’Ange, Adante, Scape II, Euphorie, Baladin II, Loiret, Quiero et j’en oublie se retrouvent dans le local pour s’amuser ferme jusqu'à 3 heures du matin.  La traversée en dinghy pour aller et revenir à la salle à été des plus sportives (mouillées) mais nous avons eu beaucoup de plaisir, même si ce n'est pas comme à la maison...
·      ·        N.B. : A la BASRA* vous pouvez faire remplir vos bouteilles de propane, achetez des cartes de téléphones plus économiques que Canada Direct (les profits servent a financer la BASRA (ils en ont besoin!)  Plusieurs magasins d’équipements marins sont à proximités ainsi qu’une grosse épicerie à l’américaine avec du stock (cher) américains.  Il est plus économique d’aller vers le centre de la ville dans une épicerie bahamienne qui offre du stock local et du Commonwealth à bien meilleur prix.  Demain la Junkanoo!
* BASRA,  Bahamian Air Sea Rescue Association
21 au 25 décembre 2000
La température est toujours stable, le vent souffle toujours du NW, souvent à 30kn, donc il fait frais, c’est nuageux et régulièrement un nuage laisse tomber un déluge.  Nous aurions voulu aller voir la ¨Junkanoo¨ qui est la plus grande fête des Bahamas et qui a lieu dans la nuit du 25 au 26 de 8 heures du soir à 11 heures du matin.  D’après certains la ¨Junkanoo¨, sans avoir l’ampleur du carnaval de Rio, en à l’intensité et la qualité des costumes.  Mais dame nature avec des vents de 30kn nous obligent à rester à bord de nos bateaux pour 2 raisons; surveillés nos mouillages (plusieurs bateaux chasseront dans la nuit) et surtout de traverser le mouillage en pleine nuit en dinghy avec les vagues n’est pas de tout repos.
Le matin du 26, le vent étant un peu plus calme nous allons voir la fin de la ¨Junkanoo¨.  Nous arrivons juste à temps pour voir les 2 ou 3 derniers groupes (épuisés) rejoindre les camions qui emporteront les costumes.
Les costumes sont superbes!
 Certains des costumes ont au moins 10/12 pieds de haut avec une circonférence de 4/6 pieds.  Malgré le poids du costume les porteurs trouvent le moyen de sourire et d’encore battre la mesure, d’ailleurs après seulement 5 minutes nous nous surprenons à commencer à suivre le rythme.
Avec la musique, il y'a de l'ambiance!
Encore des costumes et de la musique!
Encore debout!
 Je serais curieux de voir l’ambiance qu’il devait y avoir au milieu de la nuit avec les spectateurs et les participants au meilleur de leur forme.  Dommage, mais l’année prochaine nous irons dans une autre île plus au sud et surtout plus chaude pour voir une autre version de la ¨Junkanoo¨.
Nous en profitons aussi pour aller voir le fameux complexe hôtelier ¨Atlantis¨.  Nous avions vu un reportage sur TV5 à Thalassa au sujet de ce développement immobilier.
Atlantis, avec sa "salle de jeux" privé
 J’avoue que je suis toujours très sceptique quant les Américains se mettent à faire des copies de la tour Eiffel, Buckingham Palace ou un temple romain avec des hauts parleurs dans les statues grecques…Mais la, ils m’ont eu!  Peut-être que justement ils n’ont pas cherché à copier mais ils ont plutôt créés un site imaginaire avec comme thème central l’Atlantide, donc aucune comparaison possible.  Évidemment que ça ne reste toujours qu’un hôtel et un casino mais l’ampleur des bâtiments, le site, la recherche du détail font qu’on embarque et on se laisse prendre au jeu.  Le hall d’entrée est MONUMENTAL et les escaliers vous amènent vers une immense salle à dîner entourée d’un aquarium géant.
La marina d'Atlantis avec les décorations "authentiques"
Vous vous promenez donc en côtoyant les bancs de wahoos, mérous et quoi d’autres!  Les langoustes se promènent à la queue leu leu et lèvent leurs antennes pour empêcher les raies de s’approcher  de trop près, le tout sous la surveillance d’une immense raie Manta qui plane au dessus.
France pose devant le petit aquarium.
Le coût?  Une marche à travers la salle des ¨slots machines¨, donc joueurs compulsifs s’abstenir!  L’arrière du bâtiment n’est que chutes d’eau avec un lagon ou plutôt une immense barboteuse pour adulte.
N.B. : Internet pas cher sur Bay street au dessus de Tikal, 0,10¢ la minute et eau gratuite à une fontaine publique à côté de la BASRA.
26 au 27 Décembre 2000

lundi 18 décembre 2000

South Miami/Bimini/Chubb Key, Berrys, Bahamas

Il fait superbe aujourd’hui et le vent qui soufflait depuis plusieurs jours vient subitement de tourner et de se calmer.  La radio VHF est remplie de message de bateaux s’informant de la météo la plus récente et surtout des pronostics des gourous de la traversée.  On décide de remplir les réservoirs de fuel et d’eau juste au cas ou, et je prépare dans l’ordinateur la route électronique avec trois points de chute au Bahamas.  On a pas l’intention de passer les fêtes tout seul à Miami!  A 14 heures la météo est positive, nous avons une fenêtre de 18 @ 24 heures.  Branle bas de combat tout les bateaux se préparent.  Le temps de monter les dinghies sur le pont, attacher tout ce qui bouge et les voiliers se mettent en marche.  Certains hésitent encore, ils vont le regretter!
A 15 heures une dizaine de bateaux sont déjà partis, nous, nous partons à 16 heures avec un dernier arrêt pour permettre à Sol et Weekend de faire le plein.  Nous passons l’inlet qui nous avais donné tant de fil à retordre dans une mer d’huile.  On est enfin en route pour notre plus longue traversée du voyage.
Nous mettons le cap au 120o, mais en réalité le courant du Gulf Stream nous fait faire route au 087o ce qui nous permettras de longer Bimini 48 miles plus loin et accéder au ¨Bahamas Grand Banks¨.  Nous filons bon train sous voile et moteur et croisons Bimini à 2 heures du matin.  Effectivement le Gulf Stream à été très calme mais les longues vagues nous ont permis d’imaginer ce qu’un vent contraire pourrait produire comme résultat.  Une fois sur le banc le vent tourne comme prévu au SudEst et nous ¨déboullons¨ vers Chubb Key dans 15 pieds d’eau.  Au loin il y a une ligne très sombre de nuage avec des éclairs, espérons que ça reste loin!
Nous assistons à un très beau levé de soleil et enfin nous voyons la transparence extraordinaire de l’eau et surtout sa couleur turquoise.  A une quinzaine de miles de Chubb Key nous ralentissons et fouillons l’horizon pour trouver les 2 bouées signalant des hauts fonds et un banc de corail.  
L'eau turquoise et la "végétation" luxuriante des Bahamas
Les guides nautiques mentionnent que les 2 bouées sont probablement manquantes, mais surprises, elles sont au rendez-vous (gracieuseté de la Garde Côtière américaine) et nous entamons notre approche de Chubb.  Mais un très gros nuage noir flotte au dessus de l’île, je décide de descendre les voiles en vitesse, à peine fini un déluge et un vent violent nous tombent dessus et nous perdons de vue l’entrée du mouillage.  Une demi heure après, une brève accalmie nous permet d’entrer dans la passe et de jeter l’ancre dans 10 pieds d’eau avec aucune protection de l’ouest.  Subitement le vent tourne à l’ouest, la fenêtre vient de se fermer!  Nous allons passer une nuit d’enfer avec des vents de 30kn et les bateaux avoisinants qui chassent un après l’autre.  Seul Albatros que nous avons rattrapé et notre compagnon de route Weekend passent la nuit sans chasser.  Yallah! tient bon, malgré que le câble (snubber) servant à amortir la chaîne se sectionne d’un coup sec.  A deux heures du matin, je vais installer temporairement un câble pour amortir les chocs sur le guindeau.  Tout un sport, le bateau tape tellement qu’assis sur la pointe du bateau l’eau vient jusque sur le pont…et nous sommes ancrer!  Ceux qui ont retardés de quelques heures leurs départs doivent prendre toute une raclée sur le banc.
Lendemain matin, beau soleil.  Je mets le dinghy à l’eau pour aller dédouaner dans la marina.  La ¨gentille¨ douanière me dit de faire comme les autres et de prendre un quai (25US$) si je veux être dédouané….beau racket.  Trois autres bateaux américains refusent aussi de jouer le jeu et en discutant avec eux, je décide que nous continuerons tout simplement notre route vers Nassau et dédouaner là.  Le seul inconvénient, c’est qu’évidemment on a pas le droit de débarquer sur l’île, mais de toute façon à part la plage il n’y a rien d’autres.
18 au 19 Décembre 2000  

mardi 12 décembre 2000

Ft Lauderdale/Miami Beach, Belle Isle, FLA

Le 12 Décembre, nous arrivons par la mer après une courte traversée d’une quinzaine de milles qui nous aura fait éviter l’ouverture de 7 ponts.  La mer est calme avec un léger vent, mais l’entrée de l’inlet nous réserve une surprise nous suivons un 45 pieds qui littéralement disparaît dans les énormes vagues et les rouleaux de mer qui se dirigent vers l’entrée du port.  Nous allons passer un mauvais quart d’heure!  France tient la barre comme un vieux loup de mer et tient le bateau dans l’axe du chenal malgré les tendances de Yallah! à vouloir partir au surf.  Après une demi heure de brassage on entre dans les eaux calmes du port ou nous croisons par hasard ¨L’Albatros¨ qui vient s’ancrer juste à l’entrée de l’inlet pour pouvoir prendre la mer dans la nuit.  Il y a une mini fenêtre météo et nous sommes d’accord pour profiter de l’occasion pour traverser ensemble, mais nous n’avons pas pu ravitailler à Ft Lauderdale et nous allons nous ancrer dans 10 pieds d’eau devant le dock de la police à Miami Beach à côté de Belle Isle. (A l’ouest des bouées rouges)  Un immense Publix et un liquor store sont à distance de marche.  Nous faisons nos achats en quatrième vitesse et rembarquons pour aller rejoindre l’Albatros pour le grand départ.  A peine 2 minutes plus tard les alarmes moteur se mettent en marche.  Le moteur chauffe, le liquide refroidisseur (l’équivalent de l’antigel!) est disparu dans la cale.  Nous resterons donc à Miami Beach!
Miami vu de notre mouillage de Miami Beach
Le lendemain matin, je trouve le coupable, le tuyau est sectionné à l’endroit ou il est appuyé sur un pied du moteur.  La réparation est simple, mais nous avons été chanceux parce qu’il n’aurait pas fallu que ça se produise quelques heures plus tard dans le Gulf Stream ou pire dans l’inlet de Miami lors de notre arrivée.  Nous sommes entrés lors de la marée descendante et cela à été tout un rodéo pour entrer dans le port.
Nous avons donc perdu notre fenêtre météo et restons à l’ancre.  On a vu pire…il fait 80o, la ville de Miami Beach (ne pas confondre avec Miami) est très vivante et accueillante.  Les restos, boutiques sont très colorés, très latino.  Nous sommes entourés de bateaux connus qui attendent aussi la prochaine fenêtre, il y a beaucoup de social à faire.
N.B. :  La fameuse fenêtre météo,  pour les terriens (et peut être certains marins) je vais essayer d’expliquer son importance.  En prenant l’exemple d’une journée typique de météo que j’ai noté voici ce que ça donne, au même moment:
            Dans la baie de Miami, vent nord, 5 à 10 miles à l’heure.  Aucune vague
            Sur la côte de Miami, vent nord/ouest 10 à 15 nœuds.  Vagues 2 à 4 pieds
            Le Gulf Stream, vent nord/ouest 15 à 20 nœuds.  Vagues 12 à 14 pieds…non merci!
En plus, il faut savoir que le courant du Gulf Stream nous éloigne de notre destination et qu’une traversée par beau temps qui se ferait en 10 heures en prendra plutôt 15 heures, alors avec un vent Nord cela devient impossible.  D’ailleurs les américains disent, ¨Any wind from the N, NW, NE means No Go.  En plus, par beau temps les locaux disent d’aller voir en bord de mer et de regarder l’horizon et si nous voyons des ¨Eléphants¨ on ne part toujours pas!
12 au 18 Décembre 2000

samedi 9 décembre 2000

Lake Worth/Peanut Island/ Ft Lauderdale, FLA.

Nous avons recus notre PocketMail** et nos autres commandes*, donc nous n’avons plus rien à faire dans cette ville très peu accueillante mais pratique.  Nous décidons donc de nous déplacer vers Peanut Island pour que nous soyons tout près de la sortie pour la mer où nous pourrons ainsi rallier Ft Lauderdale et éviter les 21 (vingt et un) ponts ouvrants et leurs règlements fantaisistes et souvent contradictoires.
A peine passé devant l’inlet nous avons enfin de l’eau turquoise et transparente.  Nous nous ancrons dans 10 pieds d’eau et nous voyons la chaîne.  Un miracle, après 3 mois!  Dans la soirée, nous sommes invités à bord d’un bateau américain pour l’happy hour.  Nous nous retrouvons 6 équipages à bord et passons une belle soirée à parler de la fameuse ¨fenêtre météo¨ que tout le monde attend depuis des semaines.  Très intéressant de discuter avec des gens qui ont fait le voyage à plusieurs reprises et qui ont un point de vue différent et très comique des ¨affaires¨ du monde (incluant leurs systèmes électorals).
On apprend aussi que nous aurions pu écourter notre arrêt à Lake Worth et plutôt venir ici s’ancrer, l’eau est plus belle, pas de police, plusieurs services à distance de marche du ¨dinghy dock¨.
                        N.B. : *Pour recevoir un paquet dans un endroit sans bureau de poste, il est possible de faire livrer dans un ¨MailBox¨ ou un ¨PostNet¨ moyennant 2$ de frais par paquet.  Nous avons été obligé de nous servir de ce système parce que certaines compagnies refusent d’envoyer des pièces directement à une adresse West Marine ou Boat US.  Ils semblent que les paquets disparaissent…
09 Décembre 2000
Le 10 décembre, nous quittons notre ancrage et filons sous voile vers Ft Lauderdale, la journée est superbe mais notre arrêt prolongé nous a fait perdre nos ¨sea legs¨ et Caramel est malade comme un ¨chien¨ et moi ce n’est pas "jojo".  Seul France fonctionne à 100% et barre toute la journée.  Nous arrivons en vue de Ft Lauderdale mais un gros nuage noir surplombe la ville et nous finissons notre traversée dans une pluie diluvienne et avons de la difficulté à repérer les amers menant dans le port.  On est fatigué et nous n’avons pas remarqué que le câble antivol en acier du dinghy est tombé à l’eau.  A l’approche du pont, le moteur du bateau s’étouffe, le câble vient de s’enrouler autour de l’hélice.  Nous jetons l’ancre dans le chenal, mais elle tient pas bien, le courant est violent et le fond est propre, propre.  J’entends l’ancre traîner sur le roc et accrocher par à coup.  Nous appelons TowBoatUS, qui vient nous tirer de ce pétrin.  Une demi heure (une éternité) plus tard nous somme à quai au "Fuel dock" et nous attendons un plongeur qui viendra retirer le fameux câble.  Nous sommes trempés jusqu’aux os et exténués, nous restons au dock moyennant $$ pour la nuit.
Le canal amenant de Lake Silva jusqu'a l'épicerie et West Marine
Le lendemain matin, après une nuit à se faire ¨brasser¨ nous allons vers Lake Silva nous ancrer et nous reposer.  Nous allons en dinghy dans les canaux bordés de maisons les unes plus grosses que les autres, et souvent cachés par un ¨cruiser¨ plus imposant que la maison. 
Un canal typique de Ft Lauderdale
Mais nous en avons tellement vu que nous ne sommes plus impressionnés mais plutôt tannés.  La ville qui se targue d’être la capitale mondiale du nautisme n’offre même pas de dinghy dock pour que nous puissions débarqué.  De retour au bateau, un policier viendra aboyer que ¨This is a 24 hour anchor zone, tomorrow you must be gone from here¨.  Charmant!  On est loin de l’accueil d’Annapolis.  Ici, vous êtes ¨bienvenue¨ si vous dépensez de l’argent dans une marina, sinon ils ne veulent pas vous voir.  Vous pensez peut-être que j’exagère, mais j’ai rencontré un américain sur son bateau à l’ancre, en train de poser un panneau solaire parce qu’il n’a pas le droit de le faire à sa marina à quelques minutes de distance.
9 au 11 Décembre 2000