Journal de Bord

La description détaillé au jour le jour du voyage de 5 ans du voilier Yallah! Un voilier GibSea 34 au départ du Lac Champlain, les préparatifs, la descente du Hudson et le voyage vers la Floride par l'Intracoastal. La traversée vers les Bahamas et la descente jusqu'au Venezuela et le retour à St Paul de l'Île aux Noix.
Des anecdotes, des guides nautiques, des cartes, des trucs...quoi faire ou ne pas faire, les mouillages...des bons et moins bons endroits!

lundi 18 décembre 2000

South Miami/Bimini/Chubb Key, Berrys, Bahamas

Il fait superbe aujourd’hui et le vent qui soufflait depuis plusieurs jours vient subitement de tourner et de se calmer.  La radio VHF est remplie de message de bateaux s’informant de la météo la plus récente et surtout des pronostics des gourous de la traversée.  On décide de remplir les réservoirs de fuel et d’eau juste au cas ou, et je prépare dans l’ordinateur la route électronique avec trois points de chute au Bahamas.  On a pas l’intention de passer les fêtes tout seul à Miami!  A 14 heures la météo est positive, nous avons une fenêtre de 18 @ 24 heures.  Branle bas de combat tout les bateaux se préparent.  Le temps de monter les dinghies sur le pont, attacher tout ce qui bouge et les voiliers se mettent en marche.  Certains hésitent encore, ils vont le regretter!
A 15 heures une dizaine de bateaux sont déjà partis, nous, nous partons à 16 heures avec un dernier arrêt pour permettre à Sol et Weekend de faire le plein.  Nous passons l’inlet qui nous avais donné tant de fil à retordre dans une mer d’huile.  On est enfin en route pour notre plus longue traversée du voyage.
Nous mettons le cap au 120o, mais en réalité le courant du Gulf Stream nous fait faire route au 087o ce qui nous permettras de longer Bimini 48 miles plus loin et accéder au ¨Bahamas Grand Banks¨.  Nous filons bon train sous voile et moteur et croisons Bimini à 2 heures du matin.  Effectivement le Gulf Stream à été très calme mais les longues vagues nous ont permis d’imaginer ce qu’un vent contraire pourrait produire comme résultat.  Une fois sur le banc le vent tourne comme prévu au SudEst et nous ¨déboullons¨ vers Chubb Key dans 15 pieds d’eau.  Au loin il y a une ligne très sombre de nuage avec des éclairs, espérons que ça reste loin!
Nous assistons à un très beau levé de soleil et enfin nous voyons la transparence extraordinaire de l’eau et surtout sa couleur turquoise.  A une quinzaine de miles de Chubb Key nous ralentissons et fouillons l’horizon pour trouver les 2 bouées signalant des hauts fonds et un banc de corail.  
L'eau turquoise et la "végétation" luxuriante des Bahamas
Les guides nautiques mentionnent que les 2 bouées sont probablement manquantes, mais surprises, elles sont au rendez-vous (gracieuseté de la Garde Côtière américaine) et nous entamons notre approche de Chubb.  Mais un très gros nuage noir flotte au dessus de l’île, je décide de descendre les voiles en vitesse, à peine fini un déluge et un vent violent nous tombent dessus et nous perdons de vue l’entrée du mouillage.  Une demi heure après, une brève accalmie nous permet d’entrer dans la passe et de jeter l’ancre dans 10 pieds d’eau avec aucune protection de l’ouest.  Subitement le vent tourne à l’ouest, la fenêtre vient de se fermer!  Nous allons passer une nuit d’enfer avec des vents de 30kn et les bateaux avoisinants qui chassent un après l’autre.  Seul Albatros que nous avons rattrapé et notre compagnon de route Weekend passent la nuit sans chasser.  Yallah! tient bon, malgré que le câble (snubber) servant à amortir la chaîne se sectionne d’un coup sec.  A deux heures du matin, je vais installer temporairement un câble pour amortir les chocs sur le guindeau.  Tout un sport, le bateau tape tellement qu’assis sur la pointe du bateau l’eau vient jusque sur le pont…et nous sommes ancrer!  Ceux qui ont retardés de quelques heures leurs départs doivent prendre toute une raclée sur le banc.
Lendemain matin, beau soleil.  Je mets le dinghy à l’eau pour aller dédouaner dans la marina.  La ¨gentille¨ douanière me dit de faire comme les autres et de prendre un quai (25US$) si je veux être dédouané….beau racket.  Trois autres bateaux américains refusent aussi de jouer le jeu et en discutant avec eux, je décide que nous continuerons tout simplement notre route vers Nassau et dédouaner là.  Le seul inconvénient, c’est qu’évidemment on a pas le droit de débarquer sur l’île, mais de toute façon à part la plage il n’y a rien d’autres.
18 au 19 Décembre 2000  

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