Journal de Bord

La description détaillé au jour le jour du voyage de 5 ans du voilier Yallah! Un voilier GibSea 34 au départ du Lac Champlain, les préparatifs, la descente du Hudson et le voyage vers la Floride par l'Intracoastal. La traversée vers les Bahamas et la descente jusqu'au Venezuela et le retour à St Paul de l'Île aux Noix.
Des anecdotes, des guides nautiques, des cartes, des trucs...quoi faire ou ne pas faire, les mouillages...des bons et moins bons endroits!

dimanche 2 novembre 2003

Porlamar/Isla Testigos/St George'sTyrrel Bay, Grenade

Comme d’habitude la veille d’un départ, on dort mal et à 2 heures du matin, tant qu’a ne pas dormir on décide de lever l’ancre pour les Testigos. Quelle bonne idée! Le vent est calme, la nuit très belle, on a qu'a faire attention en sortant du mouillage de Porlamar de pas prendre le haut fond à l'entrée ou pire s'empêtrer dans le mât d'un gros voilier Russe qui à coulé juste avant le haut fond.  Mais tout ce passe bien et notre 51,8nm se fera par une journée splendide, mais malgré tout ça nous prend 14 heures parce que, comme notre passage devant l’île de Coche, il y a une vague courte de face et un courant contraire, donc la journée est longue et plate, heureusement les dauphins viennent nous tenir compagnie. Le mouillage des Testigos est plein comme je ne l’avais jamais vu, 36 bateaux, seulement devant la plage ¨ChonChon¨ et tout le monde attend de meilleurs conditions météo.  Il faut dire qu'on est à la période du retour à la ¨maison¨ pour de nombreuses familles de Martinique.
Couché de soleil Hollywoodien
Nous sommes entourés que de voiliers français, dont plusieurs de nos connaissances, entre autres, Arlequin et Relax et Ismaël qui eux arrivent de Trinidad.
2 au 4 novembre 2003

Nous avons une fenêtre météo exceptionnelle de 24 heures, le vent doit tourner au sud-est et ne souffler qu’entre 10 et 15kn. On ne peu pas s’attendre à mieux, même que 24 heures serait surprenant, nous partons donc plus tôt que prévu pour bénéficier de ce cadeau. Nous partons avec un soleil magnifique et une mer calme comme au lac Champlain! Nous marchons moteur/voile parce qu’il n’y a que 8kn de vent. Graduellement on se retrouve seul, à mesure que les voiliers tirent des bords soit vers Trinidad, soit directement vers la Martinique, certains nous on même dit qu’il tenterait de rallier St Martin d’un coup!
Le temps est tellement claire que, à 35 milles de distance on voit encore à l’horizon les Testigos et à 40 milles de St George on en voit déjà les lueurs. Étrangement en cour de route, on voit à la surface de la mer, comme des "bouillons", probablement la rencontre des courants longeant l'Amérique du Sud et ceux provenant de l'Océan Atlantique, au moins cela nous ralentit pas, mais cela n'aide pas non plus!  Nous arrivons à St George après seulement 21 heures de navigation, et encore, si nous n’avions pas eu un vent de terre de 20kn dans les derniers milles nous aurions pu faire beaucoup mieux. On est très content, surtout que plusieurs nous annonçait l’horreur, des vents contraires et surtout un courant violent (3kn) contre nous, les plus optimistes nous annonçait 30 heures de navigation pénible…
St George dans la nuit nous replace dans le contexte des îles, les lumières de la ville nous rappelle que finalement ce n’est qu’une grosse mais jolie bourgade, si on compare la ville à Porlamar
5 et 6 novembre 2003

Surprise! A notre réveil, on aperçoit, devant nous, Jonathan IV arrivé depuis seulement 2 jours. Coïncidence, en entrant dans le lagon de St George on aperçoit WindMaster arrivé eux aussi depuis quelques jours et pour finir le plat, nous apercevons le lendemain, Sol, qui lui arrive directement de Porlamar…le monde est petit!
La flotte des "vieux gréements" en attente de la fin de la période des ouragans
 On débouche les bouteilles de mousseux, on parle des projets de chacun, la routine quoi! Nous allons en ville, même si on a ¨oublié¨ de faire nos douanes. La ville est en pleine effervescence, le terminus d’autobus avec la folie furieuse qui l’entourait est déménagé, le marché central est fermé temporairement, ils sont en train de le rénover. Le front de mer quant à lui, est l’objet d’une activité frénétique. Le nouveau port pour les bateaux de croisières (encore un!) est dans les derniers préparatifs pour son ouverture en janvier 2004. Déjà, le terminus d’autobus est fonctionnel, il faut avoir vu l’ancien pour comprendre ce que sa peut vouloir dire, une centaine d’autobus qui arrivent et partent sans arrêt, les démarcheurs qui veulent embarquer le plus de client possible, les cris des passagers…aucune photo peu montrer l’ambiance qui règne.   Les boutiques ou kiosques des vendeurs sont déjà ouvert, d’ailleurs on y retrouve notre toujours, très sympathique rasta, qui saute dans les bras de France.   Ah! France et ses rastas…
Notre Rasta favori... mon fournisseur de sandale en cuir. Que lui est il arrivé, suite à l'ouragan Ivan?
 6 au 8 novembre 2003

Nous avons vraiment hâte de rejoindre nos amis en Martinique et comme nous voulons avoir le temps de faire notre arrêt ¨obligatoire¨ dans les Cays, nous partons rapidement de Grenade. Nous avons un vent d’ est de 15kn qui en cours de route tourne au nord-est et grimpe dans les 25kn. Le passage de l’île Ronde s’annonce ¨rock and roll¨ donc on décide de passer plus au large…Erreur!!! Les vagues et le courant nous déportent au large et il faut 3 heures de moteur, vent et vague dans le nez pour remonter vers la baie de Tyrrel.
La partie "trou à ouragan" de Tyrrell Bay, Carriacou, Grenade
Dans la nuit et les jours qui suivent, des vents qui montent parfois à 40kn et des pluies diluviennes tombent sans arrêt. Un gros remorqueur, qui devait être transformé en récif pour la plongée, casse son amarre (au moins 3 pouces!) et se met à dériver à travers les bateaux. C’est la panique générale! Heureusement, par une chance inouïe, les courants et le vent le font zigzaguer à travers les bateaux et il se retrouve en mer. Il sera rattrapé par un autre remorqueur qui par hasard passait dans le coin, une chance! Le nouveau récif aurait probablement fini sa carrière, très inutilement, dans des fonds inaccessibles.
Même si Tyrrell Bay est reconnu comme trou à ouragan...ça marche pas toujours!
Nous restons coincés, à attendre que la météo se calme. En trois ans de navigation dans le sud nous n’avions jamais vu autant de pluie, tombée sans arrêt, et pendant aussi longtemps. Sa change du soleil presque perpétuel du Venezuela!
8 au 12 novembre 2003

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire