Journal de Bord

La description détaillé au jour le jour du voyage de 5 ans du voilier Yallah! Un voilier GibSea 34 au départ du Lac Champlain, les préparatifs, la descente du Hudson et le voyage vers la Floride par l'Intracoastal. La traversée vers les Bahamas et la descente jusqu'au Venezuela et le retour à St Paul de l'Île aux Noix.
Des anecdotes, des guides nautiques, des cartes, des trucs...quoi faire ou ne pas faire, les mouillages...des bons et moins bons endroits!

lundi 6 octobre 2003

Mariguïtar/Laguna Grande/Cubagua/Porlamar, Venezuela

Avant de quitter le mouillage, France part avec les gens d’ Arlequin pour aller au marché local, elle en revient surchargée de légumes et enfin du poisson, le tout à des prix toujours plus bas! Les locaux sont d’une gentillesse sans limite, et plusieurs fois ajoutent dans le sac de France, qui des légumes, qui du poisson.  De toute façon notre programme aujourd'hui est très simple, on s'en va visiter la Laguna Grande qui est l'autre côté du golfe à 8,1nm d'ici
 Nous faisons un petit détour de 2,5nm en longeant la côte sud pour voir les nombreux mouillages avec plages de sable et palmeraies et surtout celui de Ensenada Honda qui abrite un TRÈS jolie développement de maisonnettes construite sur deux monticules enserrant une crique ou un voilier est ancré.
Ensenada Honda, et son développement de maisonnette
On retraverse le golfe, toujours dans le Golfo de Carioco et nous longeons la côte encore une fois parsemée d’îlot de petites criques et on arrivent enfin à l’entrée de Laguna Grande qui est une très grande baie qui est elle même remplie de petites baies, îlots et criques.
L'entrée de Laguna Grande au 10,34,5N - 64,03W
Le paysage est absolument extraordinaire, Laguna Grande vaut à lui seul, le voyage au Venezuela! Considéré par plusieurs gourous de la voile au Caraïbe comme un des meilleurs sinon le meilleur mouillage de toute la Caraïbe.  On y trouve pas moins de 11 baies ou criques avec une quinzaine de mouillages…avec trois bateaux.
Incroyable différence entre la végétation de la côte Sud et le côté désertique de la côte Nord
Nous nous ancrons derrière un petit îlot couvert de cactus avec devant et derrière nous des montagnes de couleurs orangés sur fond de ciel bleu sans aucun nuage, on ne voit même plus l’entrée du lagon et le silence est impressionnant. 
Yallah! Bien au chaud...et dans le calme extraordinaire de Laguna Grande
Dans l’après midi, deux autres voiliers arrivent et vont se ¨perdent¨ dans les dédales du lagon…excepté un qui lui décide de s’ancrer à dix pieds de nous. Normal! Ce sont des français! Il faut toujours qu’ils s’ancrent à des distances ridicules.
L'entrée de Laguna Grande, tout simplement grandiose!
Dans un endroit pareil, on se croirait seul sur terre, à moins qu'un "cousin de France" vienne jeter sa pioche juste à côté de vous... Mais une petite barque avec un garçon de 10 ans et une fille de 12/13 ans viennent nous voir à rame…le village est à l’entrée du lagon, soit presque 2 milles! 
Personne?  Pas tout à fait.  Elle a ramée depuis son village à 2 milles!
Ils offrent des coquilles St Jacques et des huîtres, on est preneur et on leur donne tout le stock de surplus,  des T-shirts, outils, planche à laver, crayons, rouges à lèvres etc etc que nous avions encore et les 2 rames en aluminium de notre ancienne annexe.
Comment résister?  On lui donne tout le stock qui nous restait de cadeau et même mon coffre de pèche....
Nous allons voir le corail, et c’est la première fois qu’on le voit en fleur, des fleurs bleus, roses, blanches, toutes sur la même tête! Malheureusement c’est impossible de photographier, car étant dans un lagon, l’eau n’est pas réellement limpide.  Si l’eau n’est pas limpide, le ciel lui est d’une clarté, d’une netteté rarement vue, et nous assistons à un très beau couché de soleil, et le lendemain, un levée de soleil extraordinaire avec le sol des montagnes qui changent constamment de teinte, passant de gris-bleu, gris-blanc au rouge et finalement à couleur brique.
6 et 7 octobre 2003

Mais il nous faut partir, nous avons 40,6nm à faire pour Cubagua et on en profite pendant cette belle journée de navigation, pour faire un bilan de notre voyage au Venezuela.  Aucun regret, que de très beau souvenirs…on trouve encore une fois qu’on aurait du prendre plus de temps pour visiter encore plus, mais il faut penser à remonter, parce qu'on a fait exactement le contraire de ce qu'on a toujours dit...prendre un rendez vous à Grenade!  En plus nous avons encore des choses à faire à Porlamar et nous devons rejoindre Jonathan IV à Grenade, début novembre.
Les habitants de Laguna Grande nous font leurs adieux!
Donc il faut qu'on se grouille et nous quittons Laguna Grande et longeons la côte et découvrons encore d’autres mouillages et j’ai même la surprise de voir avec mes jumelles une forteresse espagnole avec des murs gigantesques qui sont malheureusement en train de s’écrouler dans la mer mais plus surprenant encore une pyramide Aztèque!!! Il aurait fallu que je m’informe avant de quitter le Venezuela parce qu’a ma connaissance on est pas dans le bon coin pour les Aztèques, surtout qu'elle avait l'air pas mal neuve!
Quoique les développeurs locaux sont assez ¨flyés¨ pour avoir construit une réplique.

Si vous avez l’occasion de venir au Venezuela, n’hésitez pas! Il n’y a aucun risque dans les hôtels et dans les rues le jour, en bateau, évidemment, il faut faire un peu plus attention et s’informez auprès de ceux qui en reviennent ou mieux qui y sont encore! 
PS:  Avant de vous rendre, vérifiez sur le "téléphone arabe" des conditions actuelles.  A la vitesse qu'un voilier voyage vous avez amplement le temps de changer de programme en cours de route.
8 octobre 2003

Après une nuit dans le même mouillage qu'a l'aller à Cubagua, il nous reste que 23,8nm à faire pour rejoindre le mouillage de Porlamar.  Une journée très belle, mais qui va s'avèrez assez longue parce qu'on avait pas compté sur un léger courant contre nous.  
La capitale de la consommation
 Nous étions partie pour une petite navigation facile qui en réalité devient un brassage ininterrompu dans le passage entre l’île de Coche et la baie de Cachacare, qu’on reste dans le milieu du passage ou qu’on colle la côte de Margarita, une houle courte assez déplaisante, nous ralentit beaucoup…espérons que ce n’est pas un présage pour notre retour au Testigos et surtout celui de Testigos à Grenade, les deux avec le courant contre nous et les vents dominants.
 Mais, on finit par arriver à la capitale de la consommation ou nous ferons notre dernier approvisionnement…le bateau devrait baisser d’au moins un pouce sur sa ligne de flottaison après y avoir empiler les caisses de bière, café, rhum et autres petites choses.
Les îles ne sont pas toute "née" égale!  L'avenue Quatro Mayo, Porlamar
L’an dernier, nous étions partis en longeant la côte Vénézuelienne, mais la présence des ¨Los Banditos¨ nous en détourne, donc on prend la route la moins confortable, la plus longue mais peut-être la plus sécuritaire.
C’est vraiment dommage, parce que la côte est vraiment très belle, mais tant que le ¨problème¨ qui est surtout localisé à Puerto Santos n’est pas réglé, la navigation ne sera pas sécuritaire et la réputation globale du Venezuela continuera à se dégrader. En parlant de réputation, il est bon parfois d’essayer de découvrir l’autre côté de la médaille…des histoires de ¨Los Banditos¨, revues et corrigées après enquête.
Petits exemples : Un voilier allemand, dont le propriétaire à reçu une balle dans le corps…tiré par son frère, une histoire de drogue!
Un voilier allemand, le propriétaire reçoit un coup de machette d’un Vénézuelien…le voilier en question recevait beaucoup de visite de ¨Chiquitas¨.
Un autre voilier allemand, le propriétaire reçoit la visite de 3 Vénézueliens armés…voir histoire au-dessus mais remplacé les ¨Chiquitas¨ par des ¨Chiquitos¨
Un voilier français (enfin pas un allemand!) se fait ¨tabasser¨ par des Vénézueliens…il avait ¨innocemment¨ tué une chèvre ¨sauvage¨ pour se faire un BBQ!  Incroyable!  Quant on voit la pauvreté crasse de certains villages perdus…
Un voilier est intercepté au Tortugas avec à son bord le capitaine français et son équipage caraïbe…aucun papier pour le voilier, 2 annexes et moteurs à l’intérieur plus une, à la remorque, avec conduite extérieure et moteur de 35cv!
Est-ce que je vous avais déjà parlé du voilier français retournant en métropole, intercepté par les douanes françaises avec 7 ou 8 annexes et moteurs…alors les histoires à répétitions des ¨Los Banditos¨…Il faut en prendre et en laisser, mais il ne faut pas les ignorer totalement, parce qu’au Venezuela il y a certainement un problème de vol généralisé mais la violence est plutôt rare, excepté dans la région de Puerto Santos.
Nous restons donc à Porlamar pour finir quelques travaux sur le bateau, se stocker en masse et profiter de la météo extraordinaire. Nous aurons une pluie la semaine de notre départ, le reste du temps, du soleil, du soleil et un léger vent pour rendre les nuits agréables.
Pour avoir des informations sur le Venezuela allez au : www.Venezuelatourism.org
8 octobre au 1 novembre 2003

samedi 4 octobre 2003

El Muelle/Medregal/Mariguïtar

On remonte le Golfo de Carioco en longeant la côte nord, on croise plusieurs établissements de pêche et de villégiatures. La vue est magnifique avec les montagnes en toile de fond. La végétation est luxuriante mais change rapidement et après 8,2nm devient presque désertique à mesure que nous approchons de Medregal Hotel Village.
Le mouillage devant le Medregal Hotel Village...sans village!
Nous nous ancrons parmi 4 autres bateaux dont un que nous avions rencontré l’an dernier dans les Testigos.  Mais malheureusement ils sont absents, ils sont partis travaillés à leur restaurant en France!
Le mouillage avec Yallah! devant l'hôtel... il y a pire endroit dans le monde!
Medregal n’est pas réellement un village mais plutôt une suite de villas le long de la côte avec un petit hôtel qui offre au bateau de passage, la piscine, les douches gratuitement et le bar/resto à 40% de rabais…il n’ y a pas foule!
Estelle d'Arlequin, en discussion avec France dans la piscine de 32 miles de long...
Pour de superbes photos et un lien pour une marina voisine : www.medregalvillage.com
4 octobre 2003

Nous longeons toujours la côte nord jusqu’à El Cerro, minuscule village caché entre deux mamelons montagneux. L’endroit est maintenant carrément désertique, il y a de la végétation que dans les échancrures des montagnes et la seule autre chose qui marque la présence d’humains est de petites tours montées sur 3 troncs d’arbres installés le long de la côte. Les pêcheurs s’en servent comme tour d’observation pour signaler à l’aide de signaux optiques l’arrivée des bancs de poissons, ceci permet aux barques de se déplacer a temps pour intercepter les poissons…il faut dire que les barques sont à rames!
Le village de El Cerro, côte Nord du Golfo Carioco
Nous retraversons la baie pour rejoindre sur la côte sud, Mariguïtar, un petit village niché dans une petite baie sablonneuse couronnée d’une palmeraie. Nous passons l’après midi à la piscine d’eau douce et dans la soirée nous allons manger au restaurant de l’hôtel un excellent ¨Lomito¨ et France déguste des calmars/crevettes, un délice, le tout pour 10$! Nous rencontrons une française qui vit au Venezuela depuis 12 ans avec son bateau. 
Ensenada Honda, et le voilier d'une Française qui à oubliée de repartir depuis 12 ans
 On passe la soirée à discuter de Chavez, la situation économique et le peu de touristes étranger qui ¨osent¨ venir malgré les prix des vols extraordinaires et le coût de la vie très bas. Évidemment que tant que les agences de voyage diront que le Venezuela est dangereux (dans un hôtel???) il n’y aura pas grand monde…et la commission d’une agence pour un voyage de 500$ est moins intéressante qu’un voyage de 2000$…
5 octobre 2003

mercredi 1 octobre 2003

Puerto La Cruz/Baya Mochima/Punta Cachamaure/El Muelle

Après avoir passé presque un mois ici, je commence à avoir la "bougeotte", et je commence à connaître par cœur tout les canaux de Puerto La Cruz, il serait temps qu'on se remette en marche! 
Un des nombreux canaux dans Puerto la Cruz, on se croirait en Méditerranée!
Comment cette "péniche" est elle arrivée ici?
Enfin! Yallah! retrouve son élément, la mer. On dirait le bateau plus léger! Nous nous dirigeons à travers les îles de Puerto la Cruz, les 3 îles de Caracas des Este sont impressionnantes mais pour des raisons de sécurité nous préférons ne pas arrêter et continuer vers le Parc national de Mochima à 23,4nm, qui paraît-il, est lui, sécuritaire.
Une île de la côte Venezuelienne
La baie de Mochima est immense et recèle pas moins de 12 petites criques isolées. Toujours pour des raisons sécuritaires nous préférons nous ancrer devant le village avec un autre bateau. 
Le village est jolie, plusieurs posadas y sont installées, il y a certainement déjà eu des Québécois dans le coin, il y a des fleurs de lys bleus sur un mur d’un restaurant et une barque de pêcheur baptisée ¨La Gran Gaby¨. Mais il n’y a presque personne à part l’équipe olympique Vénézuelienne de kayak et de canoë qui profitent des eaux très calmes de la baie pour se pratiquer pendant des heures.
Le village de Mochima, avec un équipage Olympiens en pratique
1 octobre 2003

Le 2 octobre et 29,7nm plus loin nous entrons dans l’immense Golfo de Cariaco,  35 miles de longueur, des dizaines de mouillages, au moins une trentaine, et comme nous ne savons pas trop par où commencer notre visite, on appelle à la radio au hasard et Arlequin nous répond!  Donc, premier arrêt, nous les rejoignons à Punta Cachamaure. Grande palmeraie, une douzaine de maisons de pêcheur, 4 voiliers. 
Le petit mouillage devant le resto d'un Italien arrivé en voilier de 28 pieds
Nous soupons dans la maison d’un Italien arrivée de Hollande en voilier de 28 pieds en passant par l’Espagne, (10 ans) le Brésil (10 ans) et maintenant le Venezuela. (8 ans) C’est une version de la mondialisation. Il opère avec sa femme un genre de resto dans sa maison, très belle soirée ponctuée d’anecdotes et de discussions sur la situation du pays.
2 octobre 2003

Nous partons nous ancrer au fond complètement du golfe de Cariaco, 8,7nm plus loin. 
L'immense Golfo de Cariaco et d'un calme extraordinaire
Le golfe est d’un calme extraordinaire avec les montagnes en toile de fond qui se rapprochent de plus en plus à mesure que nous avançons et nous ancrons dans 3 mètres d’eau. L’eau est boueuse, nous sommes à l’entrée d’une rivière qui abrite des hérons, cormorans, pélicans et perroquets avec en boni, la nuit, des chauves-souris mangeuses de poissons!
Mais la raison majeure d’un arrêt ici est la présence dans la ¨Laguna¨ de flamants roses qu’on peut voir au couché de soleil. On se dirige donc avec notre nouveau super bolide vers la lagune et on pénètre profondément dans les terres dans une eau boueuse, qui devient rapidement couleur caramel. En plus la lagune rétrécit de plus en plus, est très sinueuse et on rencontre quelques croisements, on cogne le fond à deux reprises et il fait de plus en plus sombre. J’aime pas tellement le style ¨Grand Explorateur¨ à la Indiana Jones, mais France devient carrément paniquée et commence à être sérieusement oppressée.  On vire de bord! L’endroit est parfait pour les ¨écolos¨ mais venez avec un guide sa vaudrait mieux!
3 octobre 2003