Journal de Bord

La description détaillé au jour le jour du voyage de 5 ans du voilier Yallah! Un voilier GibSea 34 au départ du Lac Champlain, les préparatifs, la descente du Hudson et le voyage vers la Floride par l'Intracoastal. La traversée vers les Bahamas et la descente jusqu'au Venezuela et le retour à St Paul de l'Île aux Noix.
Des anecdotes, des guides nautiques, des cartes, des trucs...quoi faire ou ne pas faire, les mouillages...des bons et moins bons endroits!

vendredi 1 mars 2002

Marigot/Tintamarre et retour, la course Heineken

L’événement de l’année à lieu cette semaine le 1er mars, la course Heineken ouverte à toute les catégories de voiliers. Depuis plusieurs jours, des vieux gréements, des maxis, des catas de course et surtout beaucoup, beaucoup de loueurs. L’ancrage se remplit tranquillement et déjà des courses de pratique se déroulent entre les plus impatients, surtout des maxis. La journée de la première étape autour de l’île nous partons à bord de Larimar, un catamaran que nous avions rencontré à Grenade, pour aller nous poster derrière une des bouées du parcours ou obligatoirement tous les voiliers devront passer. L’occasion est belle aussi pour vérifier les dires du capitaine…le Larimar, qui est un Freydis Soubise 43’ d’Éric LeRouge, monte exceptionnellement bien au près et va très vite.
A bord du Soubise 43', le sillage photographié au moment qu'on fait 12kn
Donc, nous partons en même temps que plusieurs autres catas et monocoques. C’est absolument ahurissant! Contrairement à ce que j’avais déjà remarqué et surtout contrairement aux dires de bien des voileux, nous décollons littéralement, le bateau fend la vague en douceur sans taper mais laisse rapidement dans le bouillonnement de son sillage tout les bateaux que nous croisons. Au près, on laisse sur place un monocoque qui peine, l’équipage trempé jusqu’aux oreilles…nous on prend tranquillement une bière!
Pour les connaisseurs ou les sceptiques du Cata, voici quelques chiffres que j’ai notés en cours de route. Nous sommes montés à 20 degrés dans un vent vrai de 8,5kn et nous faisions 11 parfois 11,5kn…avec une vague de 1m 1,5m. Après un virement de bord et le vent moins dans le nez, nous faisions 13/15kn. Alors ceux qui affirment qu’un cata ne marche pas au près, c’est qu’ils ne sont jamais montés à bord d’un Freydis Soubise 43 d'Éric LeRouge!
Sans surprise nous sommes arrivés les premiers à la fameuse bouée, et une heure, après les maxis nous donnaient un beau spectacle. De toute beauté de voir ces bêtes de courses arrivées bord à bord et tournés autour de la bouée et lancés leurs spinnakers tous sans perte de temps et dans le silence…on voit que les équipages (une douzaine de ¨beef¨) ne font que ça.
Un équipage de "pro"
Passe, passeras pas...passe!
Une petite demi-heure plus tard les machines de courses, style Melge 24, ou Cata Open arrivent avec au contraire un équipage minimal, le tour de la bouée se fait sans ralentir…mais c’est un peu moins spectaculaire. 
Le plus gros des voiliers arrivent une demi heure plus tard.
Une autre demi-heure après, les autres voiliers arrivent, ils s’étendent sur des milles…ils sont 200/225 amateurs, équipages de loueurs, amis, familles, l’enfer! Ils tournent ou plutôt ils essaient de tourner autour de la bouée, plusieurs sont obligés de revenir sur leurs pas pour passer la bouée du bon côté, sa crie…sa hurle, ils se coupent mais ils réussissent tous à passer sans accrochage. C’est un miracle, et ils continuent à qui mieux mieux le tour de l’île.
Retour peinard, à a peine 8kn!
   Nous levons l’ancre et retournons vers notre mouillage ou la flottille de la course doit venir passer la nuit…oui! Ils seront au total 250 plus les bateaux déjà à l’ancre.
Une fois ancré, nous prenons chacun l’apéro sur nos bateaux parce que la flotte arrive!  Nous assistons à un ballet infernal de bateau de 24 à 70+ pieds qui arrivent pratiquement tous en même temps.  Ils se croisent, essaient de trouver le meilleur ¨spot¨ avant les autres.  Certains s’ancre à couple, d’autres vont même jusqu'à s’attacher à une péniche de construction.  La plupart ¨garochent¨ une petite ancre en aluminium sans chaîne (pour la course ils se sont allégés au maximum…ils ont enlevés leurs mouillages régulier) et tout ce jolie monde n’ont évidemment pas leur annexe (trop lourd) et sa crie, siffle pour attirer l’attention des ¨taxis¨, parce que maintenant c’est la course pour allée à terre pour aller fêter.  Belle nuit en perspective, 2 ou 3 bateaux dérapent, mais sans dommage.  Des gens ¨sérieux¨ (nous) se chargent de remouiller les bateaux.  Le lendemain, la flotte de compétiteur s’envole vers d’autres courses autour de l’île, mais le vent force de plus en plus et les abandons sont nombreux (3 bateaux démâtés) au cours des jours suivants.
Une fois le calme revenu, nous continuons à visiter l’île, nous faisons la découverte d’un magasin de matériel artistique…la caverne d’ Ali Baba!  Même à Montréal on ne trouve pas autant de choix.  Nous trouvons aussi des petites épiceries chinoises qui offrent des produits nord-américains et européens beaucoup moins cher, nous nous stockons en vin chez un grossiste et en profitons pour faire des petites réparations (on trouve de tout ici) sur le bateau, nous profitons de cet arrêt prolongé pour le rendre impeccable.  Tout les jours des bateaux quittent pour le retour vers le nord ou au contraire nous voyons les premiers arrivés de la longue route provenant du nord, ça nous rappelle beaucoup de souvenirs et on réalise que maintenant on est considéré comme des vieux loups de mer.
Marigot et on fond, le lagon de Saant Maarten
Nous retournons à Pinel avec nos amis La Mauny, mais notre guindeau commence à donner de sérieux avertissements de fatigues et comme de fait, au moment du départ vers un autre mouillage il bloque complètement. Il ne me reste plus qu’a remonter les 120 pieds de chaîne et l’ancre de 33 lbs à main et retourner à Marigot. Après 4 jours d’essais pour le débloquer, en essayant tous les trucs, coca-cola, acide muriatique, petits coups de marteau, GROS coups de marteau, j’en viens à la conclusion finale…la scie!  Malgré tout mes efforts, je suis obligé de couper le guindeau en 4 morceaux pour réussir à le dégager.  Le tout avec une scie à main, ‘’pogné’’ dans la baille de mouillage, le plus dur étant de couper l’axe de la poupée qui est inox et ‘’seulement’’ 1 pouce de diamètre.  Mais comme mentionné précédemment à St Martin on trouve de tout, alors Yallah! à maintenant un nouveau guindeau Italien…seulement 700US$!
Pendant mes travaux les filles s’énervent beaucoup…le magnifique voilier ‘’Braveheart’’ de Mel Gibson s’ancre à côté de nous, lui il passe pas 4 jours à défaire un guindeau!
EN RÉSUMÉ :
Un guindeau est, malgré les apparences, une pièce fragile, il faut le rincer régulièrement et le graisser...sinon, la scie!  Le magasin nautique ‘’Budget’’ vend pratiquement de tout, le personnel très bien formé et bilingue, mais j’ai acheté le nouveau guindeau Quick chez Island Waterworld, est ce que je vous ai mentionné, qu’ici c’est hors taxe et qu’en général les marchands donnent 10% d’escompte pratiquement à l’année
Épicerie : US Market pour les fromages, viandes froides…le reste beaucoup trop cher!
Match pour les spéciaux de la semaine…rien d’autres surtout pas les légumes!
Hong Kong dans Concordia, les meilleurs prix en ville…juste faire attention aux
Coquerelles!
Alcools : Dewars, (derrière Match) grossiste et il livre au quai, si du vin à 1,80E vous intéresse.
Krishna pour la bière à 7,60E pour 24, le Pernod à 2,00E et finalement le scotch
Canadien à…1,50E !!!!
Essence : St Martin, côté Français est moins cher, 0,45E pour le Super et 0,55E pour le diesel.

1er Mars au 04 Avril 2002

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