Journal de Bord

La description détaillé au jour le jour du voyage de 5 ans du voilier Yallah! Un voilier GibSea 34 au départ du Lac Champlain, les préparatifs, la descente du Hudson et le voyage vers la Floride par l'Intracoastal. La traversée vers les Bahamas et la descente jusqu'au Venezuela et le retour à St Paul de l'Île aux Noix.
Des anecdotes, des guides nautiques, des cartes, des trucs...quoi faire ou ne pas faire, les mouillages...des bons et moins bons endroits!

samedi 15 mars 2003

Sainte Anne, Martinique et Histoires de "Charter"

Eh oui! Toujours ancré devant Ste Anne, incroyable mais vrai!!! Les petits aléas de la vie, les travaux d’entretiens du bateau, les amis et quelques navigations jusqu’au port du Marin (un gros 4km.) font que nous sommes encore ici à profiter de la vie Martiniquaise. France le 10 mai décolle pour un mois à Montréal m’abandonnant à mon sort. Sniff!
Mais avant, nous avons eu droit à une plongée dans la vie Martiniquaise, grâce a notre nouvelle amie Murielle qui nous avaient reçu chez elle à Noël pour "discuter" de notre bateau, mais qui en réalité voulait tout simplement faire connaissance. 
Murielle et Jean Claude et France devant le mouillage de Ste Anne

Ensuite, nous avons assisté au Carnaval de la Martinique, qui se déplace de ville en ville selon les années, par chance c'est justement au tour de Sainte Anne, donc on va suivre de près les activités.  La première chose, c'est qu'il y' a deux jours de Carnaval, celui du village et plus tard un deuxième qui lui est celui qui se promène de ville en ville.
Immédiatement, on s'aperçoit de la différence entre le "clinquant" de la Junkaroo de Nassau ou la vulgarité de Saint Martin, ici c'est beaucoup plus familial.  Je laisse les photos du 1er Carnaval parler...
Le début de la parade...
Très hétéroclite, bon enfant!
Première parade très relax, on est la pour s'amuser! 
Carnaval #2, du plus sérieux...
Les Martiniquais, Martiniquaises sont beaux!
Un petit bout de choux!
Tout le monde participe et de tout les âges!
On est sur l'île des fleurs!
Un peuple, bien dans sa peau...
Une "beauté" Martiniquaise
Une autre....
 Histoires de ¨charterphones**¨…
Nous sommes ancrés pratiquement devant le ponton municipal de Ste Anne qui est a distance de marche de plusieurs restaurants…Ce qui fait que le mouillage est très couru par les ¨charterphones¨ (**espèce de bipèdes hurleurs qui court partout, provient de pays des 4 points cardinaux et qui est très friand de location de voiliers et de restaurants)
Le ¨charterphone¨ une fois atterri dans une île paradisiaque, ne pense qu’a partir au plus sacrant vers une autre île toujours plus paradisiaque ou vers LA plage déserte...mais pas trop!  Il faut être près d’un restaurant!  Mais avant de partir, le responsable et futur capitaine (celui qui à LA carte ¨gold¨) se meurt d’ennui , à écouter le ¨briefing¨ à la base de location et ensuite l’inspection du bateau. Pendant ce temps, qu’il considère perdu, on peu rencontrer l’équipage à l’épicerie en train de faire le plus rapidement possible le plein de 2 ou 3 paniers (caddy en français!) de bière, de vin et ce qui peut éventuellement servir pour le petit déjeuner ou si par malheur, l’île déserte n’aurait pas de restos. Le tout, embarqué, départ en vitesse, avant la noirceur, pour le premier arrêt…à côté de nous, 4km plus loin, devant Sainte Anne.
Il faut savoir que le ¨charterphone¨ à probablement un minimum de 5 à 8 heures de voyage dans le corps, sinon plus!  En plus, si nous sommes en hiver (chez lui…ici, on connaît pas!) il n’a pas touché un bateau depuis pas mal de temps et dépendant du pays d’origine, même les bouées peuvent être contraires à ce qu’il a connu chez lui. D’ailleurs certains ne se rendent pas jusqu'à nous…étant échoué dans le chenal sinueux du Marin ou ils doivent passer le ¨test¨ de 5 bouées rouges et de 3 vertes.
La première vague de ¨charterphones¨ arrive, si nord-américains, ils sont 2 couples un peu, beaucoup, bedonnant. Si allemands, ils sont 4, 6, 8 hommes seul, loin, très loin de ‘’bobonnes’’. Et si ce sont nos petits cousins, ils ont loués un catamaran et ils sont au moins 8 adultes plus les enfants…Mais dans tout les cas, la technique de mouillage est la même, un à la barre (JAMAIS une femme…trop dangereux!) le reste de l’équipage est éparpillé le long du bateau avec au moins 3 personnes sur la proue qui vérifie que la manœuvre du mouillage se passe bien (TOUJOURS une femme…c’est facile! Après tout, l’ancre ne pèse qu’entre 16 à 22 kilos plus la chaîne…)
Probablement, que la majorité de l’équipage est en avant pour que chacun puisse montrer une direction différente au capitaine, ou pour que, chacun puisse lui crier un ordre…avance, recule, tourne, tourne, TOURNE et STOOOOOOP!!! Quelquefois, même le capitaine vient rejoindre les équipiers…et le bateau avance/recule toujours, avec personne à la barre!
J’exagère? Pas du tout! D’ailleurs statistiquement, l’accident le plus commun sur un bateau (après le feu) est les blessures de doigts ou de pieds lors d’un mouillage dans un site enchanteur.  Si il n’y a pas de catastrophe physique, ce qui devrait être assez évident, la suite peu se corser…Le bateau avance (normalement, trop vite) quelqu’un (qui?) crie ¨MOUILLE¨ et pataclan, la chaîne se dévide à une vitesse phénoménale, le bateau passe par dessus son mouillage, encore quelqu’un (qui?) crie ¨STOP¨! Quoi? La chaîne ou le bateau? Habituellement, à ce moment, le reflex commun est d’arrêter la chaîne et d’entendre un bruit d’enfer (clung, clung, clung) causé par la chaîne qui essaie d’arracher soit le guindeau, le davier ou les doigts de madame.
Au deuxième essais, ça se passe plus lentement…le bateau avance tranquillement, arrête au-dessus de l’endroit choisi et d-é-p-o-s-e l’ancre et donne de la chaîne, à ce moment le capitaine inquiet par les signaux contradictoires de l’équipage et parce que le bateau semble partir de côté, donne à fond du moteur en marche arrière! (revoir le clung, clung précédent)
Troisième essais, on arrête, on ¨dumpe¨ la chaîne en tas sur l’ancre en espérant qu’il ne ventera pas trop, on jette à l’eau l’annexe qui a de la place pour 4 personnes et on empile les 8 ¨charterphones¨, direction le resto! Vive les vacances!
Il y a aussi le bateau qui après avoir mouillé avec succès 2 fois, appelle la base de location pour savoir quant est-ce peut-il s’attendre à recevoir des nouveaux mouillages pour remplacer les 2 employés…(véridique!) Alors la on assiste à ce genre de conversation sur la radio. ¨Base, base, base¨, ici ¨Tartempion¨ répondez sur 16 (comme si on ne le savais pas) La base répond (si à l’écoute, ce qui est déjà pas évident) ¨Passez sur 71¨, suivit d’un grand silence…après 2 ou 3 essais et autant de silence, ¨Tartempion¨ toujours sur le 16 dit d’une voix très inquiète, ¨comment on fait pour passer sur 71??? (Encore véridique)
Évidemment, nous avons aussi, l’expert, qui en faisant semblant de ne pas nous voir, arrive lentement, dépose son ancre devant notre bateau et s’éloigne toujours lentement en marche arrière, malheureusement à un angle de 90o. C’est assez intéressant de voir la tête du capitaine, 5 minutes plus tard lorsque le vent ou le courant ramènent les 2 bateaux côte à côte à 1 ou 2 mètres de distance. Il est encore plus surpris quand je suis obligé de lui dire que c’est LUI qui va être obligé de changer de place. Je vous fait grâce des différences de langage entre nous et les ¨cousins¨, oops, je voulais dire ¨charterphones¨! ¨Comment?, Vous dites?, Je comprend pas!, Vous avez un drôle d’accent, vous êtes Suisses?¨ et j’en passe.
Il y’a évidemment nombre de voiliers qui s’ancre dans 3 mètres d’eau et qui mette très généreusement 3 ou 4 mètres de chaîne, dérapage assuré!
Il y a aussi le catamaran, qui s’ancre dans 3 mètres d’eau et qui mouille un bon 15 mètres de chaîne et pratiquement sans vent se met à déraper. Il recommence la manœuvre, avec 20 mètres de chaîne, dérape encore. Il recommence, met 25 mètres de chaîne et dérape toujours…un vrai mystère! Un voisin vient lui mentionner, a tout hasard au capitaine, qu’il devrait mettre l’ancre, ensuite la chaîne et seulement APRÈS installer sa patte d’oie*! L’ancre ne touchait jamais au fond, puisqu’elle pendait au bout de la patte d’oie*!
*Pour ceux qui ne navigue pas, ou qui ne connaisse pas les exigences d’un catamaran, une patte d’oie sert à amortir les coups sur la chaîne et le guindeau mais aussi sur un catamaran à garder centré le bateau, sinon celui-ci serait toujours de travers et endommagerais le davier.
France et moi, on se "bidonne" à voir s'ancrer les "charterphones"
Alors maintenant vous savez pourquoi, tous les gens de bateau aiment s’installer en fin de journée pour le ¨happy hour¨. Vous croyiez vraiment que c’était parce qu’on prend un petit verre? Mais non! C’est l’heure d’arrivée de nos amis les ¨charterphones¨  A la bonne vôtre!
15 mars au 7 juin 2003

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