Journal de Bord

La description détaillé au jour le jour du voyage de 5 ans du voilier Yallah! Un voilier GibSea 34 au départ du Lac Champlain, les préparatifs, la descente du Hudson et le voyage vers la Floride par l'Intracoastal. La traversée vers les Bahamas et la descente jusqu'au Venezuela et le retour à St Paul de l'Île aux Noix.
Des anecdotes, des guides nautiques, des cartes, des trucs...quoi faire ou ne pas faire, les mouillages...des bons et moins bons endroits!

mercredi 23 février 2005

Miami Beach/Ft Lauderdale/Lake Worth/Ft Pierce, FLA

Nous sortons de la passe de Governement Cut et sur une mer d’huile nous remontons le long de la côte à moteur en compagnie de ¨Tayo¨, un voilier québécois, qui lui, est en route pour Titusville. Nous ferons donc un bout de route ensemble, toujours plus agréable, surtout lors des arrêts! 
La capitale de la démesure...un yacht avec sa "cabane" à jardin!
 Nous entrons à Ft Lauderdale et nous dirigeons vers le seul mouillage autorisé (24hrs) de la ville. Pour nous ramener à de ¨bons souvenirs¨ nous accrochons le fond à l’entrée de la passe pour le Lac Sylva et en mettant marche arrière toute, je prends le câblot de l’annexe dans l’hélice, et le moteur s'arrête. Contrairement a, il y a cinq ans, nous avons la ¨chance¨ d’être échoué, donc le bateau ne dérive pas. N’écoutant que mon courage, je plonge à l’eau et avec l’adrénaline aidant, elle n’est pas si froide, après quelques plongées avec mon couteau, je réussis à dégager l’hélice (le coupe orin à encore une fois, failli à la publicité) et une fois dégagé, on repart nous ancrer.  Les américains appellent ça, la "Murphy's law", mais je m'en passerais bien.
23 février 2005  ( 24,0m,= 179,5m) 5e arrêt

Nous partons avec un bon vent Sud, mais un peu trop dans l’axe de notre route et très vite Tayo, s’éloigne, après tout c'est un First!  Nous par contre on est trop chargé, l’annexe qu'on traîne nous coûte au moins 1 nœud et la coque est sérieusement due pour un nouvel antifouling. Après 2 heures on se mets à voile-moteur et on gagne, sans forcer, 1 1/2 kn. La vague fait 4 à 5 pieds, le bateau part souvent en surf, et menace constamment de se mettre de travers. Le génois donne souvent un coup sec, qui me sort de mes rêveries, pas vraiment une journée agréable. 
Le "parking" à annexe, à deux pas du Publix de Lake Worth
Nous arrivons à Lake Worth épuisée, Tayo que nous avons rejoint, à, a cause des manœuvres imprévues ou imbéciles) d’un sous-marin, fait un empannage et tout les coulisseaux de sa grand-voile ont sautés. Ils s’en tirent pas mal, parce qu’ils auraient pu perdre leur mât. On est vraiment en sécurité avec la ¨Homeland security¨! Ce soir, pas de réunion de cockpit, tout le monde au lit!
24 au 27 février 2005  ( +50,3m = 229,8m)  6e arrêt

Au départ de Lake Worth, les 5 ponts avoisinants nous font perdre une bonne heure et demie d’attente. En plus, comme à son habitude le ¨bridge tender¨ de Jupiter me met en ¨Jupiter¨! Quel con! L’exemple parfait du fonctionnaire qui ne fonctionne pas. Il nous ordonne, après 26 minutes d’attente, de se rapprocher du pont, sinon il n’ouvre pas, il nous fait le coup 3 fois pour finalement ouvrir son tab……. de pont en retard, et nous forçant, qui de faire marche arrière, qui de tourner sur soi-même, on est 3 bateaux pilés près des piliers à essayer de compenser le courant. Des imbéciles comme ça, sont toujours par hasard CONcentrés dans le sud de la Floride.
Le phare de Jupiter, la limite des eaux claires et brunes et aussi des comportements bizarres
Nous nous ancrons comme d’habitude devant la marina de Ft Pierce, dans le champ avoisinant la marina, il y a une cinquantaine de bateaux très amochés, par les 3 ouragans qui ont touchés terre ici. Il y aura certainement des bons ¨deals¨ à faire, pour ceux qui savent travailler le fibre de verre.
28 février 2005   ( + 50,0m = 279,8m)  7e arrêt

mardi 1 février 2005

Key West/Marathon/Rodriguez/Coconut Grove/Miami Beach, FLA

C'est le début de la fin… Nous allons maintenant remonter vers Montréal, on a accumulé 8763 miles nautiques et ils nous restent, à peu près 2500 miles à faire. La journée commence bien, on a un bon vent et la vague est juste agréable. Mais le vent tourne, ou plutôt la côte prend une courbe qui nous amène à perdre notre vent. Mais le pire est à venir et brusquement toute l’électronique, incluant le pilote et le GPS extérieur tombe en panne… plus de courant! Heureusement, l’ordinateur est sur un circuit différent et est en communication avec notre petit Garmin GPS12 portable et toujours aussi fiable, donc on se fie à la profondeur indiqué sur la carte électronique. 
Non!  Ce n'est pas notre pèche miraculeuse,  souvenir de Key West
 On arrive à Marathon et on s’ancre à l’extérieur, c’est le calme plat et on pourra partir au petit matin. Je vérifie les contacts électrique, sans résultat. Il nous faudra faire le voyage au complet sans sondeur, pourvu que l’ordinateur qui fonctionne grâce à un ¨inverter¨ sur un circuit différent et que j’allume que pour les approches des côtes ne nous laisse pas tomber en route. Parce que pour la balance du voyage on a que lui pour nous indiquer les profondeurs et on a encore une centaine de milles à faire dans des eaux de 8 à 15 pieds avec évidemment des endroits à moins de 6/7 pieds, ce qui pour nous est l'échouage garanti.
1 févier 2005  (0 @ 48,0m)  1er arrêt

Heureusement que nous avons une belle météo et on rejoint Rodriguez, sans problème à part du fait que maintenant ¨l’inverter¨ donne de sérieux signe de nous laisser tomber. Le ventilateur qui le refroidit laisse échapper un bruit sinistre et l’ordinateur se met en veille, comme si nous étions en mode batterie…mais la batterie de l'ordi est morte depuis longtemps!
2 février 2005  (50,0m,= 98,0m)  2ième arrêt

La journée est superbe, nous avons un vent du Sud Est et le bateau file le train d’enfer. L’ordinateur est de plus en plus souvent arrêté et à deux occasions on se retrouve près de haut fonds. Heureusement, qu’il fait beau et que l’eau est très claire, on arrive vers 14h00 et on prend la passe de Cape Florida, parsemée de haut fonds, sans problème. On s’ancre devant Coconut Grove, ¨home sweet home¨, ou presque.
La "passe" pour Biscayne Bay, avec un bungalow au première loge....

L'entrée du chenal pour le  mouillage de Coconut Grove
L’inverter ne donne plus que 100 volts, c’est pour cela que l’ordinateur donne des signes de ¨fatigue¨. En plus, on est arrivé à temps, le tuyau d’arriver du liquide refroidisseur du moteur est percé, et le moteur commence à chauffer. Exactement, comme il y a 5 ans, quand nous avons essayé de quitter la Floride pour les Bahamas. 
Vive les vacances!
3 février 2005   (50,0m,= 148,0m)  3e arrêt

Je passe 3 jours à retracer le filage dans les plafonds, ensuite dans les fonds pour trouver le fil d’amené du courant, on se met à deux pour retracer les fils pour finalement trouver tout bêtement un fil coupé, caché derrière le moteur, connecté en double après un petit fil de 2 pouces de longueur, tendu au maximum, qui fournit le courant pour une lampe dans la chambre arrière. Toute une installation! Je passe une journée, à faire un filage plus sécuritaire, le pilote est maintenant totalement indépendant de l’électronique, et l’électronique à son propre circuit indépendant. Plus de risque de panne totale.
Une des raisons, que les "boaters" sont parfois chassé de certaines villes... oui! Il est habité!
Une autre journée est passée aussi pour changer le fameux tuyau de refroidissement, qui lui aussi avait une installation bizarre… le tuyau appuyait sur un pied de moteur, ce qui l’usait et en plus pour être certain d’avoir une catastrophe, il était appuyé sur le rebord en acier coupant du renifleur.
Après ces travaux, le bateau est prêt à repartir, mais avant on en profite pour faire du magasinage et aussi passer le weekend pour voir le Carnaval multiethnique de Miami…qui s’avère être une déception.
Un SDF dort confortablement, au loin l'Intracoastal
4 au 14 février 2005  Millage cumulé: (8800nm)

Un petit saut de puce, pour vérifier nos réparations, et nous rapprocher du site du ¨boat show¨ de Miami. Tant qu’à être ici, autant en profité et ensuite ce seras le grrrrrrrand départ! Le ¨Boat Show¨ de Miami qui comme d’habitude est ¨the biggest in the world¨ est plus grand que celui d’Annapolis, mais, dans un sens il est, pour les amateurs de voiliers, décevants. Beaucoup moins de bateaux, à part de Bénéteau, Catalina et Hunter, aucun manufacturier n’y présentent sa gamme complète, contrairement à Annapolis. Ce qui fait la réputation de Miami, c’est que les bateaux moteurs y sont exposés en même temps et ils sont très nombreux.   
Mais c’est surtout les kiosques innombrables de ¨peddler¨ de ¨gugus¨ qui sont légions offrant toutes sortes de produits ¨miraculeux¨.
TAYO prêt à partir, dans le mouillage de Miami Beach
La visite d’amis, nous amène à faire une dernière fois un tour dans la baie de Biscayne par une très belle journée ensoleillée et chaude avec un vent de 15kn. Une façon pour Miami de nous laisser un bon souvenir. Mais la réalité nous rattrape rapidement, il nous faut partir pour le nord, mais avant de partir nous faisons une tentative pour renouveler ou allonger notre ¨cruising permit¨, ce qui devait ce faire facilement, selon quatre téléphones que j’avais fait.   Mais qu’évidemment ça aurait été trop simple.  Après une heure d’autobus, on se trimballe d’un building à l’autres, chacun des services donnant des informations contradictoires, mais en gros, nous devrions quittés le pays et revenir pour pouvoir renouveler notre ¨cruising permit¨. Même sur le site internet du gouvernement, les informations sont contradictoires. Je m’y commande un ¨decal¨ qui peut-être, dépendant du paragraphe lu, est disponible par la poste ou non, nous permettrais de naviguer sans problèmes jusqu’au Canada.  Évidemment, la confusion est comme d’habitude causer par le syndrome ¨9/11¨.
Après une dernière journée de préparatifs et épiceries ont ce déplace à l’entrée du port de Miami, on en profite pour passer directement par ¨Government Cut¨ exceptionnellement ouvert au trafic, parce qu’aucun paquebot ne s’y trouve.
15 au 22 février 2005   ( 7,7m = 155,5m)  4e arrêt