Journal de Bord

La description détaillé au jour le jour du voyage de 5 ans du voilier Yallah! Un voilier GibSea 34 au départ du Lac Champlain, les préparatifs, la descente du Hudson et le voyage vers la Floride par l'Intracoastal. La traversée vers les Bahamas et la descente jusqu'au Venezuela et le retour à St Paul de l'Île aux Noix.
Des anecdotes, des guides nautiques, des cartes, des trucs...quoi faire ou ne pas faire, les mouillages...des bons et moins bons endroits!

mercredi 28 juillet 2004

Ft Pierce/Peck Lake/Lake Worth

Comme notre belle eau verte ne semble plus vouloir revenir bercer Yallah! même si on voit distinctement une ligne de séparation des eaux à moins de dix pieds du bateau!  Le 28 juillet on se dirige vers Peck Lake que je veux tester comme mouillage, parce qu'il est suggéré par Skipper Bob et toujours, pour voir au cas ou nous aurions une urgence, et aussi pour couper les trop longues journées de navigation.
Nous passons devant Jensen Beach, qu’il faudrait bien, un jour essayer le mouillage, et nous traversons l’inlet de St Lucie qui est toujours sujet à de fort courant, des bancs de sables en perpétuel mouvement. Nous traversons sans encombre l’inlet et au moment d’apercevoir la R2, le bateau comme il y a 4 ans, se déporte, en quelques secondes, vers le hauts-fonds marquant l’entrée de l’Intracoastal. Le moteur à plein régime, je braque le bateau vers la R2 et je voie passé dans mon dos la G1 pendant que le bateau ¨avance en crabe¨ dans des eaux plus profondes. Nous étions dans 6 pieds d’eau, quelques secondes de plus et ça y était! Nous avons déjà accrochés le fond dans d’autres ¨inlets¨, mais sans réelle conséquence, il n y a pas ou peu de courant. Mais la St Lucie à toujours un courant de 2 à 4kn, alors se faire déporté sur un banc…
D’ailleurs, ici, la radio est sans arrêt envahi par des appels à TowBoatUS, SeaTow ou la garde côtière qui ne s’occupe plus de ce genre d’incident. Il vous référeront à TowBoatUS ou SeaTow… si vous naviguez dans le coin vous êtes évidemment membres?  Sinon vous devriez l’être, un remorquage banal coûte facilement un minimum de 300$US…nous avons rencontré un bateau canadien que sa petite aventure lui à coûté 31000$!
Donc, vous appelez 1 800 395 2628 et pour une quarantaine de dollars vous devenez membre de Boat US, ce qui vous donne automatiquement droit à l’assurance remorquage…mais avec une couverture minimale, pour 99$US de plus, vous avez ¨Illimité¨! Et pendant que vous y êtes, demandez une cotation d’assurance bateau…vous auriez peut-être une grosse surprise.
Vous pouvez aussi aller sur le site : WWW.BoatUS.com ou vous aurez toutes les informations qui couvrent d’autres avantages que simplement l’assurance. Au fait, l’assurance couvre aussi le Lac Champlain et donne droit aux membres à un catalogue très informatif, pratique même si vous n’avez pas l’intention d’acheter et à un escompte sur le prix du diesel et sur les frais de quaiage.
Si vous préférez vous pouvez aussi faire le 1 800 937 8895 ou www.westmarine.com pour quelque chose de similaire.
L'ancrage est seulement sur UN côté de la bouée. Photo prise en décembre...beaucoup de monde, en juillet on était seul!
Mais revenons à notre voyage, ou nous nous ancrons derrière la G19 dans 10 pieds d’eau, et ce malgré toutes les cartes qui indiquent 2 à 4 pieds. Merci! Skipper Bob! L’avantage de ce mouillage est évidemment sa bonne protection mais aussi le fait que nous pouvons aller à pied nous baigner dans la mer qui est cachée par une bande de terre et d’arbres a à peine 200/300 pieds de nous.
La plage est immense, le sable et l’eau sont propres…et nous sommes tout seul…!
28 au 30 juillet 2004  (27,5m/992,2)

Après deux jours, ont décident de se déplacer vers Lake Worth.  Une vingtaine de bateaux sont mouillés, seulement 2 sont habités. Même si l’eau n’est pas la plus claire, elle est assez transparente pour faire l’entretien de la coque et nous baigner. Mais elle est excessivement chaude. Ici, nous sommes bien placés pour aller à l’épicerie à pieds (Winn-Dixie et Publix) plusieurs ¨liquor stores¨, West Marine, l’internet gratuit sans limite, un Barnes & Nobles (ou nous pouvons passer des heures à bouquiner) et si on est courageux, un énorme centre d’achat à quelques milles. Nous avons aussi, nos copains Pam et Jeff de Foggy Mountain, que nous avions rencontré il y a quatre ans.
Il fait chaud, nous allons à terre passer la matinée tout les jours. Les après midi, on reste au bateau, à attendre le passags des nombreux orages, qui sont très ponctuels et quelquefois assez violent. Un autre avantage aussi, est le fait que nous avons un endroit ou laisser l’annexe plus ou moins en sécurité. Ici, il y a régulièrement des vols de moteurs, en plus des requins terriens, nous en voyons un vrai, ¨petit¨ passer tout près de nous!
La météo nous annonce, coup sur coup, deux ouragans, un en direction de la côte Est de la Floride et l’autre en direction Ouest, ce qui invalides nos ¨plans¨ de fuite et nous force à rester sur place étant donné que nous sommes pris entre les deux.
Heureusement, que Bonnie perd rapidement de sa violence et passe au large de la côte, nous en sommes quittes pour des vents de 30 à 40kn et énormément de pluie. Mais la panique s’installe parce qu’entre temps, Charley a subitement décidé de tourner à l’intérieur de la Floride et de quitter la côte Ouest et de traverser vers la côte Est pour théoriquement sortir dans la région de Stuart/rivière St Lucie, qui n’est vraiment pas tellement loin d’ou nous sommes.
France est contente d'aller en visite chez nos amis sur "Foggy Mountain" à Lake Worth
Plusieurs bateaux, quittent les propriétés avoisinantes pour se mettre à l’abri…et plusieurs bateaux arrivent pour se mettre à l’abri??? En fait, il ne reste qu’a nous croisez les doigts et attendre. Heureusement, Charley, tourne encore un peu et entre plus au nord de la Floride. Étrangement, on ne reçoit pas de pluie et que des vents de 25/30kn. Le lac, qui est aussi appelé Barnacle Bay, par moment devient étrangement calme et nous en profitons pour plonger et nettoyer la coque, les coquillages poussent à vue d’œil ici et en les grattant j’attire énormément de petits poissons qui viennent virevolté autour de moi, jusqu’au moment ou croyant voir France nager sous l’eau, ce qui serait une première, je réalise que c’est plutôt un requin d’au moins 5 à 6 pieds qui me tient compagnie. Terminé le nettoyage!
31 juillet au 16 août  (22,0m/1014,2)

vendredi 23 juillet 2004

New Smyrna/Titusville/Cocoa/Rock Point/Ft Pierce, FLA

Il fait chaud, il y a toujours des ¨noseeums¨, on décide de continuer notre chemin vers Titusville ou nous ferons le plein de diesel et d’eau fraîche. En cours de route, on mange les mangues ¨New Smyrna¨ cueillie par France, au déjeuner, au dîner, au souper, excellent avec du porc!
Le passage en direction Sud et le plan d'eau de Titusville, FLA
 23 juillet 2004  (32,8m/878,2)

On profite de notre arrêt à Titusville pour faire nos dernières emplettes chez ¨Save a Lot¨ et une fois la commande chargée à bord, étant donné le manque d’air, on décide de partir immédiatement pour…ailleurs!
Un "survivant" d'un coup de vent, entre Titusville et Cocoa...futur bateau du Lac Champlain, pas cher?
Cocoa est le premier mouillage, depuis notre retour, ou il y a beaucoup de bateau et surtout ceux-ci sont habités. Nous allons explorer le quartier ¨historique¨, très joli, beaucoup de boutiques et de restos. Le centre est axé sur le tourisme mais certainement pas pour des ¨liveaboards¨, la seule épicerie est maintenant fermée, donc il faut encore une fois avoir une voiture. Mais l’arrêt en valait la peine, le mouillage est bon et offre une assez bonne protection.
24 juillet 2004  (19,6m/897,8)

Pour varier et couper la longueur du voyage vers Fort Pierce, nous arrêtons en plein Intracoastal, et nous ancrons derrière deux petites îles près de Rock Point tel que suggéré dans le guide ou bible de l'Intracoastal "Skipper Bob".   Nous passons, à mi-chemin juste devant la R20  entre les deux îles…on racle un peu le fond mais sa passe et on se retrouve dans 7 pieds d’eau. Il y a une plage, ou plusieurs bateaux moteurs sont ancrés, nous sommes bien protégé mais l’eau est beaucoup trop chaude et à toujours la couleur caractéristique de l’Intracoastal… Pas tellement invitante pour se baigner, même si on sait très bien qu'elle est propre, juste chargée de tannin...comme du thé, mais je suppose que c'est une question d'habitudes.
Un mouillage le long de l'Intracoastal
25 juillet 2004  (27,5m/925,3)

Nous continuons notre descente vers le sud, tout en localisant d’autres ancrages susceptibles de servir un jour. Cette section du canal n’apporte pas grand-chose, du moins pour nous, parce que nous tirons 6 pieds. Il y a bien à la bouée G67 et la G71 côté E… mais il n’y a pas beaucoup de place et les cartes indiquent très peu d’eau. Le type de bateau ancré dans le coin semble confirmer que ce n’est pas réellement pour un quillard comme le nôtre. Ensuite, nous repassons devant un mouillage que nous avions essayé il y a 4 ans. Contrairement aux indications du guide nautique, le mouillage est derrière la R110 et non la R112, une de mes cartes indiquent 6 pieds d’eau, donc éventuellement il devrait convenir si le mouillage, tout près, de Vero Beach est plein.
La marina de Ft Pierce, avec en avant, le bateau parfait pour la Floride, un Gemini
Nous ancrons à Ft Pierce, devant la R184, deux voiliers y sont déjà, ce qui est rare à cette époque de l’année. Une belle surprise, l’eau est verte presque transparente et je devine le fond. Ft Pierce est donc le premier endroit ou l’eau brune de l’Intracoastal cède le pas aux eaux plus claires de l’océan. On se baigne en s’accrochant à l’échelle du bateau ou à l’annexe… parce que la marée crée un courant de 3kn! Ce qui explique la clarté de l’eau, dans la soirée à la renverse de la marée, on voit une ligne de ¨broue¨ s’avancer vers le bateau…et nous sommes de nouveau dans les eaux brunes, chargés de tannin.
L’avantage de cet ancrage est la proximité d’un ¨dinghy dock¨ gratuit dans Harbortown Marina, la possibilité de laisser ses poubelles et à distance de marche un West Marine, un tout nouveau Publix et un bon ¨dollar store¨. J’en profite pour faire un changement d’huile et on visite le Publix (on a besoin de rien…) et on revient les bras chargés de petites gâteries….
26 et 27 juillet 2004  (39,4m/964,7)

jeudi 15 juillet 2004

Brunswick/Jekyll Isld, GA/Fernandina/Salt Run, St Augustine/New Smyrna, FLA

Après notre retour, nous faisons une petite épicerie, mais surtout échanger un de nos réservoirs de propane pour un neuf...en Floride, ils voulaient même le remplir, ici, change pour change... "This is Georgia Man!"
Nous quittons la marina vers Fernandina, mais le bateau se ¨traîne¨ littéralement et une fois en vue de Jekyll une alerte météo nous décide de nous y ancrer. En quelques heures 4 orages passent au-dessus de nos têtes. Celui, pendant notre premier ¨happy hour¨ depuis notre retour au bateau, nous tombe dessus avec des trombes d’eau et des vents de 45/47kn! Dans les Caraïbes ont n’a jamais connus cela. Heureusement que nous sommes ancrés dans de la vase et que nous ne sommes qu’a une centaine de pieds du bord. Parce que le vent est tellement fort, qu’a 30kn, des vagues réussissent à se former à l’intérieur du canal! L’avantage, si on peu dire, des vents de 45kn, c’est que la vague disparaît et est remplacé que par un ¨nuage¨ d’eau qui cherche à pénétrer par la moindre interstice à bord du bateau. Dehors, on ne voit plus la différence entre le ciel, l’horizon et la mer, fascinant et effrayant! Heureusement qu’on est bien ancré, je ne voudrais certainement pas être en mer avec des vents pareils. C’est l’avantage de voyager par l’Intracoastal!
15 juillet 2004 (4,5m/684,5)

Après une nuit calme, nous partons vers Fernandina, la météo nous annonce encore des orages mais le ciel est presque clair et la direction du vent devrait pouvoir nous permettre de rejoindre les eaux un peu plus claire de Fernandina dans des temps raisonnables. Le bateau, à moteur, ne fait que 3kn et sous voile il réussit à atteindre de peine et de misère 5kn!   Malheureusement, à certains endroits, à cause de la direction du canal il nous faut entrer la voile et ralentir, en plus, les courants contraires font qu’on tombe à 1,8kn! Ce n’est pas le temps qu’un orage nous tombe dessus! On passe la journée pour faire ce petit voyage de rien, 32,0m!  
La marina de Fernandina... il faut vraiment, vraiment arrivés à marée haute!
Une fois arrivée, je profite de l’étal de la marée pour plonger sous le bateau et nettoyer l’hélice qui c’est transformé en une grosse pastèque! Je passe une heure et demie pour gratter l’hélice, et dégager la turbine du loch qui elle aussi est devenue un condo à coquillage. Je finis à temps pour un seul orage qui lui n’a que des vents de 35/40kn mais avec une quantité incroyable d’éclairs, mais heureusement tous a à peu près 8 à 10 miles de distance.
16 et 17 juillet 2004 (32,0m/716,5)

On est resté deux jours ici, pour nous permettre de récupérer de mon nettoyage d’hélice et surtout que la météo annonce encore des orages violents…qui ne se matérialisent pas. Nous partons donc sous des nuages plus ou moins inquiétants, le bateau marche beaucoup mieux sous voile et à moteur. Incroyable ce que la forme ou plutôt la déformation de l’hélice peut faire. Nous décidons d’aller nous ancrer à Salt Run une petite baie devant St Augustine, juste pour varier le menu et profiter du peu de bateau à cette époque de l’année. Eh Bien! Je me demande comment les gens font en hiver pour venir ici, le mouillage est présentement plein de voiliers, on réussit à s’ancrer entre deux bateaux inoccupés. 
Cour intérieure d'une "hacienda" à St Augustine, FLA
La plus vieille école encore debout de tout les USA
Le mouillage principal de St Augustine est plus intéressant, plus près de la ville et surtout qu’ici, entré dans le chenal ou en sortir à marée basse avec le courant de travers de l’inlet et si par malchance il y' avait un coup de vent c’est pas évident!
18 et 19 juillet 2004  (60,1m/776,6)

On part tôt, parce que les mouillages sont quelconques sur ce bout de canal, surtout avec les risques d’orages, plusieurs ne sont pas tellement protégés et il y a aussi quelques hauts fonds problématiques. Une première surprise est l’inlet de Matanzas, il y a 4 ans, on avait touché le fond, en mai, cette année on était passé de justesse à côté du dragueur qui obstruait pratiquement tout le goulot et cette année…on a 6 mètres d’eau! 
 La légende urbaine, que le canal n'est pas entretenu, n'est que ça...une légende urbaine.  Mais c'est un travail qui ne finira jamais, surtout avec les "cruisers" de plus en plus gros qui font une vague qui font un énorme travail d'érosion.  Ils auront beau mettre des "No Wake Zone" partout, la simple énormité des bateaux fait que la vague est aussi, énorme!
La raison #1 de l'ensablement perpétuel de l'Intracoastal.
On descend voile/moteur, on décide de viser l’arrêt le plus loin, donc on ¨passe¨ plusieurs ancrages, parmi eux la cimenterie, qui est maintenant presque impraticable à cause de l'usine de bateau qui marche à fond et la cimenterie qui fournit les nombreux ponts en construction tout le long de l'Intracoastal et on saute aussi Daytona Beach qui nous avait pas pâmés.  On approche maintenant de l’Inlet Ponce de Leon, plusieurs petites bouées supplémentaires ont été installées, je colle la rouge, pas d’eau. Je colle la verte et je me plante! Marche arrière, pivote le bateau sur sa quille et me dirige vers le centre et me replante! Deux voiliers arrivent du sud, et passent tout à côté de moi, je leur demande combien est leur tirant d’eau…ils me répondent 5 pieds et se plantent une vingtaine de pieds derrière moi. Je réussis à dégager le bateau et je passe, le ¨dos d’âne¨ avec mes 6 pieds de tirants d’eau. Mais on racle le fond encore plusieurs fois avant de rejoindre une drague à l’autre bout de la passe pour enfin retrouver 12 pieds d’eau. On arrive enfin mon pont-levis favoris de New Smyrna en même temps qu’un énorme nuage noir chargé de pluie. Mais malheureusement on tombe sur un ¨typique¨ Floridien du sud, il refuse d’ouvrir son pont parce qu’on est en retard de 2 minutes, il nous faudra attendre la prochaine ouverture dans une demi-heure et évidemment se taper les chutes Niagara qui nous tombent dessus. On s’ancre enfin, le nuage est passé et de l’endroit ou nous sommes, je vois notre fameux pont ouvrir régulièrement avec des 2, 3, 5 minutes de retard…le tabar……!
On reste à New Smyrna, et on profite tous les jours de l’Internet gratuit à la bibliothèque qui est à seulement 1 mile,  j’y découvre un très beau livre de photographies de Times-Life pour 2$. France achète aussi quelques bouquins de recettes à…0,10¢! On découvre aussi, un vrai miracle aux USA, une petite pâtisserie ou nous achetons du pain maison et d’excellentes danoises à 0,70¢. Malheureusement, le ¨Food Lion¨ local est disparue, donc pas de voiture, pas d’épicerie. A défaut d’épicerie, France ¨nettoie¨ un manguier à l'abandon.
20 au 22 juillet 2004 (68,8m/845,4)