Journal de Bord

La description détaillé au jour le jour du voyage de 5 ans du voilier Yallah! Un voilier GibSea 34 au départ du Lac Champlain, les préparatifs, la descente du Hudson et le voyage vers la Floride par l'Intracoastal. La traversée vers les Bahamas et la descente jusqu'au Venezuela et le retour à St Paul de l'Île aux Noix.
Des anecdotes, des guides nautiques, des cartes, des trucs...quoi faire ou ne pas faire, les mouillages...des bons et moins bons endroits!

lundi 29 mars 2004

Boqueron, P.R./Escondido D.R./Big Sand Cay, Turks & Caicos (350,0nm)

Nous quittons finalement Boqueron pour entreprendre la dernière partie du voyage vers le nord. Après cette traversée, il ne sera absolument pas question de rebrousser chemin. La route est trop dure et vraiment trop longue. Nous sommes en compagnie de deux bateaux, nous partons tôt le matin du 29 mars à 05h00, nous avons un vent ¨confortable¨ de 15/20kn avec une longue houle du nord de 8 à 10 pieds. La navigation est agréable et nous avançons bien. Tôt le lendemain matin nous sommes déjà en vue de la pointe nord-est de la République…mais nous sommes depuis déjà 12 heures au moteur, le vent est totalement tombé!
A 10 heures nous arrivons au mouillage d’Escondido, mais la longue houle entre directement dans le mouillage, les vagues explosent dans des geysers d’écumes sur les rochers et même la plage subit l’assaut d’énorme rouleaux. Impossible de s’y ancrer!  Donc, on continue…nous qui n’aimons pas faire une nuit on en est quitte pour en faire deux avec en bonus 3 journées sans arrêt possible.
Nous sommes toujours au moteur, le vent est toujours en panne, mais la mer est devenue totalement platte. La navigation est agréable, le pilote automatique est content, nous aussi! 
C’est quand même extraordinaire de voir en pleine nuit une lumière ou deux perdues dans l’immensité de l’océan. Ce qui est encore plus extraordinaire c'est qu’une d’entre elles trouvent le moyen de me couper la route à deux reprises.  Nous sommes seulement à une cinquantaine de pieds l’un de l’autre, je rabats de 30o, sort complètement de ma route et qui je voie une demi heure plus tard me coller…le même voilier! Il doit avoir une conception assez spéciale de la priorité, ou plutôt il dort bien tranquillement et laisse son GPS couplé à son pilote automatique.   Le pire, le lendemain, au mouillage, le capitaine sera tout surpris quand je lui annoncerai que nous aurions pu nous télescoper en pleine mer. En fait le capitaine semble posséder la même technique de navigation que certains autres "cousins" qui avaient tendance à nous ¨coller¨ dans les mouillages.  Nous aurons une autre preuve plus loin dans les Bahamas, un vrai danger public.
La mer est tellement calme, que nous réussissons à manger dehors, en marche, sur notre table de cockpit avec nos verres à vin…qu’elle vie!
Le mouillage "encombré" de Big Sand Cay
Nous arrivons enfin après 41 heures de moteur, vive la voile, à Big Sand Cay. Nous avions oublié comment ici la mer est d’une couleur extraordinaire et la plage, une des plus belles que nous aillons vu. Dans les minutes qui suivent notre arrivée, 5 autres bateaux dont 3 canadiens arrivent du nord et s’ancrent à côté de nous. Toute une île déserte!
La "piscine" de Big Sand Cay, Turks & Caicos
29 au 31 mars 2004

lundi 15 mars 2004

Caya de Muertos/Ponce/Boqueron, Puerto Rico


Le lendemain il vente toujours 20/25kn, et comme nous sommes qu'à 6,8nm de Ponce on décide d’ aller nous abriter dans le port de Ponce ou nous ancrons devant le ¨Ponce Yacht Club¨.  Ce qui nous permettras, si le vent se maintient et surtout les vagues continuent à être omniprésente, d’aller nous promener à Ponce. 
Une ville très intéressante ou en 2001 nous avions déjà visités sa place centrale dotée d’une très belle cathédrale, un poste de pompier très ¨especial!¨ de 1882 et ou nous avions aussi été visité une plantation de café du 19e siècle.  Ponce offre aussi un très beau et important musée d’ Art (plus de 800 sculptures et 850 peintures et 500 esquisses), évidemment un musée sur l’industrie du rhum dans le château Serrallés.
Voir : www.ponceweb.org et www.castilloserralles.org.

Évidemment que les musées nourrissent l’esprit mais ça nourrit pas un homme!  Voici notre dernier ¨shopping¨  comparatif sur l’île de Puerto Rico.
Prix de notre "panier" de 20 items:  47,42$US ou 61,64$Can.

Un autre mystère de la vie dans les îles (surtout françaises)  le développement d’un film et impression de 24 photos coûtaient en Martinique/Guadeloupe/St Martin entre 20 et 24 Euros ou 33$ à 40$ contre 7,79$CAN!!!  Même papiers, même produits chimiques, même marques, la seule différence sont ¨les charges sociales¨!
Heureusement, qu'aujourd'hui avec le numérique le problème est réglé...dommage que j'étais encore avec un 35mm, avoir eu une caméra numérique, j'aurais pu vous offrir pas mal plus de photos!
Par contre, à Ponce, le côté négatif est qu’il n’y a pratiquement aucun transport public.  Il faut marcher ou prendre un taxi.  Ce qui n’est pas le cas dans le reste de Puerto Rico.
15 au 17 mars 2004

La météo est belle, la météo n'annonce qu’un risque de coup de vent, ¨sous grain¨ comme d’ailleurs à presque tous les jours.  Donc nous partons vers l’île de Gilligan, nommé ainsi parce qu’elle ressemble beaucoup à l’île de l’émission TV et qu’un "local" ressemble à s’ y méprendre à un acteur de la série.  Il y a aussi le fait que l’ancrage est superbe…mais une fois en vue de la barrière de corail qui en protège l’accès, le fameux ¨sous grain¨ nous tombe dessus.  Le vent monte rapidement à 30kn et la mer déferle sur les brisants.  L’entrée du mouillage disparaît dans l’écume.  ¨No way Jose¨  Je ne rentre pas la-dedans, surtout que j'ai appris que sans "local knowledge" il est parfois préférable de se garder une petite gène!
Le mouillage de Boqueron, Puerto Rico
Nous continuons donc vers le prochain mouillage qui est le petit village de villégiature de Boqueron, ou nous, nous y ancrons après avoir fait 40,5nm.  Il y a 3 ans quand nous avions traversé de la République Dominicaine, nous n’avions pas arrêté ici parce que nous étions encore en pleine nuit, et avions continué notre chemin.  Mais cette fois-ci, il faut absolument y arrêter, pour au moins le voir et aussi pour attendre LA fenêtre météo pour traverser en République.
Le centre ville de Boqueron, à 2 minutes du mouillage
Le village est tout petit, composé surtout de bars, restaurants, une multitude de kiosques qui offrent des huîtres, palourdes etc ainsi que de nombreux hôtels et posadas et enfin une très grande plage de sable fin…mais l’eau est un peu brouillé à cause de la présence toute proche d’une très grande ¨mangrove¨.  
Boqueron, est bel endroit d'observation pour voir arriver les nouveaux venus qui arrivent de la République ou certains directement des Turks & Caicos...certains en assez piteux état!
NB:  En quittant Puerto Rico, il n'est pas nécessaire, comme aux U.S.A. de dédouaner...
Pour plus d’informations sur Puerto Rico voir : www.gotopuertorico.com
Pour des photos : www.travelandsports.com
Pour des cartes : www.travelmaps.com
Aussi voir une des merveilles du monde : www.biobay.com
17  au 28 mars 2004

lundi 1 mars 2004

Culebra/Esperanza, Vieques/Salinas/Caya de Muertos, P.R.

Nous partons pour Vieques que nous avions manqué il y a trois ans, l'île est à 22,3nm et à l'époque nous l'avions évité à cause de manœuvres navales et aussi parce que l’île était presque en état de siège causé par les manifestations des pacifistes, écologistes et autonomistes Porto Ricains.  Vieques était encore à ce moment le terrain de manoeuvres ou de "jeu" de la marine américaine et des marines.  Cette fois-ci l’île est calme, et nous longeons la côte qui est entièrement couverte de superbes plages inhabitées avec de nombreux mouillages. D’ailleurs c’est une des raisons qui nous poussent ici, car un ¨Cold front¨ est annoncé…sa recommence!
Le Malecon d'Esperanza
Nous nous ancrons devant Esperanza, un petit village qui offre un bon mouillage protégé par deux îlots…nous y sommes coincés par les vents de 20/25 nœuds avec des pointes jusqu'à 35 nœuds pendant 6 jours avec un bateau brésilien (Bicho), qui monte lui aussi vers le nord.
L’avantage de notre arrêt ici, est que nous sommes aux États Unis, donc internet gratuit à la bibliothèque du village qui ne possède que 4 ou 5 encyclopédies, aucun livre, mais avec pas moins d’une vingtaine d’ordinateurs.
28 février au 6 mars 2004 

Nous partons tôt le matin du 7 mars, la météo annonce que des vents de10 à 15kn mais avec mer agitée…Pour ce qui est du vent nous avons oublié, une des caractéristiques de Puerto Rico, passez 11 heures, il y a toujours un vent qui se lève et on se ramasse rapidement avec des pointes de 25kn avec en boni la mer agitée. Des vagues de 9/11 pieds viennent des deux côtés du bateau. De temps à autres, l’annexe nous dépasse! On a de la difficulté à garder les voiles pleines, le bateau, souvent dévente à cause des vagues qui nous déportent. Quelle belle journée! Dans l’après-midi, nous arrivons devant ¨Cabo Infernos¨ (un nom plein de sous entendus!) mais nous entrons sans problème dans la passe, les vagues se brisent sur les hauts fonds qui protègent (?) ou interdisent l’entrée du lagon. Nous sommes maintenant caché derrière la barrière de corail, toujours avec le vent de 20/25kn mais aucune vagues. Extraordinaire! Yallah! file 7/7,5kn vers l’entrée de Salinas 3 ou 4 milles plus loin, ou nous nous ancrons parmi une vingtaine de bateaux.
Le mouillage tranquille de Salinas
Pleine lune sur la marina de Salinas
Le village est en plein travaux, toutes les rues sont défoncées, il y’ a de la poussière partout, mais le mouillage est tellement confortable et nous voulons absolument loué une voiture pour aller voir l'incontournable capitale, San Juan.  Salinas est le meilleur endroit pour laisser un bateau sans surveillance, le fond est bon et théoriquement l’endroit est très sécuritaire…les gens ne verrouillent même pas leurs annexes, une première dans les Caraïbes ou depuis que nous avons quitté les États Unis il y' a 4 ans!
 Dans un petit hôtel près de la marina de Salinas, nous louons une voiture et le 12 nous roulons sur une très belle autoroute vers San Juan, mais les abords de la ville sont entourés de travaux de voirie, comme au Québec présentement, mais sans les cônes oranges. La conduite est un peu spéciale, les Porto Ricains, malgré les très nombreux panneaux routiers leur enjoignant de garder la droite et de dépasser à gauche, roulent tous, sans exception à gauche avec leur cellulaire collé à l’oreille. C’est la corrida! On dépasse toujours par la droite et si par malheur, les deux voies sont prises, ont tricotent! Camions ou voitures, cela n’a aucune importance! Sur les 52 milles que nous faisons, nous croiserons 3 accidents. Olle!
Une vieille rue du vieux San Juan
San Juan PR...la surprise des Caraïbes!  Propre comme aucune des grandes villes des îles.
  San Juan est un bijoux! Toute la vieille ville, encerclée par des remparts de 6 mètres d’épaisseur à été rénovée. Les rues en briques bleus sont magnifiques, de nombreux petits parcs, fontaines, sculptures sont bordés par des maisons de deux ou trois étages avec petites galeries agrémentés de fer forgé et beaucoup, beaucoup de plantes ou fleurs.
L'entrée du port vu de la forteresse El Moro
L'intérieur immense des remparts
La forteresse ¨El Morro¨, qui est en très bon état, est très impressionnante par son ampleur, son histoire ou tout simplement pour la vue magnifique qu’elle offre sur la côte Atlantique.  A elle seule, elle vaut le déplacement.  A voir!  Tout est d’une propreté exemplaire, on n’est déjà plus dans les Caraïbes, on est déjà en Amérique.
Voir : www.fortaleza.govpr.org et www.nps.gov/saju 

Notre visite de San Juan nous redonne l’envie de bouger, en plus on en a assez de la poussière des travaux de Salinas donc le 14 mars nous faisons une belle petite navigation de 17,8nm et nous ancrons devant la Caya de Muertos…comme le nom l’indique, la Caye du Mort. Et vraiment, de loin, on dirait voir couché sur la mer un cadavre, la tête, le corps avec les mains croisés sur le ventre et au bout les pieds.  
Le débarcadère de Isla de Muerte
 Sur l’île principale un énorme phare construit à l’époque espagnole est toujours fonctionnel. Nous nous ancrons devant la minuscule plage visitée par de nombreux ¨cruisers¨ de Ponce. La nuit venue, avec des vents de 20/25kn, nous sommes tout seul, bien ancré sur un fond de sable.
7 au 14 mars 2004