Journal de Bord

La description détaillé au jour le jour du voyage de 5 ans du voilier Yallah! Un voilier GibSea 34 au départ du Lac Champlain, les préparatifs, la descente du Hudson et le voyage vers la Floride par l'Intracoastal. La traversée vers les Bahamas et la descente jusqu'au Venezuela et le retour à St Paul de l'Île aux Noix.
Des anecdotes, des guides nautiques, des cartes, des trucs...quoi faire ou ne pas faire, les mouillages...des bons et moins bons endroits!

vendredi 5 septembre 2003

Puerto La Cruz/Merida/Puerto La Cruz, Venezuela

5Nous sommes à quai depuis presque une semaine à attendre notre tour pour sortir de l’eau, rien de désagréable, si ce n’est qu’on a hâte de faire le carénage (vieux de 2 ans) et aussi les réparations à la coque et remise en état du bateau. En attendant, on participe à la vie de la marina…domino (le train mexicain) le dimanche, BBQ avec ¨potluck¨ le lundi soir, ¨happy hour¨ avec bar ouvert et bouchées à l’hôtel Mare Mare (superbe) et piscine tout les jours...la grosse vie!
Bel exemple d'hôtels dans le lagon de Puerto La Cruz
Étant donné, qu'ici il y' a beaucoup d'Américains, il y' a évidemment un "net" sur la radio, j'en profite donc pour passer une annonce pour voir si il n’y aurait pas une annexe usagée à vendre. Bingo! Un Québécois de Saint Lambert, m’en offre une, d’a peine un an pour 650$!  Leur bateau, un Morgan 50 est au sec, il refont COMPLÈTEMENT l’intérieur…un travail de 7 mois!
En attendant que notre bateau soit sorti, nous allons en autobus du peuple (250Bs ou 0,10$) au centre ville de Puerto la Cruz, (j’étais déjà venu en 1986, et la ville est devenue sale et laide, en pleine décrépitude) mais nous trouvons des ¨deals¨fantastiques. Encore une fois on économise tellement, qu’on dépense plus!
On achète notre ¨anti-fouling¨ 80$US moins cher que la dernière fois à Grenade et on passe presque 10 jours à terre à faire nos travaux.  Travaux nécessaire, suite à notre accident de Chacachacare, des travaux de fibre de verre et de ¨gel-coat¨ sont nécessaires et ils sont superbes, et une fois le guindeau réparé et ré-installé on se lance dans la peinture anti-salissure de la coque. En deux jours, un record, la couche de primaire et presque 3 couches de peintures anti-salissures est posée et on est enfin remis à l’eau le soir même. Enfin, moins de poussière et un peu plus d’air qu’a terre, parce qu'ici, il y a beaucoup de bateaux qui font refaire complètement la coque, traitement anti-osmose et peinture Awl-Grip, donc beaucoup de sablage.
La sortie et remise à l’eau ainsi que les journées à terre nous sont facturés un gros 114 Euros…plus les travaux pour réparer le guindeau qui implique changer les roulements à billes, machiner une pièce et redresser l'axe de la poupée et ceux de gel-coat (qui ont pris 4 jours!) nous coûtent un autre 332 Euros , un vrai cadeau!  La marina, incluant l’électricité, nous coûtera pour 27 jours, un total de 74 Euros !
On est tellement content, qu’on se paye un petit luxe, on laisse en sécurité le bateau à quai, et on part pour Merida qui est à 18 heures de route d’ici. 
Le site grandiose de Merida
 Merida, est une ville universitaire dans la cordillère des Andes, à 2000 mètres d’altitudes. Nous prenons un autobus de la classe "Gran Executijo" à 30,000BS ou 11,53 Euros par personne et roulons vers Maracaïbo pour ensuite monter vers les Andes. Nous pouvons voir la différence qui existe entre la saleté de Puerto la Cruz et les autres villes, nous en traversons une dizaine, plus ou moins grandes, dont Caracas.
L’autobus est assez récent mais la climatisation est démentielle, on gèle!  La condensation est tellement forte qu’il pleut à grosse goutte, on se couvre avec le plus de linge possible. On arrive enfin à Merida qui est très propre et jolie, tout les bâtiments ou presque, sont construits dans un ¨style espagnol¨, nous allons directement au pied du téléphérique ou, autour d’un parc, plusieurs ¨posadas¨ offrent le gîte à des prix ridicules, soit entre 10,000 et 18,000Bs par chambre, je vous laisse le plaisir de faire la division par 2500 pour 1 euro!)
Notre posada à Merida... 4$ par jour, pas pire!
Comme le monde est petit!   Le lendemain de notre arrivée, nous entrons face à face avec des Français que nous avions rencontrés l’an dernier à Porlamar.
On échange des informations, et on les ¨embarquent¨ pour un tour, ou nous ferons en 4X4 une route (une ancienne piste de mulet très légèrement élargie) qui nous amènent à un tout petit village dans les Andes. (Une dizaine de maisons, 3 posadas!)
Rue principale de Los Nevados...notre destination ultime!
Nous sommes donc 7 dans un Toyota flambant neuf, (heureusement!) la route, à mesure que nous montons, commence par s’amincir, passer de l’asphalte à la roche, à la terre, encore de la roche et finalement, dépendant qu’on regarde à gauche, ou il n’y a qu’un mur vertical, ou à droite ou il n’y a que le ciel et un torrent dans le fond d’une vallée qui descend à pic! 
Sa passe ou sa casse!  La route est pas faite pour "rencontrer"!
 Nous étions partis en blaguant, jacassant, mais maintenant depuis une heure c’est le silence total. En fait, une des passagères, lors de la rencontre avec un 4X4 en panne (dont il a fallu réparer, pour pouvoir le dépasser), décide de continuer à pied! La petite balade prend 4 heures, allez!  
Grosse journée!  Un 4X4 en panne et un autre qui veut aussi passer!  Heureusement que c'est une voie de contournement!
Un village, bien servi par une belle route, surtout celle au fond à flanc de montagne
 Contrairement à nos copains, nous on revient la même journée à Merida, fatigué, courbaturé, comme si on avait fait le parcours à pied, mais très content, la journée à été splendide, les paysages à coupé le souffle et ce n'est pas une image littéraire! Incroyable de voir les agriculteurs, encore labourer avec des bœufs sur de minuscules terrains à flanc de montagne ou sur leur sommet à des altitudes impressionnantes.
Pas habituer à voir autant de trafic sur sa route...
Aujourd’hui, comme il fait beau, on décide de prendre le téléphérique. Il faut une bonne météo, car le téléphérique de Merida est le plus long et le plus haut du monde.   Pour mettre toutes les chances de notre côté, on part avec la première cabine vers le sommet, avec un soleil radieux. 
Notre point de départ, il fait 35oC!
 La montée se fait en 4 étapes, on passe d’une végétation tropicale avec une vue splendide de la vallée et de la ville de Merida à 2436 mètres et on monte à 3452 mètres
3452 mètres et Merida au fond
  Ici la végétation ressemble à celle du Québec pour ensuite monter encore à 4045 mètres ou la végétation ressemble à celle de la toundra, du lichen, de la roche, du lichen… 
4045 mètres et on monte encore!
 Pour enfin aboutir dans la neige à 4765 mètres ou il n’y a que de la roche et une statue de la Vierge. La, on est pas un peu, on est très étourdis, et pour cause.
La dernière étape dans une cabine plus petite, mais plus capricieuse!
 Premièrement, en arrivant à la station, la cabine s’est arrêté à 2 pieds de la plate forme d'embarquement et au moment que le premier passager à voulu enjamber la dénivellation, la cabine s’est mis à reculer d’une vingtaine de pieds…le tout avec en dessous la terre ferme à a peu près 300 mètres plus bas. Je peux tu vous dire que la cabine avec les Venezuelliens habituellement très exubérants est devenue silencieuse comme une tombe.  Après 2 essais, ça n’a pas pris 30 secondes pour que les 40 passagers débarquent, nous inclus!
L’altitude fait que nous sommes étourdis, un léger mal de tête s’installe, on a les jambes en coton et y fait frette!!!
On est rendu, c'est haut et frette... il neige et en bas il fait 35oC!
On redescend avec la première cabine disponible, un couple d’ Américains (qui semble aussi assez ébranlé) oublie leur caméra Sony Mavica à 2000$. Mais les Venezueliens, contrairement au ¨on dit que¨ ne sont pas tous des voleurs, et elle leur sera remise à la prochaine descente de cabine.
Cette journée, nous à tellement éprouvée, on file bizarre, et nous n’avons le lendemain qu’une idée, écourter notre voyage et retourner au bateau, d’ailleurs on se réveille les deux avec un mal de tête, les jambes lourdes et la même idée de retour. Un médecin nous diras plus tard que ce voyage en haute altitude doit ce faire qu’après plusieurs jours d’acclimatations. Dommage, on se plaisait bien ici, avec les dîners ¨Executijos¨ à 2500BS (1$) pour un grand jus de fruit, soupe, choix de porc, poisson ou steak et légumes!
On retourne à Puerto la Cruz avec cette fois-ci un autocar avec des fauteuils-couchettes à 35,000BS qui fait la route en 16 heures et en prime un air conditionné presque normal!
Merida, est un ¨must¨ si vous venez au Venez. Voir www.telefericodemerida.com
A cause des prix époustouflants, Puerto la Cruz est aussi un ¨must¨ pour n’importe quels travaux à votre bateau. Voir http://bahiaredonda.com/br
5 au 30 septembre 2003

mardi 2 septembre 2003

Porlamar/Isla Cubagua/Puerto La Cruz, Venezuela

Enfin en route! On se dirige vers un secteur que nous n'avons jamais fait, les îles Vénézuélienne et pour finir Puerto La Cruz sur le continent.  Une première étape de 23,8nm nous amène sur une mer calme, nous longeons la côte de Margarita (incroyable, comment l’île est grande) nous passons devant Isla Coche ou nous n’arrêtons pas à cause de sa mauvaise réputation de nombreuses attaques de bateaux et nous ancrons devant une longue plage de sable fin à Isla Cubagua, tout prêt d’un village de pêcheur.
Le phare de Cubagua, avec au fond Margarita et une épave d'un traversier à gauche
Nous traînons avec nous depuis Montréal plusieurs coussins ou petits radeaux gonflables, nous emportons le tout avec nous et à peine les pieds sur la plage, 5 ou 6 enfants du village nous arrivent en nous offrant des coquillages. Nous leur donnons nos ¨coussins¨, ce qui nous donnent droit à une visite guidée de la plage et BEAUCOUP de coquillages. Seul bémol, la plus vieille, nous demande si on aurait du lait…ils sont vraiment très pauvre!
Tout l’après midi nous voyons les enfants du village joués avec nos fameux coussins, ils ne doivent pas avoir beaucoup de jouet. La nuit tombé, on réalise que ces gens n’ont même pas l’électricité, aucune lumière au village, un autre monde…le tout avec en toile de fond l’île de Margarita au loin baigné dans une orgie de lumière, sa laisse songeur.
Notre annexe donnant de plus en plus des signes de mort violente, nous hésitons de quitter le bateau. Dommage, j’aurais aimé allez voir les ruines de la plus vieille ville d’ Amérique, Nueva Cadiz fondée en 1492, détruite en 1541 par un tremblement de terre et submergée ensuite par un Tsunami, les ruines sont encore visibles à terre et sous l’eau. 
Les ruines de Nueva Cadiz, première ville Européenne d'Amérique!

La ville à été longtemps un très important centre de cueillette de perles, en fait une année, 820 livres de perles ont été expédiés à la cour Madrilène, rivalisant avec l’importance des envois d’or volés aux Incas.
2 et 3 septembre 2003 

Étant donné qu’on est vraiment très handicapé par notre taxi qui se dégonfle à vue d’œil, on descend vers Puerto la Cruz, 51,6nm plus loin, pour se magasiner une annexe neuve parce que comme déjà mentionné, ici au Venezuela les prix sont excellents et on veut caréner et faire quelques réparations.  Donc nous irons pour la première fois a quai dans une vraie marina avec tout les services. En pénétrant dans l’immense rade de Puerto la Cruz, cachée par un chapelet d’île, nous sommes surpris par la quantité d’énormes pétroliers étalés devant la ville six milles plus loin. Après plusieurs appels à la radio, une vedette vient nous chercher à l’entrée du canal et nous accompagnent vers notre quai ou nous nous attachons ¨Med style¨! Une première pour moi! Il faut entrer en marche arrière, passer 2 amarres dans 2 bouées à l’avant du bateau et reculer entre 2 voiliers vers le quai ou 2 autres amarres nous fixent à quelques pouces du quai…comme dans le ¨Gendarme de St Tropez¨!
Yallah! Au repos, dans une des 7 marinas de Puerto la Cruz
Quel n’est pas notre surprise de voir le bateau Astérix que nous avions rencontrés à Grenade et que nous n’avions pas vu depuis 2 ans et Arlequin, qui lui, nous avions perdus de vue à Porlamar l’année dernière. Beaucoup de placotage en perspective! Nous n’aurons pas de temps à perdre, car les gens d’ Astérix ont mis leur catamaran au sec et se sont achetés un 4X4 et sont sur le point de partir faire le tour de l’ Amérique du Sud pendant un an, tout un programme.
En parlant de programme, nous avons rencontré un couple avec leur enfant de 3 ans qui ont, eu, tout un changement de programme, il naviguait vers les Tortugas sur pilote automatique et ils se sont fait réveiller par la collision de leur bateau sur les hauts fonds entourant les Tortugas, perte totale, pas d’assurance…
4 septembre 2003