Journal de Bord

La description détaillé au jour le jour du voyage de 5 ans du voilier Yallah! Un voilier GibSea 34 au départ du Lac Champlain, les préparatifs, la descente du Hudson et le voyage vers la Floride par l'Intracoastal. La traversée vers les Bahamas et la descente jusqu'au Venezuela et le retour à St Paul de l'Île aux Noix.
Des anecdotes, des guides nautiques, des cartes, des trucs...quoi faire ou ne pas faire, les mouillages...des bons et moins bons endroits!

dimanche 22 juin 2003

Sainte Anne/Marigot, Ste Lucie/Bequia, St Vincent

 Enfin! On part le 22 juin, après 8 mois on est un peu, pas mal, beaucoup rouillé! Nous sommes nerveux, la nuit à été très courte, (ou longue, sa dépend du point de vue!) malgré la courte distance qu'on vise de faire (32,1nm) nous partons à 07h00 et au sortir de la baie de Ste Anne une longue houle (2 à 2,5m) nous attend ainsi qu’un vent de 15/20kn nous amène vers Sainte Lucie. Il fait beau, le bateau marche bien malgré l’annexe que nous tirons et du ¾ de pouce de coquillages, algues, colonie de crabes qui prolifèrent sur la coque!  Après 2 ans, un carénage s’impose…
Le mouillage de Pidgeon Isld à l'entrée de Rodney Bay, Ste Lucie
L’approche de Sainte Lucie est évidemment plus ¨tonique¨, la vague se creuse à cause des hauts fonds et bientôt on navigue avec une vague de 3 à 4 mètres, pas très rassurant après 8 mois d’immobilisme. Nous nous ancrons dans ce qui demeure toujours un des plus beau mouillage des Caraïbes, une vrai carte postale. 
Marigot avec sa bande de terre protectrice
Mais comme d’habitude, les ¨peddlers¨ viennent gâcher un peu notre quiétude. France, dans une de ces frénésies de marchandage fini par acheter une magnifique tortue sculpté dans supposément de la lave (ah ah, de la lave ¨made in china¨) pour 5 euros et un vieux t-shirt au lieu des 25 demandés.
Pour ne pas perdre nos habitudes nous allons prendre notre ¨happy hour¨ à bord de JonathanIV sous une pluie diluvienne. Depuis quelques temps, il pleut vraiment beaucoup (plus que jamais, depuis 3 ans) sa confirme qu’il est vraiment temps que nous descendions plus vers le sud.
22 juin 2003

Quelle nuit! Ouvre, ferme, ouvre, ferme! Je vais développer une bursite à force d’ouvrir ou fermer l’écoutille de la chambre, il pleut par intermittence toute la nuit et nous finissons par nous réveiller à 04h00 du matin pour lever l’ancre à 5 heures. Grosse journée en perspective, 64,2nm à faire dont 2 passages dont un de 35 milles suivi de l’île montagneuse de Saint Vincent (ce qui provoque des vents souvent ¨bizarres¨) et un deuxième passage de seulement 10 milles, mais toujours un peu ¨rock and roll¨.
Le temps est gris mur à mur, et on voit des nuages plus menaçant que d’autres qui ne présagent rien de bon. Une fois quitté la protection de la côte de Sainte Lucie, et nous êtres éloignés des vents toujours très capricieux des Pitons (les vents proviennent des 4 points cardinaux) nous nous retrouvons enfin dans le passage, toujours avec une belle houle de 2 mètres et un vent de 15/20kn. Un très gros nuage noir nous suit depuis la Soufrière et finit par nous rattraper avec une pluie diluvienne (pas désagréable) mais bientôt accompagné de vents de 30kn, aussitôt la mer se forme et pendant au moins une heure la pluie coure à l’horizontale sur les vagues, la mer est blanchâtre, à cause de mes maud…… lunettes je ne voie pratiquement plus rien, heureusement que nous avions eu le temps de diminuer la voile et le bateau marche bien et même notre nouveau pilote automatique fonctionne bien, une première en presque 3 ans!
La protection de Saint Vincent est la bienvenue après presque 7 heures de navigation et nous filons vers notre deuxième rendez-vous, le passage de Bequia qui se passe en beauté. Nous nous ancrons à 17h00 dans Admiralty Bay, JonathanIV et Exbury nous y précèdent de quelques minutes. (Une annexe plus petite, surtout moins lourde et un carénage pour Yallah! s’impose…)
Le mouillage de Bequia ou Admiralty Bay
France retrouve son ¨fan club¨ de ¨rastas¨, les retrouvailles sont assez comiques…les embrassades par 2 ou 3 grands ¨jacks¨ barbus avec leurs tuques sur la tête qui les fait grandir d’un autre 2 pieds à côté de la ¨petite¨ France à de quoi faire sourire. Mais pas les ¨boaters¨ présents qui ont tendance à se tenir éloignés de ces étranges ¨fumeurs de pot¨.
Nous profitons de l'occasion d'être à Bequia pour prendre le traversier (ferry en français!) pour aller faire un tour sur l'île principale de Saint Vincent pour voir la capitale Kingston, que nous n'avons jamais vu parce que les mouillages de Saint Vincent, ne sont pas des plus sécuritaires.    La traversée se fait en quelques minutes et on passe l'après midi à arpenter les rues de Kingston, parfois belle, souvent pas vraiment...
Une rue de Kingston et son égout pluvial et peut être plus...
La cathédrale de Kingston et son cimetière historique
Bel exemple d'art naïf, non voulu!
Quand même bizarre, qu'une île comme Bequia soit très acceuillante et que l'île principale, à quelques minutes de distance est aussi mauvaise réputation, légende urbaine?
Bequia et ses villas ou hôtels
Avant de partir de Bequia, nous faisons une dernière marche le long de la plage et entrons sur le terrain d’un hôtel fermé, (faillite ou abandonnée???) le ¨Plantations¨. Trois bâtiments majeurs, une vingtaine de villas, le bâtiment pour les employés, 3 restaurants avec pianos à queue encore dehors…plus un ¨cruiser¨ d’une quarantaine de pieds, le tout dans une palmeraie avec des manguiers, des calebasses, des arbres floraux, des statues, des fontaines, une piscine et j’en passe!  De quoi rêver!  Mais surtout de réveiller les instincts de braconniers de France…nous sommes revenus au bateau avec 4 calebasses et une vingtaine d’énormes mangues! Je pense qu’il est plus que temps que nous partions.
23 juin au 1 juillet 2003

dimanche 8 juin 2003

Ste Anne au quotidien...

C’est une vie très agréable et il devient très facile de s’encroûter, comme d’ailleurs plusieurs autres bateaux, que ce soit des Européens, Américains ou Canadiens ancrés ici depuis 7 ou 8 mois, on devient facilement accroc de la petite routine d’aller au village chercher une baguette, acheter un journal et rencontrer les amis navigateurs ou terriens.
La piscine de Joséphine porte bien son nom!
 Dans aucunes autres îles, ce genre de vie s’installe, évidemment que dans les autres îles ce n’est pas désagréable, loin de là! Surtout si des Américains sont présents, ils sont toujours très organisés…un net le matin pour aviser de la météo, les parties de dominos, la pétanque, les infos etc. etc.
Le marché de Sainte Anne
Mais le temps passe et la météo nous poussent à partir vers le sud, pour nous éloigner des ouragans ou des tempêtes tropicales. Donc, depuis quelques jours nous pratiquons notre sport favoris…le ravitaillement! Les coffres sont pleins à ras bord de conserves, vins et bières. La prochaine île ou le choix, la qualité et les prix des marchandises nous permettrons de se ravitailler de façon aussi satisfaisante, c’est à Margarita, dans 2 mois.
L'expédition en route pour aller chercher la baguette!
Ma tante France...
Dîner d'adieu...
Ma tante s'amuse une dernière fois, avant de partir se "cacher" au Venezuela
Nous profitons aussi pour faire nos adieux à nos amis, Sylvie et Yves, Murielle et Jean Claude et enfin Corinne, Yvan et la petite Alysée qui auras à notre retour 1 an!  Le temps passe vite.  Depuis plusieurs jours, nos voisins ont commencés à lever l’ancre ou sont sur le point de le faire.  De nombreuses promesses de rendez-vous dans les îles sont prises…mais tout le monde à des choix différents, Tobago, Trinidad, Margarita, les Tortugas, Puerto la Cruz, certains les ABC!  Une chose est certaine, on se reverras la plupart ici en Martinique, l’hiver prochain.
8 juin au 21 juin 2003