Journal de Bord

La description détaillé au jour le jour du voyage de 5 ans du voilier Yallah! Un voilier GibSea 34 au départ du Lac Champlain, les préparatifs, la descente du Hudson et le voyage vers la Floride par l'Intracoastal. La traversée vers les Bahamas et la descente jusqu'au Venezuela et le retour à St Paul de l'Île aux Noix.
Des anecdotes, des guides nautiques, des cartes, des trucs...quoi faire ou ne pas faire, les mouillages...des bons et moins bons endroits!

mardi 5 février 2002

Marigot/Tintamarre, Saint Martin (9,0nm)

On s'est ancré avec la ferme intention de rester au moins une semaine sans bouger. La météo n’est pas particulièrement bonne pour se promener en bateau. Même dans l’ancrage de Marigot un ¨swell¨ entre dans la baie. Une longue houle lève notre bateau, heureusement que nous nous sommes ancrés assez loin du rivage, parce que la tout les bateaux ont du décampés, la vague se transformant en rouleaux, nous on se fait lentement balancés, c’est moins désagréable que ce que nous avions connus au Bahamas.
Le Capitaine se repose devant le mouillage de Marigot
Nous profitons de notre arrêt pour nous réapprovisionner et faire quelques travaux. (Encore!) La marina en construction depuis 3 ans n’est toujours pas terminée, même après 2 annonces d’ouverture incessante…ils discutent! La passation à l’Euro semble se faire plus difficilement ici que dans les autres îles, mais c’est encore pire du côté de Saint Marteen qui eux affichent les prix en Franc, en NAF, en dollar US et en Euro…mais quand vous voulez payer en Euros, ils refusent ils préfèrent des dollars! Il n’y a pas que les commerçants Français qui sont bizarres…
La future marina, maintenant ouverte et qui a probablement mis de la pression pour faire payer le droit de mouiller.
Le carnaval commence le 11 et nous allons voir une des parades…ont est très loin de celles de Nassau, même Grenade était un peu mieux.   Au moins à Grenade ils avaient l’excuse de la pauvreté, ici les groupes sont financés par les casinos…mais à voir les costumes et l’ambiance en général ça ne paraît pas, la seule personne qui semble bénéficiée de la manne est un "gros plein de soupe" avec sa grosse chaîne en or assit dans une jeep derrière une reine ou princesse qui semble pas tellement s’amuser.  La musique est en boîte, mais quelle boîte! Des camions remorques de 40/50 pieds avec des haut-parleurs d’au moins 15 pieds de haut crachent un ¨boing-boing-boing¨ sans arrêt, au-dessus des haut-parleurs deux jeunes lèvent les fils électriques ou de téléphones pour qu’ils ne s’accrochent pas. (La CSST était absente!)  À la suite du camion un groupe de filles se trémoussent le popotin avec de temps en temps un couple ou un trio qui se frottent-tortillent je ne sais trop quoi.  Disons qu’on est très très loin des Bahamas et que ça manque totalement de classe.

5 au 12 Février 2002

Le carnaval n’est pas fini, mais on en a assez vu…et surtout entendu! On part pour une île déserte ou presque à la pointe de St Martin. La navigation est facile, on longe à moteur toute la côte et nous ancrons devant une très belle plage en sable dorée. Un petit voilier (Le Patriote) de Montréal y est déjà ancré, nous sommes rejoint par La Mauny et le Larimar (que nous avions perdu de vue depuis Mayero) Un petit cata de charter amène un petit groupe de touristes Américains qui jouent au ballon à poil…je ne sais pas, si connaissant leurs mentalités ils feraient ça chez eux? 
La plage de l'île de Tintamarre
La plage est vraiment une des plus belles que nous ayons vu depuis notre départ, et pour les fanas des bains de bous, l’île offre le choix entre de la boue jaune ou celle plus ¨in¨, la orange…c’est étonnant, personne à penser à la vendre!
13 Février 2002

C’est pas loin…2,5nm, mais il faut passer dans une machine à laver pour s’y rendre! Aussitôt dans l’entrée d’Orient Bay le bateau se fait chahuter, brasser, rouler par des vagues de côtés de 3 à 4 mètres, on a presque abandonné et viré de bord. Enfin, on finit par atteindre le fond de la baie un peu plus protégée et nous ancrons derrière l’île de Pinel dans 3 mètres d’eau devant une bande de sable fin qui coupe en deux l’ancrage. Des petits restos, boutiques et des chaises de plage à 10$US vous y attendent. Les clients des hôtels avoisinant y sont transportés par une navette, le coup d’œil est intéressant…après tout on est en France! On fait un peu de plongée et enfin je vois presque directement sous notre annexe 5 langoustes, mais avant de faire un massacre, des amis nous informent que depuis le début de l’année nous sommes dans une zone protégée, donc maintenant pêche interdite, les langoustes devaient le savoir!
Le mouillage de Pinel, un vieux Amel de Montréal et un voilier Anglais avec un couple de septuagénaire et un chien qui prouve qu'un "paquebot" n'est pas nécessaire pour faire les îles!
14 au 16 Février 2002
Le 17 février on retourne à Marigot (10,0nm) et en profitons pour faire des petites réparations sur le bateau, ici tout est disponible et hors taxes, mais malgré cela les prix sont en général plus élevés qu’aux USA. Mais au moins on a du choix que ce soit les marques américaines ou européennes, on réussit même à trouver des pièces pour réparer notre pilote. Évidemment que du point de vue bouffe, c’est encore mieux, du côté Français nous avons accès à tous nos petits péchés véniels et du côté Hollandais nous trouvons pire…des pretzels, des chips, toutes les grignotines qui n’existent pas ou presque en France. 
France et l'équipage de La Mauny dans un resto Dominicain, côté Saant Marteen
Nous rencontrons des Québécois qui viennent de se partir une compagnie d’importation de bouffe Canadienne! En parlant de Québécois, depuis que nous avons quitté les Bahamas, nous n’avons jamais vu autant de bateau du Canada, quelques Canadiens mais surtout des gens du Québec.  Nous voyons même Destin, un Nonsuch, l’ancien voilier d’un couple d’amis qui l’avait vendu l’année de notre départ…le monde est très petit. Nous rencontrons aussi un petit catamaran Prout de 31' (Dyad) qui arrivait des Açôres! Très sympathique, ils sont en route pour la Marina Gagnon!!!
Toujours pour dire que le monde est petit, nous rencontrons Sea Scape un voilier que nous avions croisé lors d’un ¨happy hour¨ aux Bahamas avec Sol. Mais la cerise, est de revoir mon prof de navigation, Pierre Raymond que j’avais connu en 1983! Pas chanceux, il venait de se faire voler en pleine rue, à la pointe du couteau.  D’ailleurs, ici le tourisme est en chute libre avec la montée en imbécillité des locaux. Pendant la période des fêtes, tout ce qu’ils ont trouvé de brillants, c’est de se mettre en grève…pas d’électricité pendant 11 jours! Très bon pour le tourisme!  Chaque semaine, il y a un vol de touriste, soit au couteau ou avec un revolver et ce en plein jour! Régulièrement, des bateaux se font ¨visités¨ ou des annexes disparaissent.  Le tourisme baisse!  Ben voyons! C’est à cause du 11 Septembre!!!
Selon les élus locaux, la cause de la hausse de la criminalité est que l’île, depuis un peu plus de dix ans, à vue sa population passer de 8000 habitants à 30000 (en majeure partie des Haïtiens) qui sont venus lors du ‘’boom’’ immobiliers.  Mais suite aux deux ouragans majeurs qui ont détruit les infrastructures et le 11 Septembre (qui à le dos très large…) Il y’ a moins de travail donc on vole!!! Ce qui est par contre très étrange, c’est que St Martin est la seule île ou un étranger peut facilement se trouver du travail…parce qu’il manque de main d’œuvre!  Cherchez à comprendre!  Avoir voulu, France et moi nous aurions facilement pu travailler.
17 au 28 Février 2002

dimanche 3 février 2002

Deshaies, Guadeloupe/Nevis (68nm) Marigot, St Martin (65,0nm)

On lève l’ancre en pleine nuit et nous dirigeons droit sur Montserrat. Aujourd’hui, contrairement au printemps dernier nous passerons sous le vent de Montserrat, donc nous pourrons voir de plus près le volcan (toujours actif) et la capitale Plymouth totalement abandonnée. 
Yallah!  File vers Nevis
Un bon vent régulier nous y amène assez rapidement et nous croisons en début d’après-midi les ruines de Plymouth. Impressionnant! Une gigantesque coulée de lave coupe la ville en deux, de nombreux bâtiments dépassent la lave, étrange, ils ont encore leurs toits. En fait, la ville qui devait être très belle, semble encore en bon état et n’attend que le retour de ses habitants. Mais ce n’est pas pour demain, il est même interdit de s’ancrer dans le secteur. On réalise tout d’un coup que ce que nous croyons être un gros nuage est en réalité, vu de plus près, des fumées qui sortent du cratère. On s’éloigne pour éviter de recevoir des poussières et nous continuons en direction de Nevis ou nous nous ancrerons presque a la noirceur devant la même cocoteraie qu’a l’allée. On a eu une très belle journée, mais après une petite bouffe à bord de La Mauny on se couche très tôt, demain, on se lève à 4h00!
 Tel qu'entendue avec nos amis, nous partons une heure avant La Mauny et traversons le canal séparant Nevis de St. Kitts à la première lueur du jour. Avec l’aide de la carte électronique, éviter le haut fond dans le passage est facile, le problème est plutôt du côté des bouées des pêcheurs, on ne sait jamais ou elles peuvent être. Mais tout se déroule bien, et une fois sortie de la protection des deux îles, un vent de 20 à 25kn nous attend, mais surtout une longue houle de 4 mètres nous donne de l’ouvrage. Nous rencontrons aussi un ÉNORME grain qui nous donne des vents de 30/35kn pendant une demi-heure qui semble duré une éternité. 
Un équipier, qui n'apprécie pas la météo et qui ne veut surtout pas rester à l'intérieur!
La Mauny nous rejoint et nous dépasse en début d’après-midi et nous finissons par arriver au couché de soleil dans la baie de Marigot. Enfin! On va pouvoir se reposer
3 et 4 Février 2002