Journal de Bord

La description détaillé au jour le jour du voyage de 5 ans du voilier Yallah! Un voilier GibSea 34 au départ du Lac Champlain, les préparatifs, la descente du Hudson et le voyage vers la Floride par l'Intracoastal. La traversée vers les Bahamas et la descente jusqu'au Venezuela et le retour à St Paul de l'Île aux Noix.
Des anecdotes, des guides nautiques, des cartes, des trucs...quoi faire ou ne pas faire, les mouillages...des bons et moins bons endroits!

mardi 31 octobre 2000

Mile Hammock Bay/Carolina Beach NC (295,1)

Aujourd’hui nous décidons de forcer un peu, et de faire un peu plus de millage.  Nous partons donc à 7h:30 et nous regardons les magnifiques propriétés défilées lentement.  Nous revoyons à 3 occasions des dauphins.  La route est facile et bien indiquée, il suffit de faire un peu plus attention à l’approche des inlets ou des rivières ou il peut y avoir confusion de bouée, mais il suffit de ralentir et de vérifier les numéros…si ce n’est pas dans la suite de votre dernière bouée, oubliez la!  Nous voyons aussi de plus en plus de terrains de ¨VR¨, je suis certain qu’il doit y avoir du Québécois la dedans!  Nous arrivons à Wrightsville Beach, ça a plutôt l’air Rock N’ Roll on est content d’être partis tôt et nous poussons jusqu’à Carolina Beach et nous ancrons dans 15 pieds d’eau derrière une petite île (Bouée verte G5)  
Le mouillage de Wrightsville NC
Si ce n'était de 3 ponts qui nous ont fait attendre, dont un, pendant une heure, on serait arrivés pas mal plus tôt.  Nous allons prendre un verre de vin à bord de Cheshire Cat (en route depuis 3 ans, viennent de quitter après 3 mois une marina de New York…ils n'ont pas le même budget!)  Ils nous convainquent de faire d’une traite le trajet pour ¨Barefoot Landing", SC ou 58 miles, on a que se lever de bonne heure comme eux!
N.B. :  Diesel disponible SANS faire de DÉTOUR à un quai flottant, facile d’accès, Swan Point Marina au millage 246,8  et ce à 1,18 le gallon.
31 Octobre 2000

lundi 30 octobre 2000

Beaufort/Mile Hammock Bay, NC (244,5)

Nous partons par un froid de canard (55o) mais il fait un beau soleil, nous avons quelques bouées à prendre et nous serons de retour dans le canal, sauf qu’aucune bouée ou leurs numéros ne concordent avec la carte et même l’emplacement pour quelques unes ne concorde pas.  Heureusement qu’il fait beau!  On finit par se retrouver et on entre dans notre dernier ¨sound¨, pas de vent, nous n’avons qu’a suivre l’alignement des bouées.  La route est rectiligne et nous arrivons dans la première courbe et nous voyons nos premiers dauphins.  J’avoue que c’est impressionnant et de toute beauté.  Un peu plus loin on ne voit plus notre bouée, elle est cachée par une multitude de pêcheurs.  Il faut littéralement se frayer un chemin à travers c’est passionnés de la pêche.  Chaque chaloupes reste le plus longtemps possible dans le chenal pour ne pas perdre son ¨spot¨ préféré et ce même si immédiatement derrière nous une énorme barge d’une centaine de pieds de long s’en vient à toute vapeur.  Les gens du coin sont de véritables ¨accrocs¨ de la pêche, des jeunes, des vieux, des femmes et tous de vous envoyer la main à votre passage.  En fait saluer les étrangers ici est absolument normal et pourtant des centaines de bateaux transitent par le canal ou que ce soit à terre les gens prennent le temps de vous sourire et de vous saluer, même les ouvriers sur les chantiers de construction le font, et comme à New York, des chantiers ce n’est pas ce qui manquent.  L’intracoastal est une suite ininterrompue de maisons, d’hôtels, de ponts, de golfs en construction…excepté dans le parcours que nous entamons ici.  Nous approchons d’une guérite et derrière, nous apercevons une forêt d’arbres décimés et de la fumée, nous approchons du Camp Lejeune (pas des scouts) nous y pénétrons à la suite de notre barge qui maintenant nous à dépassée, il semble que les Marines soit en heure de dîner (sans farces!) et nous avons le droit de passer.  A 13h:00 pile, nous sommes 4 miles plus loin et sa recommence à tirer du canon, c’est bizarre mais on pourrait presque croire que l’eau vibre.  Nous arrivons dans une baie artificielle (gracieuseté des Marines) et nous ancrons dans 10 pieds d’eau, ça tient bien mais tout les bateaux ancrés du côté SUD semblent avoir de la difficulté à s’ancrer et se reprennent plusieurs fois avant de réussir.
Tôt le matin, manoeuvre dans le mouillage...les marines sortent!
Pour les anti-Américains chronique, il n'y a aucun pays qui laisserait des "civils" s'installer à l'intérieur d'une base ou transiter à l'intérieur d'une base navale comme Norfolk, ni en France, ni au Canada
30 Octobre 2000

samedi 28 octobre 2000

Cedar Creek/Beaufort, NC (202,3m+2,1m)

Un autre de nos arrêts fétiches!  La rade est pleine de voiliers qui attendent une accalmie soit pour continuer par la mer ou dans certains cas traverser directement vers les îles.  Nous retrouvons les ¨Ma Blonde¨, ¨Va Sano¨, ¨Abitibi¨, ¨Aurora¨, ¨Turbulence¨.  
 Le mouillage de Beaufort NC et son "dinghy dock"
Certains se reposent après avoir eu quelques mésaventures…ce qui m’amène à répéter qu’il ne faut JAMAIS suivre aveuglément un autre voilier.  Vous ne connaissez pas sa route et son tirant d’eau et même si vous le saviez, connaissez vous réellement l’expérience du capitaine que vous suivez.  Vaut mieux faire votre route vous même, et fiez vous à votre expérience, même si celle-ci est toute nouvelle.  Les mésaventures que j’ai vu ou entendu étaient toutes de celles impliquant un voilier suivant un autre.  Les nombreux haut fonds, les ¨passes¨ dans une eau pas claire, les interprétations (la langue!) font que même un ¨vieux¨ de Québec ou du lac Champlain ne sont pas une garantie.  Il m’est toujours resté en tête l’histoire du voilier qui faisait la route des îles du Sud par le fleuve St Laurent depuis 10 ans, et qui passait aux mêmes endroits sans problème, jusqu’au jour qu’il s’est échoué.  A la question, comment il négociait les chenaux, le capitaine avait répondu : ¨Comme d’habitude…en longeant par l’extérieur les bouées! 
Beaufort est jolie, m’est très petite.  En fait il n’y a pas grands choses à voir, le tour de ville se fait en 1 heure à pieds mais il y a un vieux cimetière datant de 1770 en plein centre et il est très intéressant.  
 Le très vieux et intéressant cimetière © 2008 George Alexander
 On réalise l’importance des guerres dans la vie de cette ville.  On y trouve des pierres tombales de la guerre d’indépendance, la guerre de Sécession, la guerre de 1812, un vrai cours d’histoire.  Mais malheureusement, le plus touchant est la quantité énorme de tombes d’enfants.  La lecture des dates nous laissent deviner les drames que certains (la plupart) à l’époque ont vécus.  Une, parmi les autres, c’était 4 tombes avec à peu près 18 mois entre chacune des naissances et surtout la dernière du groupe la mère morte le lendemain du dernier né…c’était ça le bon vieux temps?  Autre endroit à visiter est le musée (gratuit) ou nous trouvons de très belles maquettes, aussi les gens de bateaux peuvent s’y inscrire pour avoir l’usage d’une bagnole pour 2 heures.  Un ¨must¨ si vous voulez aller à l’épicerie ou au West Marine qui sont pas à la porte à côté!
28 et 29 Octobre 2000

vendredi 27 octobre 2000

Oriental/Cedar Creek, NC. (187,7m)

Nous profitons des vents plus ¨calme¨ du matin (20kn) pour traverser la baie avec des vagues de côtés pour aller nous réfugier dans Adams Creek 7 milles plus loin ou nous serons encore mieux protégés à l’intérieur de Cedar Creek…la météo annonce une tempête tropicale dans les 24 heures.  Déjà, ils annoncent des vents de 30/35kn (50/62km) pour cet après midi, et notre petite traversée de ce matin avec un fort vent et des déferlantes de côté nous incitent à la prudence. Les conditions ne sont pas idéales pour traverser le prochain ¨sound¨ avant Beaufort.  L’ancrage est très bon et nous aurons droit à un petit boni…
Un frère jumeau de Cheshire Cat, un Nonsuch 30
 Des américains sur ¨Cheshire Cat¨ un Nonsuch 30 que nous avions rencontrés à Elizabeth City nous ont dénichés des crevettes à 6$ la livre dans le fond de la crique.  Cueillis dans la nuit et même pas encore triés…elles sont hyper grosses!
A notre grand plaisir nous reverrons Cheshire Cat, 5 ans plus tard...en remontant.
27 Octobre 2000

jeudi 26 octobre 2000

Belhaven/Oriental, NC (181,0m)

Une autre belle surprise!  Les guides en parlent comme si ce n’était pas grand chose, mais le port (très petit, 5/6 places à moins de tirer moins que 4’ 6¨) est très bien protéger, nous y passerons la nuit avec 25kn de vent.  Le quai municipal (2/3 places, 4’6¨) est gratuit, et la ville est jolie.  
Le mouillage d'Oriental et son "dinghy dock"
 Le ¨marine store¨ assez gros est aussi bien équipé que ceux d’Annapolis.  Tout y est, équipements, électroniques, dinghies, cartes, livres, un petit dépanneur avec vin.  Il y a aussi une section avec équipement usagé, un exemple; vélo pliant 125$.  Il y avait aussi une exposition de toiles d'artistes locaux et de photographies de gens qui ont décidés de s’installer à Oriental.  Il semble, après avoir parlé avec un ¨local¨** qu’Oriental à cause de son emplacement à mi-chemin entre la côte du Maine et des Bahamas est devenu un endroit de prédilections pour les gens qui aiment transiter entre les deux endroits.  La ville (très petite) est surprenante, plusieurs restaurants, plusieurs galeries d’art, 3 ateliers de réparations de voiles…il y a 1000 voiliers éparpillés dans les 3 marinas avoisinantes, plusieurs "brokers" de bateaux usagés.  Nous avons même ¨spotter¨ une maison superbe sur le bord de l’eau qui attend un "valeureux entrepreneur" pour y venir opérer un B&B.  Ah! Être plus jeune!
Si l’ancrage est plein, continuez votre route vers Cedar Creek (6,7m d’Oriental)
N.B. : Un point négatif, l’épicerie est assez loin, mais il semble qu’il est possible d’avoir une voiture de courtoisie mais nous n’avons pas pu vérifier.
**Local :  Nous avons passez au moins 20 minutes à parler avec ce vieux monsieur, qui est très représentatif du genre de rencontre que nous faisons depuis que nous avons quitté le Canada et la région de New York/New Jersey.  Souvent les gens, une fois qu’ils savent que vous venez du Québec ou de Montréal sont tout heureux de parler d’un de leurs voyages qu’ils ont fait chez nous
26 Octobre 2000

mardi 24 octobre 2000

Elizabeth City/Albermale Sound/"R46"/Belhaven, NC

15 nœuds de vent NE, on décolle!  Nous partons à 7 :00 en plein brouillard mais la baie est large et on à 53 milles à faire.  Vers 8 :00 le brouillard se lève et nous filons à 6/7kn avec un bon vent de travers et nous surfons sur les vagues.  Mais nous comprenons aussi pourquoi les gens d’Elizabeth City déconseille de partir avec un vent de +20kn de quelques directions que ce soit, parce que quand nous sortons de la rivière Pasquotank et nous rencontrons les eaux de l’Albemarle Sound, ça brasse, les vagues viennent de tout les sens.  Après 15 milles nous entrons dans les eaux plus tranquilles de l’Alligator River (on a rien vu du nom) et nous ancrons derrière la bouée rouge R46 dans 6’ pieds d’eau.
24 Octobre 2000 (103,8m)
La bouée 46 que nous reverrons, un peu trop en 2005!
Incroyable!  Il fait encore soleil et 74o.  Une petite journée peinarde de 34 milles pour nous rendre à Belhaven, NC. ou nous profitons de l’arrêt pour remplir de diesel nos réservoirs à la marina Robb’s (0,29 moins cher que sa voisine River Forest)  nous nous ancrons passé la marina Cox (abandonnée) derrière la bouée R12.  Ancrage beaucoup mieux protégé que les autres à l’entrée de la crique.  (Et ça tient!)  La ville n’a aucun intérêt, l’épicerie (Food Lion) est assez loin.  Mais toujours les gens sont très gentils, une dame nous offre même de nous raccompagner dans sa voiture…les 4 avec nos sacs d’épicerie!
N.B.  Il y a tout de même une très grosse quincaillerie avec section marine et articles de pêche, en plus nous y avons trouvé du ¨Mace¨ (Poivre de cayenne).
25 Octobre 2000 (135,7m + 1,9m)

samedi 21 octobre 2000

Dismal Canal/Elizabeth City, NC. (50,9m)

Une bonne adresse à retenir: Latitude 36o 18'nord - Longitude 76o 13' Ouest.
Carte gracieuseté d'Elizabeth City!
Si vous aviez besoin d’une autre raison pour prendre le ¨Dismal et bien la voilà!  La ville nous offre gratuitement pour 48 heures le quai en plein centre ville, nous en profiterons pour nous débarrasser de nos poubelles et même de notre vieille huile que nous traînons depuis plus d’un mois.  A 17h:00, petit vin et fromage, bières et croustilles nous sont offerts par les ¨Rose Buddies¨, les dames reçoivent chacune une rose.  Tous les jours, le même scénario se répète, en autant qu’il y ait au moins 3 nouveaux voiliers d’arrivés dans la journée.  Le seul but de l’opération est de garder à l’esprit des voyageurs pressés de prendre le temps de transiter par le ¨Dismal¨ et surtout d’arrêter à Elizabeth City. Parce que si le ¨Dismal¨ ferme (ce qui n’est pas exclut) le vieux quartier historique d’Elizabeth ne survivra pas longtemps.  Nous profiterons de notre arrêt pour refaire le plein d’épicerie, (on nous offre même de nous transporter à l’épicerie)  de me faire couper les cheveux (une vraie coupe ¨straight¨ à l’américaine) le laundromat et aussi de remplir nos réservoirs d’eau.  Étant donné que la météo annonce des vents de 20/25kn nous restons une journée supplémentaire à quai (fortement encouragé par les ¨Rose Buddies¨) nous aurons droit encore à participer au petit rituel de 17h:00.  France commence même à se débrouiller en anglais!  Les équipages américains sont très ¨friendly¨ et si c’était encore à prouver qu’ils sont beaucoup plus ouvert envers les francophones que nos amis Anglo-Canadiens, il y a maintenant aucun doute,  France prend plaisir à se mêler parmi eux et tous de sortir leur ¨High School French¨.
Photo gracieuseté d'Elizabeth City Chamber of Commerce
N.B : C'est la première fois que nous aurons à nous mettre de reculons entre quatre piliers et s'attacher, ce n'est pas évident, mais les Américains des bateaux voisins sont venus nous aider.  Juste de le savoir avant, nous aurait aider...
Aussi à savoir:  Épicerie (style 1950) à 2 rues, ils sont même prêt à vous ramener au bateau.  Un "Fruits et légumes" juste à côté.  Quincaillerie à courte distance de marche ainsi que le coiffeur.  Nous sommes en train de devenir des adeptes des ¨dollar stores¨  Sur la rue Main pas loin du bureau de poste nous y ferons provisions de pâte à dent, papier de toilettes, grignotines, tous moins cher que dans une épicerie classique.  Un peu plus à l’extérieur de la ville (1/1 1/2m) vous trouverez un ¨Food Lion¨ dans un grand centre d’achat avec JC Penney et un ¨Winn Dixie ¨ en cours de route vous croiserez un ¨fish market¨ un ¨Auto Part¨  très pratique et un micro Sears (j’aurais du demander un transfert, surtout avec les heures qu’ils ont, 10h/18h tous les jours et 13h/17h le dimanche!)  Au dock municipal vous avez un restaurant, douche et spa (3$), et contrairement à ce que certains guides disent, il y a aussi de l’eau potable.
Un peu spécial le coin, à l’épicerie ils vendent du tabac à chiquer et à priser…ils emploient 8 pieds de comptoir juste pour cela, plus que les fromages ¨fins¨.
21 au 23 Octobre 2000

vendredi 20 octobre 2000

Norfolk/Dismal Canal, VA/NC

Dismal Canal (11,5m) ou ¨Comment faire pour se stresser mais avec en bout du compte un très beau voyage et une très belle réception¨.
Nous avions le choix entre prendre le ¨Virginia Cut¨ ou le ¨Dismal Canal¨.  Tout le monde semblait privilégier le ¨Virginia Cut¨ parce que plus court, plus large, plus profond.  En d’autres mots, une autoroute, qu'on pourra toujours prendre en revenant vers le Nord.  Mais mes lectures, et des conversations avec des américains nous ont convaincus que le ¨Dismal Canal¨ serait beaucoup plus intéressant.  L’horaire des ouvertures de ponts et le temps de rejoindre la première écluse nous force à quitter Norfolk à 13h:00, ce qui avec de la chance nous permettra d’atteindre le seul arrêt dans le canal avant la noirceur.
Nous partons donc, avec un beau soleil et nous nous dirigeons vers le canal.  J’avais mentionné, la grosseur du port de Norfolk, et bien je m’étais trompé, c’est encore plus grand!  Nous longeons encore des docks avec encore des navires de guerre, ceux-là dans les ¨boules à mites¨.  Une cinquantaine de transporteurs de troupes suivit d’un porte avion et d’un gros cuirassé.  Après un détour de la rivière des quais déserts avec une multitude de petits bâtiments entourés de fils barbelés, c’est pas le temps de fumer…ce sont les dépôts de munitions de la marine.
Le canal fait 50’ de large, sans compter avec les arbres tombés.  Il est ¨garanti¨ à 6’ de profondeur, notre voilier fait 5’ 7`/5’9` donc pas beaucoup de marge d’erreurs.  Le canal construit en 1805 par des esclaves est impressionnant…il n y a absolument rien!  Une ligne droite, à perte de vue avec de grands arbres de chaque côté dont les cimes se rejoignent.  On descend vers la Caroline du Nord avec un œil sur le sondeur, un autre sur la cime des arbres pour ne pas accrocher la girouette et le troisième oeil sur les troncs d’arbres qui flottent entre deux eaux.  Et de temps en temps je jette un coup d’œil vers le soleil qui semble vouloir ce coucher plus rapidement qu’espéré.  Ça en fait des yeux!
 On ne voit presque plus la différence entre ou commence et ou finit le canal!
Nous avons 28 miles à faire avant la noirceur, et on ¨roule¨ à 5,5kn mais de temps en temps on ¨sent¨ le bateau ralentir quant on frôle le fond, heureusement de vase.  Tout de même nous frappons assez fort une fois une souche et quelques miles plus loin 2 autres fois.  Les paroles de l’éclusier (très, très gentil, à part sa remarque sur la grosseur de Caramel!) reviennent nous hanter…¨You’re sure you gon’na make it, I doubt it¨  Évidemment on pourrait toujours s’ancrer dans le canal, il n y a aucun bateau qui peut passer les écluses la nuit donc pas de danger.  Mais l’ambiance de ce canal avec la noirceur qui avance, les arbres enchevêtrés, l’histoire passée du canal avec ses esclaves échappés et repris…après tout nous sommes en plein territoire d’Edgar Allan Poe. (The Raven)
Ouf! Nous arrivons à la frontière de la Caroline ou un dock  et ¨rest area¨ qui peut accueillir 4 bateaux nous attendent, il fait maintenant noir et nous nous mettons à couple…nous sommes 14 bateaux a ainsi à passer la nuit. 
Le lendemain, il ne reste que quelques retardataires
Le lendemain matin, nous sommes bombardés de brochure sur les hauts lieux touristiques de la Caroline du Nord, on reçoit même une ¨brique¨ de 200 pages sur la navigation en Floride mais surtout on découvre la gentillesse des Carolinois, France reçoit une boule de coton fraîchement cueillie par la préposée du kiosque.  Nous quittons vers 9 :30 pour arriver à notre dernière écluse en temps pour son ouverture.  Nous la passerons en compagnie de 3 autres bateaux.  Attention!  Si vous y passez un jour et que vous êtes le ¨chanceux¨ à être entré le premier vous aurez droit à un brassage en règle par le courant assez violent prêt de la porte.  Pour nous, tout se passe très bien.
Officiellement nous sommes sorti du ¨Dismal¨ et nous entrons dans la rivière qui elle, est plus large et surtout plus profonde.  La seule chose à faire attention est de surveiller les troncs d’arbres ou plutôt le petit bout qui semble flotter à la surface et qui cache beaucoup plus gros.  Mais nous sommes maintenant des ¨experts¨ surtout depuis la deuxième partie du ¨Dismal¨ qui au moment de notre passage était en train de se faire nettoyer, les troncs d’arbres que nous avons vu sortir était assez impressionnant.  La rivière est très très belle, sinueuse chaque courbe cachant un paysage bucolique, France en profite même pour s’amuser à faire des nœuds, j’avoue que son ¨bonnet Turc¨ qu’elle a réussit après 2 heures d’effort est impressionnant.  Nous aurions du, paraît il, voir des cerfs venir s’abreuvoir sur le bord de la rivière…nous on a vu que des tortues se chauffer au soleil.
20 et 21 Octobre 2000

jeudi 19 octobre 2000

Chisman Creek/Norfolk, VA (0,0m)

Enfin!  Dernière journée sur la Chesapeake.  Nous sommes aux portes du SUD!  On descend par une journée ensoleillée (encore!) avec un vent de travers de 20kn, le voilier fait des pointes de 8kn, parce que nous avons la marée avec nous, on surfe vers le port de Norfolk. 
Yallah! file avec un bon vent de travers, il penche à cause de la caisse de bière..
L’entrée est facile, mais ce n’est pas New York ou Baltimore…c’est plus gros.  RÉELLEMENT plus gros.  Il y a un va et vient de remorqueurs, paquebots, navires militaires. 
La base navale de Norfolk, la section des portes-avions
Nous longeons la bases navale, et même si elle est presque vide, il si trouve 4 porte avions, 3 sous marins une dizaine de lance fusées et 3 ou 4 immenses transporteurs de troupe.  En fait, tout les petits dictateurs de ce monde devraient venir faire du tourisme ici avant de tenter de défier l’oncle Sam, ça les refroidirait certainement.  Le reste du port n’est qu’une suite de docks à containers ou de charbons.  Nous nous ancrons derrière la bouée no.36 devant l’hôpital de Portsmouth dans 10’ d’eau. (C’est bruyant et ça brasse un peu!)  En face, au centre maritime Nauticus, un dock gratuit pour les dinghies nous permet d’être à 5 minutes de marche du centre ville de Norfolk.  Norfolk à aussi complètement rénové son vieux centre ville.  Les anciens buildings rénovés côtoient les édifices à bureaux et les hôtels flambants neufs parmi de nombreux espaces verts.  Pendant ce temps à Montréal on discute encore et toujours.  Le seul défaut aucune épicerie, ça prend une voiture.  Mais vous trouverez un dépanneur à la marina Tidewater et il y a un ¨Monde du Dollar¨ dans le Waterside juste à côté du Nauticus, vous y trouverez les ingrédients indispensables pour le ¨happy hour¨ moins cher qu’a l’épicerie
 Ceci termine le voyage nous amenant à l’Intracoastal.  Nous aurions aimé explorer encore plus la Baie, il y a des centaines de criques avec encore plus de baie, îlot etc.  Mais le soleil nous attend.
19 et 20 Octobre 2000




lundi 16 octobre 2000

Solomon's Islds/Mill Creek/Deltaville/Chisman Creek, VA

Nous sommes en Virginie, et nous avons vu nos premiers pélicans, on approche du Sud!
Depuis que nous avons quitté Annapolis, on devient un peu plus ¨pressé¨ pour descendre plus au sud.  Il fait toujours très beau le jour, soleil dans les 75/80o mais par contre les nuits commencent à ce rafraîchir.  On sent l’hiver nous talonner et aujourd’hui j’ai recommencé à voir des vols d’outardes. (Canards?)  Mill Creek est ultra protégé, nous avons droit à un beau couché de soleil avec seulement 4 voiliers dans toute la baie.
 Petite "chaloupe" en route pour se faire livrer dans les Îles.
Tellement protégé, que le lendemain en sortant de la crique on est ¨surpris¨ par un vent de 15kn.  On le savait de par la radio, mais  le calme de la crique nous a "endormis".  Par contre c’est un vent direction NW et nous décidons d'aller directement vers Deltaville en sautant notre arrêt prévu de Grog Isld., dommage parce que selon mes informations c’était un ancrage à la Bahamienne, plage de sable sur les 3 faces de la baie entourant l’île, mais aujourd’hui avec ce vent et la température qui a plongé on préfère descendre plus au sud.  D’ailleurs le seul défaut de la baie de Chesapeake est que malgré les immenses plan d’eau et les milles de plage de sable, il n’y a pas d’endroit pour ce baigner, l’eau est brune et infesté de ¨jelly fish¨, jamais je n’en ai vu autant.  Mais quel paysage !
16 Octobre 2000
Un ancrage absolument protégé de toutes les directions.  Un ouragan pourrait passé et on serait protégé.  Mais atteindre cet ancrage relève de la haute voltige, surtout s'il y avait de la vague ou un fort vent.  Le chenal, au moment de l’approche finale à, a peu près 15’ de large et après un virage en angle de 90o qui vous amène a 20’ maximum d’une maison, un autre virage en 45o vous amène dans le port.  Je ne suis pas sûr que j’aimerais faire ce parcours pendant une tempête ou de nuit, mais en prévision de, sans aucun doute.   Nous y avons passés une nuit très calme, d’ailleurs depuis Annapolis nous sommes gâtés et nous avons perdu l’habitude de se faire ¨brasser¨.  Nous n’avons pas débarqués à Deltaville, en revenant en 2005 on se promet de le faire.  mais les services doivent être intéressants, parce que cet ancrage est un des favoris des ¨Snowbirds¨ Canadiens anglais.  Épicerie, douches, bibliothèque (Internet)  Un américain vient nous voir en annexe pour nous souhaiter la bienvenue, c'est un vieux routier...il a fait l'Intracoastal 16 fois!  Encore une fois je me suis fait demander s'il restait quelqu’un au Canada…
17 Octobre 2000
On part à 7h:30 vers Chisman Creek, dernier arrêt avant l’entrée de l’Intracoastal.  A peine sortie de la crique, on ne voit plus rien.  Un épais brouillard tombe sur la baie.  Nous faisons route sans rien voir.  On perd de vue même Jonathan IV qui est à moins de 1000’ de nous.  Cette fois-ci, ce n’est pas une pratique, le radar va réellement servir.  Nous faisons route sans rien voir, de temps en temps un écho nous informe de la présence de pêcheurs ou de bouée.  Mais a un moment donné, il y a comme un mur qui nous barre la route, l’écho ne bouge pas et est certainement très gros, on ralentit et subitement à moins de 100’ devant nous il y a un véritable barrage de piquets de pêche qui barre la route.  On a juste le temps de ce détourner…le radar à justifié son investissement.  A midi, le brouillard enfin se lève et une demi-heure plus tard nous entrons dans une autre crique super protégé.  Dans la nuit, on ne sent même pas le ¨cold front¨ annoncé.  Pourtant 20/25kn de vent, sa devrait paraître!
18 Octobre 2000

jeudi 12 octobre 2000

Annapolis/St Michael's/Solomon's Island, MD

On quitte Annapolis, on a aimé mais il faut aller vers le Sud, vers la chaleur, on se contente d'une petite "traversée" pour se remettre dans l'ambiance "navigation".
Encore une superbe journée dans les 75o, on est content parce qu'a un moment donné, on commençait à sérieusement se les geler!  Des journées à 50o et des nuits à 30o, France avait même volé une brique "historique" et la mettait dans le four pour ensuite la mettre dans le lit avec une bouillotte pour le réchauffer, la vrai vie!  Nous descendons sur une mer d’huile vers St Michaels et nous y passons la nuit dans un tout PETIT port avec une dizaine de bateaux.
Un Skipjack dans le port de St Michael's
L’endroit est une vraie carte postale, très jolie village entourant un des plus célèbres musée maritimes de la région.  Comme toujours, le village est agrémenté de B&B plus jolis les uns que les autres. 
La rue principale de St Michael's
La rue principale est bordée de boutique, toutes dans de vieilles maisons rénovées.  Nous y trouvons aussi une grande épicerie, banques et un bureau de poste ou le seul employé en poste est d’une gentillesse qu’on retrouve rarement aux postes chez nous. 
12 Octobre 2000
Un vrai vendredi 13!  Ce matin on est parti sur une mer d’huile, et de temps en temps je vais regarder la route sur l’ordinateur, quant je m'aperçois qu'il y'a de l’eau qui sort par les joints du plancher.  On coule pas, mais sa donne quand même un coup au cœur!  J’ouvre le compartiment moteur, il est plein à ras bord!  Un joint du tuyau d’arrivée d’eau laisse passer un jet d’eau, mais seulement lorsque la pompe du moteur fonctionne.  Il reste une vingtaine de milles à faire, on continue, en mettant la pompe de cale en marche à tout les 20 minutes.  Samedi, je répare avec un ruban spécial que j’avais acheté il y a quelques années, au cas ou.  Extraordinaire!  Plus de fuite.  Un mot sur Solomon, très petit village, en fait c’est plutôt une suite ininterrompue de marina dans les trois bras de la rivière.  Mais quel ancrage!  On est protégé de toutes les directions.  
C'est peut être pour ça que les "happy hours" se suivent à un rythme effréné, tantôt chez Aurora, La Licorne ou encore Vasano et évidemment nos amis Jonathan IV.  La plupart se retrouveront sur Yallah! la veille de notre départ pour Norfolk en Virginie
On est à 5 minutes de marche d’un centre d’achat (le seul du village) qui offre un ¨gourmet store¨ avec tout les petites gâteries que nous prenons pour acquis au Québec,  4 comptoirs de fromage, locaux, italiens, français (même du Saint André à 5,99US$)  Des comptoirs de charcuterie, de pâté etc etc.  La civilisation quoi!  A quelques pas, un "liquor store" comme on en voit rarement.  Ils offrent quantités de vins californiens, de dizaines de vignobles différents.  Des vins français, (4,99 a 124,95US$) Des vins chiliens, argentins, tunisiens, australiens…la planète!  Même chose pour les bières, en plus des bières industrielles, (Miller etc)  de nombreuses marques de micro brasserie et évidemment à des prix imbattables. (30 Busch, 12,99$) Les alcools ne sont pas en reste,  il y avait au moins un trentaine de marques de Scotch, et fait rare aux USA jusqu’à date, une section de Porto locaux et évidemment des importés avec une belle sélection de 5, 10, 20 ans.  La porte à côté, un lavoir suivit d’un bureau de poste et de 2 banques.  Toujours près du centre d’achats une quincaillerie avec un très beau choix de stock incluant du matériel nautique.  Et enfin, une rareté aux USA, du propane le tout dans un cercle de 2000 pieds.  En fait, de tout les endroits fait à date Solomon Isld est l’arrêt le plus pratique et surtout le plus facile.  Un ¨must¨.
N.B. :  Le diesel est a 1,22$ le gallon, en plus l’employé nous a OFFERT de prendre nos 3 sacs de poubelles!  C’est rare.  Nous avons aussi profiter de la même occasion pour remplir nos réservoirs d’eau.  Marina ¨Town Center¨ à l’entrée de Back Creek.  Au fond de Back Creek, vous trouverez l’ancrage situé devant un Holiday Inn qui laisse les gens s’accoster à un ¨dinghy dock¨, celui la même qui est à 5 minutes de tout les services.  Si vous avez des poubelles, il y a un endroit derrière le centre d’achat.
13 au 15 Octobre 2000